Photo de couleuvre agile bleue
Photo : Joe Crowley; couleuvre agile bleue
Photo de la couleuvre d’eau du lac Érié
Photo : Joe Crowley; couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©
Photo de la salamandre Ă  nez court
Photo : Joe Crowley; salamandre Ă  nez court
Photo de l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court)
Photo : Joe Crowley; l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court)

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű

Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un volet clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© en °ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) reprĂ©sente l’engagement juridique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű envers la protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit veiller à ce qu’un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.

Dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rĂ©tablissement, la LEVD exige que le gouvernement publie une dĂ©claration qui rĂ©sume les mesures que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű prĂ©voit prendre en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement et ses prioritĂ©s Ă  cet Ă©gard. Cette dĂ©claration est la rĂ©ponse du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rĂ©tablissement. En plus de la stratĂ©gie, la dĂ©claration du gouvernement a pris en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulĂ©s par les parties intĂ©ressĂ©es, les autres autoritĂ©s, les collectivitĂ©s et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles Ă©cologiques lĂ  oĂą elles ont Ă©tĂ© partagĂ©es par les communautĂ©s et les dĂ©tenteurs de savoir autochtones. Elle pourrait ĂŞtre modifiĂ©e en cas de nouveaux renseignements. En mettant en Ĺ“uvre les mesures prĂ©vues Ă  la prĂ©sente dĂ©claration, la LEVD permet le gouvernement de dĂ©terminer ce qu’il est possible de rĂ©aliser, compte tenu des facteurs sociaux, culturel et Ă©conomiques.

Les programmes de rĂ©tablissement pour la couleuvre agile bleue (Coluber constrictor foxii), la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© (Nerodia sipedon insularum) et la salamandre Ă  nez court (Ambystoma texanum) en °ÄĂĹÓŔŔű ont Ă©tĂ© achevĂ©s le 2 mars 2015. Le 30 mai 2018, un programme de rĂ©tablissement mis Ă  jour et Ă©largi pour la salamandre Ă  nez court (Ambystoma texanum) et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) (Ambystoma laterale â€“ texanum) a Ă©tĂ© mis au point. L’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) est Ă©galement appelĂ© salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court dans le prĂ©sent document. Compte tenu de leur rĂ©partition semblable et des menaces semblables qui pèsent sur elles, les efforts de rĂ©tablissement de la couleuvre agile bleue, de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©, de la salamandre Ă  nez court et de la salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court sont abordĂ©s collectivement dans une seule dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement, qui a Ă©tĂ© mise Ă  jour par suite de l’achèvement du programme de rĂ©tablissement mis Ă  jour mentionnĂ© ci-dessus. La dĂ©claration combinĂ©e reconnaĂ®t Ă©galement l’importance de la mise en Ĺ“uvre collaborative de mesures de rĂ©tablissement avec les partenaires de l’île PelĂ©e. Cette DĂ©claration du gouvernement ne cherche pas Ă  ajouter des mesures pour protĂ©ger l’habitat des quatre espèces. Pour le moment, la mesure de protection gĂ©nĂ©rale de l’habitat qui est dĂ©jĂ  prĂ©vue par la LEVD continue de s’appliquer.

Île Pelée

La couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac Érié, la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) se trouvent sur l’île Pelée. La couleuvre agile bleue, la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) se trouvent seulement sur l’île Pelée. Au Canada, la plus grande population de couleuvres d’eau du lac Érié se trouve sur l’île Pelée, mais l’espèce est également présente sur les îles East Sister et Middle. L’île Pelée est située dans le bassin occidental du lac Érié et possède une vaste biodiversité et un riche patrimoine culturel. La collectivité de l’île Pelée est fière de son histoire naturelle. En collaboration avec les propriétaires fonciers privés et les organismes partenaires, le canton de Pelée crée et agrandit des réserves naturelles sur l’île, et veille à intégrer d’autres initiatives axées sur la conservation.

Les objectifs gĂ©nĂ©raux du plan officiel du canton de PelĂ©e portent sur l’importance de bien comprendre la valeur du patrimoine naturel de l’île, d’encourager l’intendance du milieu naturel et de protĂ©ger et amĂ©liorer le milieu naturel de l’île. Un comitĂ© consultatif de l’environnement de l’île PelĂ©e a Ă©galement Ă©tĂ© mis sur pied dans le but de rĂ©unir les reprĂ©sentants de la municipalitĂ©, des organismes non gouvernementaux, de l’office de protection de la nature de la rĂ©gion et des ministères provinciaux et d’aborder les questions importantes environnementales. La collectivitĂ© de l’île PelĂ©e soutient activement Conservation de la nature Canada dans l’achat de plus de 10 % de l’île (435 ha) afin de prĂ©server proactivement les terres Ă  protĂ©ger en prioritĂ©. D’autres terres appartenant Ă  une variĂ©tĂ© de propriĂ©taires et gestionnaires fonciers sont Ă©galement destinĂ©es Ă  la conservation, soit un total de 18 % de l’île. La municipalitĂ©, les propriĂ©taires fonciers privĂ©s et Conservation de la nature Canada ont Ă©galement pris plusieurs autres mesures visant Ă  protĂ©ger la biodiversitĂ© de l’île PelĂ©e :

