petite chauve-souris brune, vespertilion nordique, pipistrelle de l’Est

Photo : Jordi Segers

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű

Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un volet clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© en °ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) reprĂ©sente l’engagement juridique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű envers la protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű doit veiller Ă  ce qu’un programme de rĂ©tablissement soit Ă©laborĂ© pour chaque espèce inscrite Ă  la liste des espèces en voie de disparition ou menacĂ©es. Un programme de rĂ©tablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement Ă  l’égard de ce qui est nĂ©cessaire pour rĂ©aliser le rĂ©tablissement d’une espèce.

Habituellement, dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rĂ©tablissement, la LEVD exige que le gouvernement publie une dĂ©claration qui rĂ©sume les mesures que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű prĂ©voit prendre en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement et ses prioritĂ©s Ă  cet Ă©gard. Cette dĂ©claration est la rĂ©ponse du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rĂ©tablissement. En plus de la stratĂ©gie, la dĂ©claration du gouvernement prend en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulĂ©s par les collectivitĂ©s et organismes autochtones, les parties intĂ©ressĂ©es, les autres autoritĂ©s et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles Ă©cologiques lĂ  oĂą elles ont Ă©tĂ© partagĂ©es par les communautĂ©s et les dĂ©tenteurs de savoir autochtones. Elle pourrait ĂŞtre modifiĂ©e en cas de nouveaux renseignements. En mettant en Ĺ“uvre les mesures prĂ©vues Ă  la prĂ©sente dĂ©claration, la LEVD permet au gouvernement de dĂ©terminer ce qu’il est possible de rĂ©aliser, compte tenu des facteurs sociaux, culturels et Ă©conomiques.

Le programme de rétablissement pour la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), le vespertilion nordique (Myotis septentrionalis) et la pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus) a été achevé le 5 décembre 2019.

Protection et rétablissement de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est

La petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est sont inscrits comme espèces en voie de disparition en vertu de la LEVD, qui protège tant les chauves-souris que leur habitat. La LEVD interdit Ă  quiconque de nuire Ă  ces espèces ou de les harceler et d'endommager ou de dĂ©truire leur habitat sans autorisation. Une telle autorisation exigerait que des conditions Ă©tablies par le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű soient respectĂ©es. En plus de bĂ©nĂ©ficier d’une protection en vertu de la LEVD, la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est sont dĂ©signĂ©s par le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű comme mammifères spĂ©cialement protĂ©gĂ©s aux termes de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune (LPPF).

Petite chauve-souris brune

Ă€ l’échelle globale, la petite chauve-souris brune est rĂ©partie dans la majeure partie de l’AmĂ©rique du Nord, y compris dans 12 provinces et territoires canadiens et dans 46 Ă‰tats amĂ©ricains. Aux États-Unis, la petite chauve-souris brune est prĂ©sente dans tous les États continentaux, sauf en Arizona, au Texas et en Louisiane. La petite chauve-souris brune Ă©tait autrefois l’une des chauves-souris les plus communes et les plus rĂ©pandues au Canada, et dont la prĂ©sence avait Ă©tĂ© confirmĂ©e dans toutes les provinces et dans les territoires Ă  l’exception du Nunavut. En °ÄĂĹÓŔŔű, l’espèce Ă©tait très rĂ©pandue dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű, et, selon les signalements consignĂ©s de sa rĂ©partition Ă©parse, ceci Ă©tait aussi vraisemblablement le cas dans le nord de l’°ÄĂĹÓŔŔű. En raison des dĂ©clins catastrophiques de sa population, la prĂ©sence de l’espèce est rare dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Des Ă©tudes rĂ©centes ont permis de dĂ©terminer que la petite chauve-souris brune est probablement plus rĂ©pandue et commune dans le nord de l’°ÄĂĹÓŔŔű que l’on avait pensĂ©. Une Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que les plus importants taux de rencontres de la petite chauve-souris brune en °ÄĂĹÓŔŔű Ă©taient enregistrĂ©s dans le nord-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű (Ă  l’ouest de Thunder Bay). La limite nord de l’aire de rĂ©partition de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű est difficile Ă  dĂ©finir en raison des activitĂ©s de relevĂ©s limitĂ©es; la prĂ©sence de l’espèce a toutefois Ă©tĂ© confirmĂ©e aussi loin dans le nord que Moose Factory, district de Cochrane  et qu’au lac Favourable, district de Kenora.

