Couleuvre Ă  petite tĂŞte

Photo : Joe Crowley

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű

Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un volet clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© en °ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) reprĂ©sente l’engagement juridique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű envers la protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű doit veiller Ă  ce qu’un programme de rĂ©tablissement soit Ă©laborĂ© pour chaque espèce inscrite Ă  la liste des espèces en voie de disparition ou menacĂ©es. Un programme de rĂ©tablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement Ă  l’égard de ce qui est nĂ©cessaire pour rĂ©aliser le rĂ©tablissement d’une espèce.

Habituellement, dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rĂ©tablissement, la LEVD exige que le gouvernement publie une dĂ©claration qui rĂ©sume les mesures que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű prĂ©voit prendre en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement et ses prioritĂ©s Ă  cet Ă©gard. Cette dĂ©claration est la rĂ©ponse du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rĂ©tablissement. En plus de la stratĂ©gie, la dĂ©claration du gouvernement a pris en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulĂ©s par les parties intĂ©ressĂ©es, les autres autoritĂ©s, les collectivitĂ©s et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles Ă©cologiques lĂ  oĂą elles ont Ă©tĂ© partagĂ©es par les communautĂ©s et les dĂ©tenteurs de savoir autochtones. Elle pourrait ĂŞtre modifiĂ©e en cas de nouveaux renseignements. En mettant en Ĺ“uvre les mesures prĂ©vues Ă  la prĂ©sente dĂ©claration, la LEVD permet au gouvernement de dĂ©terminer ce qu’il est possible de rĂ©aliser, compte tenu des facteurs sociaux, culturels et Ă©conomiques.

Le programme de rĂ©tablissement pour la couleuvre Ă  petite tĂŞte (Thamnophis butleri) en °ÄĂĹÓŔŔű a Ă©tĂ© achevĂ© le 22 juillet 2019.

La couleuvre à petite tête est un petit serpent. Parvenue à maturité, elle a une longueur totale de 38 à 51 centimètres. Son corps est brun et son menton et son ventre sont de couleur jaunâtre. Elle porte trois rayures longitudinales jaunes s’étendant de la tête à la queue; une sur le dos et une de chaque côté de son corps. On rencontre l’espèce dans les prairies, les champs, en bordure des terres humides et dans les terrains gazonnés en milieu urbain.

Protection et rétablissement de la couleuvre à petite tête

La couleuvre Ă  petite tĂŞte est inscrite Ă  la liste des espèces en voie de disparition de la LEVD qui protège tant l'animal que son habitat. La LEVD interdit Ă  quiconque de nuire Ă  l'espèce ou de la harceler et d'endommager ou de dĂ©truire son habitat sans autorisation. Une telle autorisation exigerait que des conditions Ă©tablies par le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű soient respectĂ©es.

L’aire de rĂ©partition mondiale de la couleuvre Ă  petite tĂŞte est Ă©parse et confinĂ©e au sud-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű et Ă  des parties de quatre États amĂ©ricains de la rĂ©gion des Grands Lacs (Wisconsin, Ohio, Indiana et Michigan).

Au Canada, 48 sous-populations de la couleuvre Ă  petite tĂŞte ont Ă©tĂ© consignĂ©es dans quatre rĂ©gions gĂ©ographiquement isolĂ©es au sud-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű : Windsor-Sarnia (comtĂ©s d’Essex, de Chatham-Kent et de Lambton), Luther Marsh (comtĂ©s de Dufferin et de Wellington), Skunk’s Misery et Parkhill (comtĂ© de Middlesex). La rĂ©gion de Windsor-Sarnia abriterait entre 27 et 38 sous-populations extantes, toutefois, la prĂ©sence de l’espèce Ă  ces emplacements n’a pas Ă©tĂ© reconfirmĂ©e au cours des 10 dernières annĂ©es. Des recensements ciblĂ©s effectuĂ©s rĂ©cemment dans une zone près du parc provincial Ojibway Prairie (Windsor) rĂ©vèlent que l’espèce pourrait dĂ©sormais ĂŞtre disparue de cet emplacement. Le dernier signalement confirmĂ© de l’espèce dans la rĂ©gion de Luther Marsh est Ă©galement survenu en 2009. Le statut de la couleuvre Ă  petite tĂŞte dans les deux autres rĂ©gions (Skunk’s Misery, Parkhill) demeure inconnu, car la prĂ©sence de l’espèce Ă  ces emplacements n’a pas Ă©tĂ© confirmĂ©e depuis plus de 20 ans. L’espèce est considĂ©rĂ©e disparue d’une cinquième rĂ©gion près du parc provincial Rondeau. En raison du statut inconnu de la couleuvre Ă  petite tĂŞte Ă  Skunk’s Misery, Parkhill et dans plusieurs sous-populations dont le dernier signalement remonte Ă  2009, d’autres travaux de recensement et de surveillance seront nĂ©cessaires en vue d’approfondir nos connaissances Ă  l’égard de la rĂ©partition de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű.