  • Dans le but de rĂ©duire les effets nuisibles des routes sur l’espèce, la municipalitĂ© a diminuĂ© considĂ©rablement les limites de vitesse sur presque toutes les routes de l’île.
  • Le canton de PelĂ©e a modernisĂ© ses mĂ©thodes d’élimination des dĂ©chets et a transformĂ© ainsi les anciens bassins-rĂ©servoirs en terres humides fonctionnelles.
  • Tous les projets d’infrastructure municipaux sont rĂ©alisĂ©s en collaboration avec l’office de la protection de la nature rĂ©gional, les collectivitĂ©s et organismes autochtones locaux ainsi que les ministères provinciaux et fĂ©dĂ©raux concernĂ©s.
  • La municipalitĂ© a créé dĂ©libĂ©rĂ©ment un habitat pour les espèces en voie de disparition comme des sites d’hibernation pour les serpents.
  • En ce qui concerne les espèces terrestres et aquatiques, de nombreuses portions d’habitats riverains ont Ă©tĂ© activement prĂ©servĂ©es et restaurĂ©es au moyen de vĂ©gĂ©tation et de matĂ©riaux indigènes.
  • Bon nombre de propriĂ©taires fonciers privĂ©s continuent de prĂ©server l’habitat naturel, de construire et de protĂ©ger les terres humides, de planter des espèces indigènes et d’appliquer des pratiques agricoles Ă  faible impact sur leurs propres terres afin de protĂ©ger la biodiversitĂ© et le patrimoine naturel de l’île PelĂ©e.
  • Avec l’aide de la municipalitĂ©, Conservation de la nature Canada a rĂ©ussi Ă  protĂ©ger des zones naturelles importantes, y compris trois alvars, des zones riveraines et des marĂ©cages boisĂ©s essentiels. D’autre part, Conservation de la nature Canada continue de restaurer les terres agricoles en vue de crĂ©er des corridors d’habitats et des zones tampons, et d’amĂ©liorer la connectivitĂ© de l’espèce.
  • Conservation de la nature Canada a mis en Ĺ“uvre un plan de conservation communautaire visant Ă  protĂ©ger les grandes caractĂ©ristiques et fonctions actuelles de la biodiversitĂ© tout en maintenant l’utilisation des terres et l’expansion de l’économie Ă©cotouristique de l’île.
  • La municipalitĂ©, les membres de la collectivitĂ©, Conservation de la nature Canada et d’autres partenaires Ă©changent leurs connaissances, font la promotion de la faune de l’île qui est unique en son genre, expliquent les environs naturels aux visiteurs et font la promotion des Ă©vĂ©nements axĂ©s sur le patrimoine naturel.

Il existe toute une variété de types d’utilisation des terres sur l’île Pelée, y compris l’agriculture, la chasse, les loisirs et le tourisme. Étant donné la formation de l’île, toutes les activités ne peuvent être menées que sur une quantité limitée de terres, ce qui donne lieu à des utilisations concurrentielles. La santé ainsi que la prospérité de la collectivité comptent essentiellement sur la biodiversité et les services écosystémiques fournis, notamment en matière d’aliments, d’eau pure, d’air pur et de sol fertile. Tous ces facteurs mettent en évidence l’importance de mobiliser les partenariats et de travailler conjointement pour protéger la biodiversité tout en soutenant la durabilité économique locale.

Protection et rĂ©tablissement de la couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©, la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) en °ÄĂĹÓŔŔű

La couleuvre agile bleue, la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) figurent sur la Liste des espèces en péril inscrite dans la Loi sur les espèces en voie de disparition qui protège les animaux et leur habitat. Aux termes de la LEVD, il est interdit d’endommager ou de perturber les espèces en voie de disparition et les espèces menacées, et d’endommager ou de détruire son habitat, à moins d’y avoir été autorisé. Une telle autorisation exigerait que des conditions établies par le gouvernement soient respectées.

La couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© est inscrite comme espèce prĂ©occupante aux termes de la LEVD. Son statut a Ă©tĂ© ramenĂ© d’espèce en voie de disparition Ă  espèce prĂ©occupante Ă  l’échelle provinciale le 2 juin 2017 Ă  la suite de (CDSEPO). L’espèce figure dans cette DĂ©claration du gouvernement afin d’assurer une gestion continue et de reconnaĂ®tre la valeur des efforts collectifs dĂ©ployĂ©s pour conserver la biodiversitĂ©.

Dans le cadre d’une première approche collaborative axée sur l’intendance, un partenariat a été formé entre la municipalité, les gouvernements provincial et fédéral, et les associés locaux en vue de combler les besoins de la collectivité et des espèces en matière de conservation de la biodiversité de l’île, notamment en ce qui concerne la couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac Érié, la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court).