Vespertilion nordique

Le vespertilion nordique est une espèce rĂ©pandue que l’on trouve dans les rĂ©gions forestières du Canada et dans la majeure partie des États-Unis. Elle est prĂ©sente dans 36 États amĂ©ricains, sa rĂ©partition s’étend depuis les États de l’est et du centre-nord, puis vers le sud jusqu’en Floride. Au Canada, le vespertilion nordique est prĂ©sent dans les 10 provinces, ainsi que dans le Yukon et les Territoires du Nord‑Ouest. En °ÄĂĹÓŔŔű, l’espèce est prĂ©sente dans toutes les zones boisĂ©es du sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű jusqu’à la rive nord du lac SupĂ©rieur et Ă  l’occasion, jusqu’aussi loin dans le nord que Moosonee et Ă  la frontière du Manitoba, dans l’ouest. Comme c’est le cas pour la petite chauve-souris brune, il est difficile d’établir la limite septentrionale de l’aire de rĂ©partition du vespertilion nordique en raison des activitĂ©s de relevĂ© limitĂ©es et des problèmes logistiques connexes.

Pipistrelle de l’Est

L’aire de rĂ©partition globale de la pipistrelle de l’Est couvre 4 provinces canadiennes, 37 Ă‰tats amĂ©ricains, le Mexique le Guatemala et le Honduras. Aux États-Unis, la pipistrelle de l’Est est prĂ©sente de la cĂ´te est du Maine jusqu’au Minnesota, puis vers le sud Ă  travers le Nebraska, le Kansas, l’Oklahoma, le Nouveau-Mexique et le Texas. L’aire de rĂ©partition canadienne de la pipistrelle de l’Est englobe la Nouvelle-Écosse continentale, le sud du Nouveau-Brunswick, le QuĂ©bec et l’°ÄĂĹÓŔŔű. La prĂ©sence de la pipistrelle de l’Est a Ă©tĂ© consignĂ©e dans un grand nombre d’endroits dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű, de Kingston Ă  Renfrew et aussi loin au nord qu’Espanola et Alona Bay, district d’Algoma. De rĂ©centes Ă©tudes semblent indiquer que la pipistrelle de l’Est pourrait Ă©galement ĂŞtre prĂ©sente dans le centre-nord de l’°ÄĂĹÓŔŔű.

Besoins en matière d’écologie et d’habitat

Les besoins en matière d’écologie et d’habitat de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est varient selon les saisons. Leur habitat se compose habituellement d’un habitat d’hivernage (c.-à-d. les hibernacles, comme des grottes et des mines abandonnées) utilisé pour l’hibernation et la survie hivernale; l’habitat d’estivage, qui comprend les aires de repos et l’habitat d’alimentation; et l’habitat de rassemblement, situé pratiquement dans la même zone que les hibernacles, est utilisé à la fin de l’été et au début de l’automne aux fins de la reproduction et de la socialisation.

Les trois espèces hibernent dans des hibernacles froids et humides. Les chauves-souris en hibernation survivent Ă  l’hiver en utilisant les rĂ©serves de graisse qu’elles ont emmagasinĂ©es durant l’étĂ© et l’automne. Elles entrent Ă©galement dans un Ă©tat de torpeur, c'est-Ă -dire qu’elles abaissent leur mĂ©tabolisme ainsi que leur tempĂ©rature corporelle. L’hibernation permet aux chauves-souris dans une mĂŞme rĂ©gion de survivre, mĂŞme lorsque la tempĂ©rature diminue et que les insectes, qui constituent leur source principale de nourriture, ne sont plus disponibles. Les hibernacles qu’utilisent la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est sont gĂ©nĂ©ralement des ouvertures souterraines, y compris des grottes, des mines abandonnĂ©es, des puits et des tunnels. En raison des besoins physiques et biologiques de ces espèces, il est possible que seules certaines sections en particulier soient utilisĂ©es pour l’hibernation. Les sections utilisĂ©es pour l’hibernation ont habituellement une tempĂ©rature qui varie entre 2 Â°C et 10 Â°C, ainsi qu’un taux d’humiditĂ© relative supĂ©rieur Ă  80 %. Les mĂŞmes hibernacles propices Ă  l’espèce sont habituellement rĂ©utilisĂ©s d’une annĂ©e Ă  l’autre par les chauves-souris en hibernation, peut-ĂŞtre en raison des besoins particuliers de l’espèce en matière d’habitat. Dans les endroits oĂą leurs aires de rĂ©partition se chevauchent, il se peut que les trois espèces de chauves-souris soient prĂ©sentes dans les mĂŞmes hibernacles, mais qu’elles se trouvent dans diffĂ©rentes sections de ceux-ci. De ces trois espèces, on considère que la pipistrelle de l’Est est celle qui a les besoins les plus exigeants en ce qui a trait Ă  son habitat d’hivernage; elle prĂ©fère habituellement les sections les plus profondes des grottes ou des mines, oĂą la tempĂ©rature varie le moins. Habituellement, aucune de ces espèces n’hiberne dans des bâtiments.