Bien que l’on ne connaisse pas très bien l’abondance de la population, des estimations fiables ont pu être obtenues pour quelques-unes des sous-populations de Windsor dans des sites naturels et des sites remis en état durant les travaux menés dans le cadre du projet de construction de la promenade Right Honourable Herb Gray (PHG). Les efforts de recensement en lien avec ce projet indiquent qu’il se peut que les populations soient abondantes à l’échelle locale dans la région de Windsor, mais que la plupart des sous-populations soient dispersées dans de petits habitats ou de petits emplacements fragmentés.

La couleuvre Ă  petite tĂŞte utilise divers habitats de dĂ©but de succession Ă  l’échelle de son aire de rĂ©partition, y compris les zones ouvertes d’herbes denses, habituellement près de zones humides, comme les prĂ©s rĂ©sultant de l’activitĂ© humaine, les prairies, les vieux champs et les communautĂ©s de prairies Ă  herbes hautes. L’espèce est Ă©galement prĂ©sente dans les lisières arborĂ©es et dans les terrains vacants, les petits parcs et les sites abandonnĂ©s des zones urbaines. L’espèce donne naissance Ă  des petits vivants et son habitat de parturition consiste en des zones de terres basses ou de dĂ©pressions humides entourĂ©es de terres plus hautes et plus sèches. Les hibernacles utilisĂ©s par l’espèce sont notamment des trous d’écrevisses, des terriers de petits mammifères, des drains, des tas de bois et d’autres sites souterrains. L’espèce est devenue dĂ©pendante des lombrics qui constituent sa source de nourriture prĂ©fĂ©rĂ©e, ce qui confine sa rĂ©partition aux prairies associĂ©es Ă  des zones mouillĂ©es ou humides. Les espaces ouverts dans la vĂ©gĂ©tation, en bordure des plans d’eau, sur des bĂ»ches et des planches et les amas de broussailles sont des endroits nĂ©cessaires Ă  la thermorĂ©gulation (c. Ă  d. qui permettent Ă  la couleuvre Ă  petite tĂŞte de rĂ©guler sa tempĂ©rature). Les individus de l’espèce ont une aire de rĂ©partition relativement petite et demeurent habituellement fidèles Ă  un mĂŞme endroit. Toutefois, quelques individus effectuent de grandes migrations saisonnières, en particulier les femelles qui effectuent une migration vers des aires de parturition. Étant donnĂ© la petite taille des sous-populations prĂ©sentes en °ÄĂĹÓŔŔű, l’aire de rĂ©partition restreinte et la faible capacitĂ© de dispersion de l’espèce pourraient limiter sa capacitĂ© d’adaptation aux changements environnementaux et pourraient rendre les populations vulnĂ©rables au risque d’extinction.