Couleuvre agile bleue

En AmĂ©rique du Nord, l’aire de rĂ©partition de la couleuvre agile bleue s’étend de l’extrĂ©mitĂ© sud-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű, au Minnesota, Ă  l’Illinois et Ă  l’Ohio. Aux États-Unis, on trouve actuellement des populations de couleuvres agiles bleues seulement dans les États de l’Ohio, de l’Indiana, de l’Illinois, du Michigan, du Wisconsin et de l’Iowa. Au Canada, la couleuvre agile bleue a disparu de la partie continentale du sud-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű. On sait maintenant qu’on la trouve uniquement sur l’île PelĂ©e. La couleuvre agile bleue vit Ă  la lisière des forĂŞts et dans des types d’habitats secs, ouverts ou semi-ouverts comme les alvars, les savanes, les prairies et les fourrĂ©s. Elle est très fidèle aux sites d’hibernation qui sont habituellement des cavitĂ©s souterraines auxquelles elle accède par des fentes et des fissures dans la roche.

La couleuvre agile bleue est surtout menacée par la perte d’habitat qui est principalement causée par la succession de communautés végétales. Antérieurement, le défrichage aux fins d’agriculture et d’aménagement représentait une menace importante, mais ses répercussions ont diminué au cours des dernières années. La succession de plantes ligneuses dans l’écosystème fait disparaître les caractéristiques nécessaires à l’habitat de l’espèce, comme les couverts ouverts, les zones sèches ouvertes ou semi-ouvertes et l’habitat de lisière. De même que pour la plupart des espèces de serpents, la mortalité sur les routes et la persécution menacent gravement la couleuvre agile bleue. Combattre tous ensemble les préjugés à l’égard des serpents est un élément important de la conservation de la biodiversité et de l’élimination de cette menace pour l’ensemble des serpents. Il est possible que la contamination chimique menace l’espèce et que les dindons sauvages (Meleagris gallopavo) nouvellement introduits soient de nouveaux prédateurs, mais on ne connaît pas encore l’ampleur de ces menaces. Il serait fort utile de mieux connaître et comprendre les interactions entre les dindons sauvages et les couleuvres agiles bleues.

Il n’existe aucune estimation de population pour la couleuvre agile bleue depuis 2002, date Ă  laquelle la population combinĂ©e de trois sites sur l’île PelĂ©e avait Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  environ 140 couleuvres agiles bleues adultes. Cette Ă©tude a Ă©tabli que la taille de la population potentielle Ă©tait de 59 Ă  284. L’observation de nouveau-nĂ©s et de jeunes en 2015 rĂ©vèle que la population se reproduit avec succès. Toutefois, des preuves empiriques dĂ©coulant de recherches et de visites des lieux depuis 2002 rĂ©vèlent que la population canadienne de couleuvres agiles bleues aurait diminuĂ© ces dernières annĂ©es. D’autre part, on a remarquĂ© un dĂ©clin gĂ©nĂ©ral de la qualitĂ© et de la quantitĂ© de l’habitat Ă  plusieurs sites occupĂ©s sur l’île.

Compte tenu de la petite taille de la population observée en 2002, des preuves empiriques d’un déclin potentiel depuis cette date et des menaces qui pèsent sur la couleuvre agile bleue et son habitat, il faut axer les mesures de rétablissement sur un travail conjoint visant à approfondir les connaissances sur l’espèce, à augmenter la quantité d’habitats adéquats et à minimiser les menaces afin que cette population augmente naturellement.

Couleuvre d’eau du lac Érié

La couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©, sous-espèce de la couleuvre d’eau commune (Nerodia sipedon), est endĂ©mique des Ă®les du lac ÉriĂ© et d’une petite pĂ©ninsule de l’Ohio. Inscrite auparavant comme espèce en voie de disparition en °ÄĂĹÓŔŔű, l’espèce figure sur la liste des espèces prĂ©occupantes depuis juin 2017 Ă  la suite de nouveaux renseignements recueillis dans le cadre de l’évaluation du CDSEPO. En °ÄĂĹÓŔŔű, la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© n’a Ă©tĂ© observĂ©e que sur les Ă®les PelĂ©e, East Sister et Middle Sister. Auparavant, elle avait Ă©tĂ© observĂ©e sur les Ă®les Hen, North Harbour et Middle Sister. Des donnĂ©es rĂ©centes rĂ©vèlent qu’elle a probablement disparu des Ă®les North Harbour et Middle Sister. Cependant, aucun relevĂ© n’a pas Ă©tĂ© effectuĂ© sur l’île Hen qui est une propriĂ©tĂ© privĂ©e depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990. Par consĂ©quent, le rapport de situation de 2016 du ComitĂ© sur la situation des espèces en pĂ©ril au Canada (COSEPAC) prĂ©cise que la situation de l’espèce sur l’île Hen est actuellement inconnue. Les Ă®les Hen, East Sister, North Harbour et Middle Sister sont situĂ©es au nord-ouest de l’île PelĂ©e dans le lac ÉriĂ© tandis que l’île Middle Island se trouve Ă  l’angle sud-ouest de l’île PelĂ©e.

La couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© est très aquatique et parcourt rarement plus de 50 mètres Ă  l’intĂ©rieur des terres pendant la saison active, mais elle parcourt de plus longues distances dans les terres pour se rendre aux sites d’hibernation. Les serpents adultes peuvent hiberner seuls ou en groupe dans des cavitĂ©s souterraines, des tanières ou des structures construites par les humains, comme d’anciens puits ou d’anciennes fondations de bâtiments.