Les principales menaces qui pèsent sur la couleuvre Ă  petite tĂŞte sont la perte continue d’habitat, et la dĂ©gradation et la fragmentation de l’habitat en raison du dĂ©veloppement urbain et industriel, et de l’activitĂ© agricole. Étant donnĂ© que l’espèce se rencontre dans des rĂ©gions très urbanisĂ©es, elle est Ă©galement menacĂ©e par la tonte et l’entretien frĂ©quents des pelouses qui peuvent nuire Ă  l’espèce et Ă©liminer son habitat. Parmi les autres menaces qui pèsent sur l’habitat de l’espèce, on note l’altĂ©ration des rĂ©gimes de perturbation (p. ex. succession), car l’espèce dĂ©pend des prairies ou des habitats ouverts, et les espèces envahissantes (p. ex. les phragmites (roseau commun) [Phragmites australis ssp australis]) qui font de l’ombre sur les sites d’exposition au soleil et Ă©liminent les aires de parturition. La couleuvre Ă  petite tĂŞte est Ă©galement soumise Ă  plusieurs autres menaces, notamment la mortalitĂ© routière, la prĂ©dation favorisĂ©e par les activitĂ©s humaines (p. ex. chiens, chats, ratons laveurs, moufettes), la persĂ©cution directe et la capture Ă  des fins d’utilisation personnelle. L’utilisation de pesticides et d’herbicides nĂ©fastes près des aires d’habitat de la couleuvre Ă  petite tĂŞte peut avoir une incidence sur les lombrics, qui constituent la proie principale de l’espèce. La maladie fongique du serpent (MFS) est une menace potentielle susceptible d’avoir un effet sur la couleuvre Ă  petite tĂŞte, mais cette maladie n’a pas encore Ă©tĂ© confirmĂ©e chez l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű. Cette maladie fongique est rĂ©putĂ©e ĂŞtre rĂ©pandue dans l’aire de rĂ©partition de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű, et l’on a observĂ© au moins une couleuvre Ă  petite tĂŞte prĂ©sentant des signes cliniques Ă©voquant la MFS.

Plusieurs des sous-populations de la couleuvre à petite tête sont isolées les unes des autres, en particulier les sous-populations locales présentes dans les zones hautement urbanisées dans la région de Windsor-Sarnia. De récents recensements n’ont pas permis de déceler l’espèce à plusieurs emplacements qu’elle est réputée avoir fréquentés, et la perte continue d’habitat et la fragmentation de l’habitat continuent de menacer l’espèce. Les efforts de rétablissement seront donc concentrés sur le maintien de l’habitat, l’amélioration de la connectivité des habitats occupés, l’atténuation des menaces et l’amélioration des connaissances sur la répartition, sur l’écologie spatiale et sur l’utilisation de l’habitat de la couleuvre à petite tête aux emplacements naturels et restaurés.

Objectif du programme de rétablissement du gouvernement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement de la couleuvre à petite tête est de maintenir l’abondance et la répartition actuelles de toutes les sous-populations existantes. Dans la mesure où cela est possible sur le plan biologique et technique, la répartition et l’abondance des sous-populations existantes devraient être accrues par la gestion et le rétablissement de l’habitat de l’espèce, par l’amélioration de la connectivité des sous-populations locales et par l’atténuation des menaces.

Mesures

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autoritĂ©, ni les ressources financières pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès sur le plan du rĂ©tablissement exige une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivitĂ©s. En Ă©laborant la prĂ©sente dĂ©claration, le gouvernement a tenu compte des dĂ©marches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier Ă  ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures menées par le gouvernement

Afin de protĂ©ger et de rĂ©tablir la couleuvre Ă  petite tĂŞte, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

  • Continuer de protĂ©ger la couleuvre Ă  petite tĂŞte et son habitat par l’application de la LEVD.
  • Entreprendre des activitĂ©s de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű.
  • Continuer de surveiller les populations et d’attĂ©nuer les menaces qui pèsent sur la couleuvre Ă  petite tĂŞte et son habitat dans les zones provinciales protĂ©gĂ©es, lorsque cela est appropriĂ© et possible.
  • Renseigner les autres organismes et autoritĂ©s qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prĂ©vues Ă  la LEVD.
  • Encourager la soumission de donnĂ©es sur la couleuvre Ă  petite tĂŞte au dĂ©pĂ´t central de l’°ÄĂĹÓŔŔű par le biais du projet (Espèces rares de l’°ÄĂĹÓŔŔű) du Centre d’information sur le patrimoine naturel dans le cadre de l’initiative , ou directement, par l’entremise du Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Continuer Ă  appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalitĂ©s et industries partenaires et les collectivitĂ©s autochtones, pour qu’ils entreprennent des activitĂ©s visant Ă  protĂ©ger et rĂ©tablir la couleuvre Ă  petite tĂŞte. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriĂ©es, et de services.
  • Continuer de mettre en Ĺ“uvre le Plan stratĂ©gique contre les espèces envahissantes de l'°ÄĂĹÓŔŔű (2012) pour prendre en charge les espèces envahissantes (par exemple, alpiste roseau [Phalaris arundinacea]) qui menacent la couleuvre Ă  petite tĂŞte.
  • Continuer de mettre en Ĺ“uvre la Loi sur les espèces envahissantes de l’°ÄĂĹÓŔŔű pour contrĂ´ler la propagation des espèces envahissantes (p. ex. les phragmites) qui menacent la couleuvre Ă  petite tĂŞte en limitant l’importation, le dĂ©pĂ´t, le relâchement, l’élevage et la culture, l’achat, la vente, la location ou l’échange de phragmites.
  • ProcĂ©der Ă  un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement de la couleuvre Ă  petite tĂŞte dans les cinq ans suivant la publication du prĂ©sent document.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement de la couleuvre à petite tête. Le programme d'intendance des espèces en péril pourrait accorder la priorité aux mesures étant identifiées comme étant « hautement prioritaires » aux fins de financement. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu’ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril.

Secteurs d’intervention : Gestion et protection de l’habitat

Objectif : Maintenir, protĂ©ger et amĂ©liorer la qualitĂ© de l’habitat existant, accroĂ®tre la zone d’habitat et la connectivitĂ©.

La majoritĂ© des populations de la couleuvre Ă  petite tĂŞte sont prĂ©sentes dans des zones hautement urbanisĂ©es, oĂą les pressions en matière de dĂ©veloppement continuent d’augmenter. L’accroissement de la connectivitĂ© de l’habitat (y compris la rĂ©duction de la fragmentation supplĂ©mentaire) est un Ă©lĂ©ment clĂ© dans les mesures de rĂ©tablissement Ă  l’échelle du paysage, et fondĂ©es sur l’habitat pour cette espèce. Ă€ l’échelle des sites oĂą l’espèce est prĂ©sente, les mesures de gestion qui visent Ă  accroĂ®tre la quantitĂ© et Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de l’habitat pour l’espèce appuieront le rĂ©tablissement de chaque sous-population. Étant donnĂ© que les propriĂ©taires fonciers varient sur l’ensemble de l’aire de rĂ©partition de l’espèce et que celle-ci est surtout prĂ©sente en milieu urbain, il sera essentiel de miser sur une approche de collaboration en ce qui a trait Ă  la gestion et Ă  la protection de l’espèce. Dans la mesure du possible, les techniques de gestion de l’habitat devraient tenir compte des meilleurs avis (p. ex. Best Management Practices for Identifying, Managing and Creating Habitat for °ÄĂĹÓŔŔű’s Species at Risk Snakes [pratiques de gestions exemplaires pour l’identification, la gestion et la crĂ©ation d’habitat pour les espèces de serpents en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű]).

Mesures

  1. (Hautement prioritaire) Collaborer avec les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les intervenants du secteur, les organismes, les organismes gouvernementaux, et les collectivitĂ©s et les organismes autochtones Ă  l’élaboration et Ă  la mise en Ĺ“uvre de techniques de gestion et de rĂ©tablissement de l’habitat, et surveiller leur efficacitĂ©. Les mesures peuvent comprendre :
    • l’élaboration et la mise en Ĺ“uvre de plans coordonnĂ©s de gestion de l’habitat en vue d’accroĂ®tre les conditions propices Ă  l’habitat et la connectivitĂ© de l’habitat, et pour crĂ©er, amĂ©liorer et rĂ©tablir l’habitat aux emplacements prioritaires
    • la crĂ©ation d’habitats de parturition, d’hibernacles et d’abris aux emplacements appropriĂ©s, en reconnaissant la nĂ©cessitĂ© d’amĂ©liorer la conception et la construction de ces habitats
    • la mise en Ĺ“uvre de techniques pour maintenir les habitats ouverts et les habitats de dĂ©but de succession Ă  l’aide de mĂ©thodes, comme l’enlèvement mĂ©canique de la vĂ©gĂ©tation ligneuse, le brĂ»lage dirigĂ© et le pâturage Ă  faible densitĂ© par le bĂ©tail, le cas Ă©chĂ©ant
    • dans la mesure du possible, la promotion des solutions de rechange Ă  l’utilisation de produits chimiques (p. ex. pesticides, herbicides) pouvant avoir une incidence dĂ©favorable sur l’approvisionnement alimentaireat de la couleuvre Ă  petite tĂŞte
  2. (Hautement prioritaire) Travailler de concert avec les propriétaires fonciers locaux, les municipalités et les partenaires communautaires à la protection stratégique de l’habitat de la couleuvre à petite tête, et encourager la protection à long terme par le biais de programmes existants de protection et d’intendance des terres ou d’organismes de protection des terres, y compris les terres pouvant appuyer la connectivité de l’habitat de l’espèce.