Comme l’indiquent certaines publications scientifiques, la mortalité sur les routes et la persécution menacent gravement les serpents comme la couleuvre d’eau du lac Érié. En raison de leur couleur, les couleuvres d’eau du lac Érié sont difficiles à voir sur les routes non asphaltées ou recouvertes de poussière. La peur ou l’aversion des serpents peuvent également engendrer des comportements humains préjudiciables aux serpents individuels. D’autre part, la perte d’habitat causée par l’aménagement des rives, le défrichage, la plus grande présence d’espèces envahissantes sur les rives comme le phragmite (le roseau commun)(Phragmites australis ssp. australis) et l’élimination d’habitats d’hibernation menacent gravement l’espèce. La couleuvre d’eau du lac Érié est également menacée par les contaminants environnementaux et les effets néfastes sur l’habitat de la forte densité des aires de perchage et de nidification des oiseaux aquatiques, comme les cormorans à aigrettes (Phalacrocorax auritus).

La population de couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© a connu des dĂ©clins historiques, mais semble s’être stabilisĂ©e ces dernières annĂ©es. Il n’y a pas suffisamment de donnĂ©es pour Ă©tablir les tendances de la population de couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© au Canada. La hausse du nombre de gobies Ă  taches noires (Neogobius melanostomus), espèce envahissante devenue une source alimentaire importante pour la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©, a donnĂ© lieu Ă  une augmentation des populations aux États-Unis. On ne sait pas s’il existe un effet semblable au Canada en raison des Ă©carts qu’il peut y avoir dans l’ampleur des menaces auxquelles se heurte l’espèce. En 2016, le ComitĂ© sur la situation des espèces en pĂ©ril au Canada a estimĂ© qu’il y avait 3 286 adultes sur l’île PelĂ©e et environ 200 autres individus sur les autres Ă®les. Les approches envisagĂ©es pour rĂ©tablir la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© viseront Ă  minimiser les menaces de mort accidentelle et dĂ©libĂ©rĂ©e causĂ©e par les humains en sensibilisant davantage le public et en comprenant et gĂ©rant mieux l’habitat dans le but de maintenir l’abondance et la rĂ©partition actuelles de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű.

Salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court)

L’aire de rĂ©partition de la salamandre Ă  nez court s’étend de l’est du Texas Ă  l’ouest de l’Alabama et traverse le centre des États-Unis pour atteindre le Michigan, l’Ohio et l’île PelĂ©e en °ÄĂĹÓŔŔű. On croit que la population mondiale dĂ©passe 100 000 individus, mais c’est une donnĂ©e inconnue. Au Canada, l’espèce n’a Ă©tĂ© observĂ©e que sur l’île PelĂ©e. La salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court a Ă©tĂ© observĂ©e au Michigan, en Indiana et en Ohio ainsi que sur plusieurs Ă®les du lac ÉriĂ©. La rĂ©partition et la population mondiales totales sont incertaines parce qu’un dĂ©pistage gĂ©nĂ©tique est requis pour identifier ces animaux et que cela ne s’est pas produit pour de nombreuses populations. Au Canada, la salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court n’a Ă©tĂ© observĂ©e que sur l’île PelĂ©e.

La salamandre à nez court, l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) et la salamandre à points bleus (Ambystoma laterale) (pas en péril) coexistent toutes sur l’île Pelée. L’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) vient d’une lignée de salamandres uniquement femelles génétiquement distincte qui dépend des deux autres espèces de salamandre pour assurer la reproduction.

La prĂ©sence de la salamandre Ă  nez court et de la salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court en °ÄĂĹÓŔŔű est connue historiquement Ă  cinq lieux de reproduction sur l’île PelĂ©e, mais lors des relevĂ©s les plus rĂ©cents (2015-2017), on a observĂ© la salamandre Ă  nez court et la salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court Ă  seulement trois de ces cinq lieux de reproduction. Ces relevĂ©s ont toutefois rĂ©vĂ©lĂ© trois lieux de reproduction supplĂ©mentaires utilisĂ©s par les deux espèces sur l’île PelĂ©e, pour un total de six sites confirmĂ©s. L’état d’un lieu de reproduction supplĂ©mentaire et l’abondance de la population actuelle sont inconnus.

La salamandre à nez court et la salamandre unisexuée dépendante de la salamandre à nez court sont des membres de la famille des salamandres fouisseuses (Ambystomatidae) dont le nom de famille fait allusion à leur caractéristique biologique consistant à rester la plupart du temps sous terre ou sous couvert, sauf en période de reproduction.

Toutes les salamandres Ambystomas unisexuées (population dépendante de la salamandre à nez court) sont des femelles et possèdent une stratégie unique de reproduction selon laquelle le sperme d’une salamandre à nez court ou d’une salamandre à points bleus mâle est requis pour déclencher le développement des œufs. Leurs petits sont particuliers, car ils sont tous des femelles et tous sont considérés comme des Ambystomas unisexués (dépendants de la salamandre à nez court), quelle que soit l’espèce donneuse de sperme qui a déclenché le développement des œufs. Bien que le sperme puisse être incorporé ou non dans l’œuf de la salamandre unisexuée dépendante de la salamandre à nez court, l’espèce ne semble pas être en mesure de reproduire en l’absence d’une salamandre à nez court ou d’une salamandre à points bleus. Par conséquent, la persistance de l’espèce unisexuée dépend de la présence des autres espèces de salamandres.