Secteurs d’intervention : Recherche et surveillance

Objectif : AmĂ©liorer les connaissances sur la biologie, l’abondance, la rĂ©partition et les menaces de l’espèce, et l’efficacitĂ© des mesures de rĂ©tablissement.

Il existe de nombreuses lacunes en matière de connaissances Ă  l’égard de l’utilisation de l’habitat lors des diffĂ©rents cycles de vie de l’espèce, de ses menaces Ă  l’échelle du paysage, et de sa biologie et de son Ă©cologie. Le dĂ©ploiement d’efforts continus en vue d’effectuer des activitĂ©s de dĂ©nombrement et de surveillance, et d’encourager la collaboration entre les programmes de science citoyenne et les collectivitĂ©s et les organismes autochtones permettront d’approfondir les connaissances sur les tendances au sein des populations et sur l’incidence des menaces. La mise en place d’un programme normalisĂ© de surveillance, de dĂ©nombrement et de signalement est importante afin d’amĂ©liorer nos connaissances Ă  l’égard de l’abondance et de la rĂ©partition de l’espèce. La rĂ©alisation de suivis ciblĂ©s contribuera Ă©galement Ă  confirmer l’utilisation de l’habitat local, et de l’efficacitĂ© des efforts dĂ©ployĂ©s aux fins de crĂ©ation et de rĂ©tablissement de l’habitat. Dans la mesure du possible, les suivis rĂ©alisĂ©s sur le terrain devraient se fonder sur une approche normalisĂ©e et scientifique Ă  l’aide du document intitulĂ© Protocole de suivi pour les espèces de serpents en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű (en anglais seulement). L’amĂ©lioration des connaissances Ă  l’égard de la biologie et de l’écologie de l’espèce, et des menaces qui pèsent sur elle fournira des renseignements qui permettront d’établir la capacitĂ© de persister de l’espèce, qui orienteront la conception et la crĂ©ation de caractĂ©ristiques d’habitat aux sites restaurĂ©s, et aidera Ă  dĂ©terminer oĂą concentrer les efforts de rĂ©tablissement.

Mesures

  1. (Hautement prioritaire) Collaborer avec les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les intervenants du secteur, les organismes, les organismes gouvernementaux, et les collectivitĂ©s et les organismes autochtones Ă  l’élaboration et Ă  la mise en Ĺ“uvre d’un programme normalisĂ© de suivi, de surveillance, de dĂ©nombrement et de signalement qui comprend les mesures suivantes :
    • la surveillance de la rĂ©partition et de l’abondance de l’espèce aux emplacements reprĂ©sentatifs Ă  l’échelle de son aire de rĂ©partition en °ÄĂĹÓŔŔű en vue de dĂ©terminer et de suivre l’évolution de l’abondance des populations au fil du temps
    • la vĂ©rification de la prĂ©sence de l’espèce dans des emplacements oĂą aucune observation rĂ©cente n’a Ă©tĂ© signalĂ©e, et approfondir les connaissances de la rĂ©partition locale et rĂ©gionale de la couleuvre Ă  petite tĂŞte en °ÄĂĹÓŔŔű
    • la surveillance des menaces Ă©mergentes et existantes qui pèsent sur l’espèce
    • la promotion de la participation du public aux programmes de science citoyenne qui misent sur la collecte de donnĂ©es (p. ex. iNaturalist)
  2. Mener des enquêtes sur l’ampleur et sur l’incidence possible des menaces, comme la maladie fongique du serpent, la mortalité routière, la pollution, les espèces envahissantes, la prédation par les espèces indigènes et les animaux domestiques et sauvages (p. ex. chats), et la capture à des fins d’utilisation personnelle.
  3. Mener des recherches afin de dĂ©terminer l’efficacitĂ© des techniques d’attĂ©nuation des menaces, des approches en matière de rĂ©tablissement et des pratiques de gestion exemplaires, notamment :
    • les techniques visant Ă  attĂ©nuer la mortalitĂ© routière
    • les approches en matière de crĂ©ation, de rĂ©tablissement et d’amĂ©lioration d’habitat
    • les techniques en matière de rĂ©cupĂ©ration et de transfert des individus de l’espèce
  4. Mener des recherches sur la biologie, l’écologie, l’utilisation de l’habitat et la gĂ©nĂ©tique de l’espèce, lĂ  oĂą des lacunes en matière de connaissances subsistent, notamment en ce qui a trait :
    • Ă  l’écologie spatiale de l’espèce (p. ex. l’incidence des rĂ©seaux routiers sur les tendances de dĂ©placement)
    • Ă  la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique, et Ă  la question de savoir s’il y a dĂ©pression consanguine ou hybridation chez l’espèce;
    • aux besoins en matière d’habitat et Ă  l’utilisation de l’habitat pendant les diffĂ©rents cycles de vie (p. ex. parturition, hibernation, alimentation) dans les sites naturels et restaurĂ©s
    • Ă  l’analyse de la viabilitĂ© des populations afin d’évaluer le risque d’extinction
  5. Le cas échéant, encourager la consignation, le partage et le transfert des connaissances traditionnelles écologiques sur la couleuvre à petite tête, là où elles ont été partagées par les communautés, en vue d’accroître les connaissances sur l’espèce et d’appuyer les efforts de rétablissement subséquents.

Secteurs d’intervention : Gestion des menaces et intendance

Objectif : RĂ©duire les menaces qui pèsent sur la couleuvre Ă  petite tĂŞte par la mise en Ĺ“uvre de techniques d’attĂ©nuation des menaces, et promouvoir les initiatives d’intendance qui visent l’espèce et son habitat.

Les propriétaires et les gestionnaires fonciers, les intervenants du secteur, les organismes, les organismes gouvernementaux, et les collectivités et les organismes autochtones ont tous un rôle important à jouer dans la protection et le rétablissement de la couleuvre à petite tête. La mise en place d’une approche concertée en vue de mettre en œuvre les pratiques de gestion exemplaires et les techniques ciblées en matière d’atténuation des menaces est essentielle afin d’atténuer de façon efficace les menaces qui pèsent sur l’espèce, comme la perte d’habitat et la mortalité routière. Le renforcement de la sensibilisation du public à l’égard de la couleuvre à petite tête et la promotion des initiatives locales d’intendance par le biais d’outils, comme des campagnes de médias sociaux ciblées jouent également un rôle prépondérant en ce qui a trait au rétablissement de l’espèce.