On croit que ces trois espèces qui composent le complexe de salamandres sur l’île PelĂ©e Ă©taient isolĂ©es ensemble dans la rĂ©gion il y a environ 4 000 ans. La salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court surpasse considĂ©rablement en nombre les salamandres Ă  nez court et Ă  points bleus, reprĂ©sentant plus de 80 % de toutes les salamandres Ambystoma sur l’île. Les relevĂ©s rĂ©cents ont permis d’examiner plus de 830 Ă©chantillons (adultes et larves) sur l’île PelĂ©e recueillis de 2015 Ă  2017 et de constater que les salamandres unisexuĂ©es reprĂ©sentaient plus de 95 % de l’échantillon (Hossie et Murray 2017).

ÉlĂ©ments essentiels Ă  l’habitat des deux espèces : plans d’eau peu profonds non poissonneux qui conservent l’eau de mars Ă  juillet, utilisĂ©s pour la reproduction, jouxtant des zones terrestres adĂ©quates comportant de l’ombrage, des sols humides mous, des rondins, des roches et des litières feuillues pour s’abriter et hiverner.

La dĂ©gradation, la perte et la fragmentation de l’habitat sont les principales menaces pour l’espèce. Cela comprend la perte d’eau temporaire ou permanente dans les lieux de reproduction aux pĂ©riodes critiques, ainsi que la perte du couvert forestier, de bois pourri et de couvert vĂ©gĂ©tal. La salamandre Ă  nez court et la salamandre unisexuĂ©e dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court ont besoin de terres humides et de mares printanières (ł¦.-Ă -»ĺ. des bassins temporaires qui se forment au printemps et qui s’assèchent gĂ©nĂ©ralement pendant l’étĂ©) pour se reproduire. Par consĂ©quent, elles sont menacĂ©es par les activitĂ©s et les conditions climatiques qui modifient l’hydrologie de l’habitat et les aires environnantes. Par ailleurs, les espèces envahissantes comme le phragmite peuvent Ă©galement nuire aux conditions de l’habitat qui convient Ă  l’espèce. Bien que l’on sait que les contaminants de l’environnement (p. ex., pesticides, sel de dĂ©glaçage) influent sur les amphibiens, les impacts locaux sur la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) sont inconnus. Les autres menaces qui pèsent sur l’espèce sont les maladies (p. ex. ranavirus, champignons chytridiomycètes) ainsi que les changements en matière de prĂ©dation et d’habitat causĂ©s par les dindons sauvages. Il est nĂ©cessaire d’entreprendre d’autres recherches pour appuyer les mesures de rĂ©tablissement de l’espèce, car on ne connaĂ®t pas l’ampleur actuelle de ces menaces sur les populations locales.

La taille des populations de salamandres à nez court et d’Ambystoma unisexués (dépendants de la salamandre à nez court) de l’île Pelée est petite et il est difficile de distinguer ces salamandres des autres sans avoir recours à un test génétique. La gestion continue du complexe de salamandres facilitera le rétablissement de toutes les espèces de salamandres en péril associées. Compte tenu du manque d’estimations de la population, il faut prendre des mesures pour répertorier les récents lieux de reproduction et suivre les tendances de la population et de l’utilisation de l’habitat. Les approches de rétablissement viseront principalement à travailler en collaboration avec la collectivité pour suivre les populations actuelles, gérer l’habitat actuel efficacement, augmenter la quantité d’habitats disponibles pour la salamandre à nez court et la salamandre unisexuée dépendante et approfondir nos connaissances sur les menaces qui peuvent peser sur l’espèce.

Mesures

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autoritĂ©, ni les ressources financières pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès sur le plan du rĂ©tablissement exige une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivitĂ©s. En Ă©laborant la prĂ©sente dĂ©claration, le gouvernement a tenu compte des dĂ©marches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier Ă  ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu'il juge comme Ă©tant nĂ©cessaires Ă  la protection et au rĂ©tablissement de la couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© et la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court). Le programme d’intendance des espèces en pĂ©ril pourrait accorder la prioritĂ© aux mesures Ă©tant identifiĂ©es comme Ă©tant « hautement prioritaires Â» aux fins de financement. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra Ă©galement compte de la prioritĂ© accordĂ©e Ă  ces mesures lors de l’examen et de la dĂ©livrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes Ă  tenir compte de ces prioritĂ©s lorsqu’ils Ă©laborent des projets ou des plans d’attĂ©nuation relatifs Ă  des espèces en pĂ©ril.

La perte et la dĂ©gradation de l’habitat menacent gravement les quatre espèces. Une approche de gestion de l’habitat de ces espèces au niveau du paysage tient compte de la quantitĂ© limitĂ©e de terres utilisables sur l’île PelĂ©e. Dans un cadre de collaboration, l’élaboration et la mise en Ĺ“uvre de pratiques exemplaires de gestion faciliteront la gestion et le rĂ©tablissement des quatre espèces, notamment de la couleuvre agile bleue, de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court), car l’habitat est très limitĂ©. Sans gestion active de l’habitat de la couleuvre agile bleue, l’habitat ouvert ou semi-ouvert (p. ex., arbustes et pousses d’arbres) prend le dessus au fil du temps et n’est plus propice Ă  l’espèce. Dans le cas de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court), l’espèce a besoin de mares printanières, de terres humides et d’aires terrestres adjacentes adĂ©quates. Par consĂ©quent, les activitĂ©s qui modifient l’hydrologie ou le couvert forestier de ces zones pourraient avoir des rĂ©percussions importantes sur les espèces. La coopĂ©ration et la prĂ©vention visant Ă  gĂ©rer la convenance de l’habitat Ă  long terme faciliteraient grandement la rĂ©duction de ces rĂ©percussions.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Au moyen du savoir communautaire et de l’expertise sur l’espèce, Ă©laborer, promouvoir et mettre en Ĺ“uvre des pratiques exemplaires de gestion en vue de gĂ©rer l’habitat existant de la couleuvre agile bleue, de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© et de la salamandre Ă  nez court et de l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court), notamment :
    • organiser des brĂ»lages dirigĂ©s pour prĂ©venir la succession de plantes ligneuses dans l’aire d’habitat de la couleuvre agile bleue en tenant compte de la sĂ©curitĂ© des propriĂ©tĂ©s avoisinantes, des serpents et de toute autre espèce prĂ©sente sur les lieux;
    • Ă©liminer de façon ciblĂ©e la vĂ©gĂ©tation ligneuse indigène ou envahissante dans l’habitat de la couleuvre agile bleue, en tenant compte des autres espèces en pĂ©ril, en employant des mĂ©thodes appropriĂ©es et approuvĂ©es;
    • Ă©liminer les espèces envahissantes comme le phragmite dans l’aire d’habitat riverain de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© et dans les aires de reproduction connues de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court);
    • gĂ©rer la vĂ©gĂ©tation de sorte que la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) conservent un habitat adĂ©quat, et maintenir les terres humides et les caractĂ©ristiques de son habitat forestier comme les Ă©lĂ©ments de couverture et le couvert forestier;
    • crĂ©er des zones tampons en prĂ©vision des effets que pourraient avoir les contaminants environnementaux sur la qualitĂ© de l’eau dans l’habitat de reproduction de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court);
    • gĂ©rer les infrastructures existantes et nouvelles, comme les installations de drainage, de façon Ă  rĂ©duire les rĂ©percussions nĂ©gatives sur l’habitat de la couleuvre agile bleue, de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© et de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court), en tenant Ă©galement compte des propriĂ©tĂ©s avoisinantes.
  2. En collaboration avec les membres et les organismes de la collectivitĂ©, Ă©largir stratĂ©giquement les aires d’habitat propices Ă  la couleuvre agile bleue, Ă  la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© et Ă  la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) :

    Couleuvre agile bleue (hautement prioritaire)

    • repĂ©rer et Ă©valuer l’habitat existant, et repĂ©rer les zones oĂą l’habitat pourrait ĂŞtre amĂ©liorĂ©, restaurĂ© et créé si les partenaires sont prĂŞts Ă  y participer;
    • crĂ©er une mosaĂŻque de types d’habitat adĂ©quat comme l’habitat de prairie, de savane et de lisière, tout en cherchant Ă  augmenter la connectivitĂ© entre les Ă®lots d’habitat adĂ©quat;
    • crĂ©er des habitats d’hibernation, de nidification et de refuge; surveiller et documenter leur efficacitĂ©;

    Couleuvre d’eau du lac Érié

    • repĂ©rer et Ă©valuer l’habitat existant, et repĂ©rer les zones oĂą l’habitat pourrait ĂŞtre amĂ©liorĂ©, restaurĂ© et créé si les partenaires sont prĂŞts Ă  y participer;
    • restaurer l’habitat riverain, augmenter l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© structurelle de l’habitat riverain et amĂ©liorer la connectivitĂ© entre les aires d’habitat;
    • crĂ©er des habitats d’hibernation et de refuge adĂ©quats; surveiller et documenter leur efficacitĂ©;

    Salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) (hautement prioritaire)

    • repĂ©rer et Ă©valuer l’habitat existant, et repĂ©rer les zones oĂą l’habitat pourrait ĂŞtre amĂ©liorĂ©, restaurĂ© et créé si les partenaires sont prĂŞts Ă  y participer;
    • amĂ©liorer, restaurer et crĂ©er un habitat adĂ©quat comme des mares printanières et des aires boisĂ©es environnantes.
  3. (Hautement prioritaire) En collaboration avec les partenaires locaux, maintenir un niveau d’eau et des conditions hydrologiques qui conviennent aux sites de reproduction et aux voies de migration de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court). Cela pourrait comprendre des zones tampons en prĂ©vision des rĂ©percussions Ă©ventuelles du changement climatique sur les futurs niveaux d’eau et l’étude des possibilitĂ©s de soutenir l’hydrologie Ă  l’échelle des bassins versants (p. ex. restaurer l’habitat riverain).