Mesures

  1. (Hautement prioritaire) Travailler de concert avec les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les municipalitĂ©s et les autres intervenants, ainsi qu’avec les collectivitĂ©s et les organismes autochtones Ă  l’élaboration et Ă  la mise en Ĺ“uvre de techniques et d’approches visant Ă  attĂ©nuer les menaces qui pèsent sur l’espèce. Les techniques et les approches devraient ĂŞtre adaptĂ©es aux rĂ©sultats de la recherche sur l’efficacitĂ© (voir la mesure no 5). Les mesures peuvent comprendre :
    • l’élaboration et la mise en Ĺ“uvre de pratiques de gestion exemplaires en vue de rĂ©duire au minimum l’incidence des routes et de la construction routière sur l’espèce, y compris par l’évitement des zones d’habitats sensibles, la fermeture temporaire ou permanente de routes existantes, le recours Ă  des passages fauniques et Ă  des Ă©copassages, l’installation de clĂ´tures et le renforcement de la sensibilisation auprès des conducteurs
    • l’élaboration de programmes et d’outils de formation pour les personnes qui s’adonnent Ă  des activitĂ©s susceptibles de nuire Ă  l’espèce (p. ex. travailleurs en construction), y compris une orientation provinciale qui porte sur la dĂ©termination et l’importance sur le plan Ă©cologique des serpents, et des pratiques de gestion exemplaires propres Ă  l’activitĂ© pour rĂ©duire au minimum les menaces qui pèsent sur l’espèce
    • l’élaboration et la mise en Ĺ“uvre de pratiques de gestion exemplaires pour l’entretien de la vĂ©gĂ©tation naturelle et des dĂ©bris ligneux, la rĂ©duction au minimum de l’incidence de la tonte sur l’espèce
    • l’élaboration ou le peaufinage des pratiques de gestion exemplaires, en se fondant sur la surveillance et la recherche en matière d’efficacitĂ©, en vue d’orienter la mise en Ĺ“uvre des techniques de rĂ©cupĂ©ration et de transfert des individus de l’espèce, lĂ  oĂą cela est nĂ©cessaire, afin d’attĂ©nuer les rĂ©percussions des activitĂ©s.
  2. Renforcer la sensibilisation du public Ă  l’égard de la couleuvre Ă  petite tĂŞte, y compris son statut et la protection dont elle bĂ©nĂ©ficie en vertu de la LEVD, et solliciter la participation du public aux initiatives d’intendance qui visent la couleuvre Ă  petite tĂŞte. Les mesures peuvent comprendre :
    • l’élaboration de campagnes interactives sur les mĂ©dias sociaux et de campagnes de marketing grand public, et l’évaluation de leur efficacitĂ© afin de promouvoir les initiatives d’intendance Ă  l’égard de la couleuvre Ă  petite tĂŞte et de rĂ©duire le risque de persĂ©cution, de prĂ©dation favorisĂ©e et de rĂ©colte illĂ©gale. Assurer la coordination avec d’autres initiatives qui visent les espèces de serpents en pĂ©ril, le cas Ă©chĂ©ant
    • l’installation de panneaux Ă  l’entrĂ©e des sentiers pour avertir les utilisateurs des sentiers locaux qu’ils risquent de rencontrer une couleuvre Ă  petite tĂŞte qui se prĂ©lasse au soleil sur le sentier
    • la collaboration avec les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les municipalitĂ©s et les autres intervenants pour les sensibiliser Ă  la couleuvre Ă  petite tĂŞte, et aux façons de rĂ©duire au minimum les activitĂ©s qui menacent l’espèce (p. ex. le moment d’effectuer le brĂ»lage dirigĂ©, le drainage des terres humides, la tonte).

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en pĂ©ril offre une aide financière pour la mise en Ĺ“uvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation Ă  discuter des propositions de projets en lien aux mesures Ă©noncĂ©es dans la prĂ©sente dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme avec le personnel du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs. Le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű peut aussi conseiller ses partenaires Ă  l’égard des autorisations exigĂ©es aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

La Loi sur les espèces en voie de disparition exige que le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű procède Ă  un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement d'une espèce dans le dĂ©lai prĂ©cisĂ© dans la DĂ©claration du gouvernement, ou si aucun dĂ©lai n’est prĂ©cisĂ©, au plus tard cinq ans après la publication de l’énoncĂ©. Cette Ă©valuation permettra de dĂ©terminer si des rectifications sont nĂ©cessaires pour en arriver Ă  protĂ©ger et Ă  rĂ©tablir la couleuvre Ă  petite tĂŞte.

Remerciements

Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour la couleuvre à petite tête (Thamnophis butleri) et à la Déclaration du gouvernement s’y rapportant, et qui se dévouent à la protection et au rétablissement des espèces en péril.

Renseignements supplémentaires

Consultez le site Web des espèces en péril
Communiquez avec le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs
Sans frais : 1 800 565-4923
ATS : 1 855 515-2759