Les propriétaires fonciers privés, les résidents et les visiteurs de l’île Pelée ont un rôle important à jouer dans la protection et le rétablissement de la couleuvre agile bleue, de la couleuvre d’eau du lac Érié de la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court). Sensibiliser davantage le public et promouvoir l’intendance sont des mesures essentielles pour contrer les principales menaces comme la mortalité routière et la persécution. Les mesures prises pour sensibiliser davantage devraient s’appuyer sur les travaux réalisés à ce jour par les partenaires et autres autorités en conservation, comme les ressources et les programmes développés aux E.- U. dans le cadre du rétablissement de la couleuvre d’eau du lac Érié. Les mesures prises à l’avenir pour atténuer les menaces qui pèsent sur les espèces et leur habitat peuvent reposer sur la recherche qui sera menée au cours des années prochaines. Une approche collaborative permanente, axée sur l’intendance des espèces et leurs habitats, facilitera une mise en œuvre efficace des mesures de protection et de rétablissement.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Collaborer avec les organismes locaux et leurs initiatives en vue d’attĂ©nuer les menaces qui pèsent sur les espèces, y compris la mortalitĂ© sur les routes et la persĂ©cution. Par exemple :
    • mettre au point des programmes visant Ă  rĂ©duire la mortalitĂ© routière qui pourraient inclure l’installation de panneaux et le signalement du besoin de conduire avec prudence, en particulier dans les zones oĂą la mortalitĂ© de l’espèce est Ă©levĂ©e;
    • produire du matĂ©riel Ă©ducatif qui sensibilisera davantage le public, qui fera notamment la promotion de la nĂ©cessitĂ© de partager les rives avec la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©;
    • mettre en Ĺ“uvre des techniques visant Ă  rĂ©duire le taux de mortalitĂ© sur les routes (p. ex., Ă©copassages, clĂ´tures, mesures de ralentissement de la circulation), en particulier dans les zones oĂą le taux de mortalitĂ© des espèces est Ă©levĂ©.
  2. Promouvoir l’intendance locale de la couleuvre agile bleue et de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© :
    • dĂ©velopper des stratĂ©gies de marketing social destinĂ©es Ă  changer les prĂ©jugĂ©s et les comportements du public qui nuisent aux populations de serpents;
    • produire des publications sur l’intendance qui soulignent les rĂ©ussites et motivent le public Ă  participer Ă  la protection des serpents; et,
    • mieux faire connaĂ®tre les programmes d’encouragement et les avantages que tireront les propriĂ©taires fonciers de la protection et du rĂ©tablissement de l’habitat de la couleuvre agile bleue et de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©.

On en sait encore peu sur la situation actuelle de l’abondance, de l’aire de répartition locale, de l’utilisation de l’habitat et des tendances des populations de la couleuvre agile bleue, de la couleuvre d’eau du lac Érié, de la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court). Il est essentiel de mieux connaître l’abondance des populations actuelles de ces quatre espèces pour être en mesure de suivre les progrès et l’efficacité des mesures de rétablissement ainsi que les tendances des populations au fil du temps. D’autres renseignements sur ces sujets et des relevés additionnels sur la présence éventuelle aux lieux historiques et potentiels contribueraient à mieux connaître la situation des quatre espèces.

Mesures :

  1. Collaborer avec les partenaires locaux et les membres de la collectivitĂ© pour prĂ©parer et rĂ©aliser un relevĂ© et des programmes de suivi visant :

    Couleuvre agile bleue (hautement prioritaire) et couleuvre d’eau du lac Érié

    • estimer l’abondance et l’aire de rĂ©partition de la couleuvre agile bleue et de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©, et suivre les tendances au fil du temps;
    • suivre les changements d’utilisation et de convenance de l’habitat de la couleuvre agile bleue et de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©;
    • repĂ©rer les zones Ă  taux Ă©levĂ© de mortalitĂ© sur les routes entre les habitats occupĂ©s;
    • effectuer un relevĂ© de la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ© sur les autres Ă®les du lac ÉriĂ© (p. ex., Ă®les Hen, Middle Sister et North Harbour), lĂ  oĂą c’est possible, dans le but de dĂ©terminer si l’espèce est encore prĂ©sente dans ces rĂ©gions.

    Salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) (hautement prioritaire)

    • estimer l’abondance et l’aire de rĂ©partition de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) aux sites connus;
    • calculer la proportion de salamandres Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) par rapport Ă  celle du complexe de salamandres;
    • surveiller la qualitĂ© de l’habitat, y compris les caractĂ©ristiques terrestres (p. ex. couvert forestier, humiditĂ© du sol et disponibilitĂ© d’un abri) et aquatiques (p. ex. niveau d’eau, pH, polluants et prĂ©sence de poissons);
    • suivre les tendances de la population et les modifications de composition gĂ©nĂ©tique du complexe de salamandres au fil du temps;
    • repĂ©rer les zones Ă  taux Ă©levĂ© de mortalitĂ© sur les routes entre les habitats occupĂ©s;
    • effectuer un relevĂ© des deux espèces aux sites potentiels d’habitat adĂ©quat dans le but d’identifier des populations additionnelles et d’approfondir les connaissances sur l’aire de rĂ©partition des espèces de salamandres.

Les connaissances sur les exigences propres Ă  l’habitat et sur la gravitĂ© des menaces qui pèsent sur les quatre espèces sont actuellement insuffisantes. La recherche et le comblement de ces lacunes permettront de prendre de meilleures mesures de rĂ©tablissement pour les quatre espèces, comme des efforts de gestion de l’habitat et des techniques de rĂ©duction de la mortalitĂ© sur les routes. L’approfondissement de nos connaissances sur le complexe de salamandres sur l’île PelĂ©e, y compris la composition gĂ©nĂ©tique et toute limite associĂ©e, renforcera les activitĂ©s de rĂ©tablissement futures. C’est en comprenant mieux les menaces qui pourraient Ă©merger (p. ex. maladie et changement climatique) qu’on pourra les attĂ©nuer plus efficacement, le cas Ă©chĂ©ant. En ce qui concerne la couleuvre agile bleue et les deux espèces de salamandres, les maladies potentielles pourraient avoir de graves rĂ©percussions sur elles Ă©tant donnĂ© la petite taille de leurs populations.

Mesures :

  1. Entreprendre une recherche sur les propriétés structurelles, thermales et chimiques des sites d’hibernation, de nidification ou de gestation dans le but de savoir comment créer et maintenir des lieux qui conviennent à la couleuvre agile bleue et à la couleuvre d’eau du lac Érié. Évaluer l’efficacité des habitats d’hibernation qui ont été créés.
  2. Faire des recherches sur l’utilisation de l’habitat par la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) (p. ex., lieux de reproduction, voies de migration et lieux d’hivernage) et sur la connectivitĂ© de l’habitat (y compris les obstacles Ă  la dispersion).
  3. Examiner l’efficacité des techniques pour créer des étangs de reproduction pour les deux espèces de salamandres, y compris les facteurs qui influent sur la qualité des habitats de reproduction créés.
  4. Étudier les rĂ©percussions et la gravitĂ© des menaces connues et potentielles qui pèsent sur la couleuvre agile bleue et la couleuvre d’eau du lac ÉriĂ©, et trouver au besoin des mesures d’attĂ©nuation, y compris :
    • examiner les rĂ©percussions potentielles des cormorans Ă  aigrette et des dindons sauvages sur les espèces et leur habitat;
    • Ă©tudier les rĂ©percussions potentielles des maladies (p. ex., mycose) et des autres menaces recensĂ©es qui pèsent sur les espèces et leur habitat.
  5. Étudier les rĂ©percussions et la gravitĂ© des menaces connues et potentielles qui pèsent sur la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court), et trouver des mesures d’attĂ©nuation au besoin, y compris :
    • Ă©tudier la mesure dans laquelle les contaminants environnementaux touchent directement ou indirectement les taux de productivitĂ© ou de survie de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court);
    • examiner les rĂ©percussions que peuvent avoir les prĂ©dateurs comme les dindons sauvages sur la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) et la modification de l’habitat causĂ©e par les dindons;
    • examiner les effets potentiels du changement climatique sur les espèces et leur habitat, ainsi que la relation entre la qualitĂ© de l’habitat et l’hydrologie;
    • examiner les rĂ©percussions potentielles de la maladie (p. ex., ranavirus, champignons chytridiomycètes) et des parasites (p. ex. trĂ©matode) sur la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court).
  6. Effectuer des Ă©valuations pour Ă©tablir des cibles de population en vue d’assurer l’autosuffisance et la viabilitĂ© gĂ©nĂ©tique des populations de la couleuvre agile bleue et de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) en °ÄĂĹÓŔŔű.
  7. Étudier la relation Ă©cologique dans le complexe des salamandres Ambystoma sur l’île PelĂ©e en vue d’évaluer les contraintes dĂ©mographiques potentielles liĂ©es au rĂ©tablissement de l’espèce (p. ex., liĂ©es au rendement productif, au recrutement et Ă  la survie aux stades larvaire et adulte.
  8. Étudier le besoin potentiel et la faisabilitĂ© des techniques de recrutement assistĂ© pour soutenir l’objectif de rĂ©tablissement de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court). Si cela s’avère rĂ©alisable et nĂ©cessaire, mettre en place, Ă©valuer, adapter et amĂ©liorer les techniques de recrutement en prenant en considĂ©ration l’écologie de la salamandre Ă  nez court et l’Ambystoma unisexuĂ© (population dĂ©pendante de la salamandre Ă  nez court) et le complexe de salamandres comme un tout. Exemple de technique de recrutement prioritaire :
    • explorer les avantages et besoins potentiels d’un programme ou protocole d’intervention prĂ©coce efficient (p. ex., suivi de la reproduction, incubation artificielle des Ĺ“ufs et relâchement des jeunes).

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en pĂ©ril offre une aide financière pour la mise en Ĺ“uvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation Ă  discuter de leurs propositions de projets liĂ©s Ă  la prĂ©sente dĂ©claration avec les personnel du programme. Le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű peut aussi conseiller ses partenaires Ă  l’égard des autorisations exigĂ©es aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir la couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac Érié, la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court).

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour la couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac Érié, la salamandre à nez court et l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court) en pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires

Consultez le site Web des espèces en péril à ontario.ca/especesenperil
Communiquez avec le Centre d’information sur les ressources naturelles
1 800 667-1940
ATS 1 866 686-6072
nrisc@ontario.ca