Au printemps, une fois la période d’hibernation terminée, les femelles de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est se déplacent vers des aires d’estivage qui comportent des conditions propices à l’établissement de colonies de maternité (des aires où les chauves-souris femelles se rassemblent pour mettre bas et élever leurs petits) et des aires d’alimentation. Les femelles donnent habituellement naissance à un (petite chauve-souris brune et vespertilion nordique) et parfois à deux (pipistrelle de l’Est) petits qu’elles élèvent tout au long du printemps et de l’été. Pour les sites de colonies de maternité, les femelles utilisent le couvert forestier, des feuilles, de l’écorce, des crevasses rocheuses, et peuvent également utiliser des bâtiments et d’autres structures anthropiques (d’origine ou d’influence humaine), comme des dortoirs à chauves-souris, des ponts et des granges (en particulier la petite chauve-souris brune). Les mêmes sites de colonies de maternité, qu’ils soient naturels ou anthropiques, peuvent être utilisés d’une année à l’autre. Certaines chauves-souris affichent une forte fidélité à certains sites. Il arrive que des rejetons femelles, une fois adultes, reviennent dans le site de leur colonie de maternité natale pour y mettre bas et élever leurs petits. Les mâles des trois espèces se reposent durant le jour dans diverses structures, et changent souvent de site de repos au cours de l’été. L’habitat de repos des mâles peut comprendre les crevasses rocheuses, l’écorce soulevée, le feuillage, les trous d’arbre et les cavernes. Plusieurs espèces de chauves-souris, y compris la petite chauve-souris brune et le vespertilion nordique, préfèrent se reposer dans des arbres plus âgés, en début ou en milieu de décomposition, peut-être parce qu’ils offrent davantage de chicots (arbres mourants), de cavités ou d’écorce soulevée où elles peuvent se reposer. Les aires de repos sont utilisées pour la thermorégulation, offrent un abri contre les intempéries et les prédateurs, et servent de lieux d’interaction sociale. Les individus peuvent régulièrement changer de site de repos et peuvent ainsi utiliser tout un réseau de sites dans une même aire de repos.

Les trois espèces de chauves-souris sont insectivores, et se nourrissent d’une grande variété d’insectes et d’araignées, surtout la nuit. Elles chassent leurs proies au‑dessus des étendues d’eau (surtout la petite chauve-souris brune et la pipistrelle de l’Est), et le long de cours d’eau, en lisière de forêts, et dans les forêts dont le couvert est ouvert (surtout le vespertilion nordique). Elles évitent de façon générale les grands champs ouverts ou les zones de coupes à blanc.

L’accouplement a lieu durant les périodes de rassemblement à la fin de l’été ou de l’automne, et durant l’hiver. Les chauves-souris se rassemblent en essaim dans leur habitat de rassemblement à la fin de l’été et au début de l’automne. Les sites de rassemblement peuvent servir de lieux d’accouplement et de sites sociaux servant au transfert d’information ou permettant aux individus d’évaluer le potentiel de certains sites d’hibernation. Ainsi, ce comportement de rassemblement se produit souvent à l’intérieur des entrées ou des ouvertures des hibernacles, ou autour de celles-ci. Ces aires peuvent se trouver à des centaines de kilomètres de leurs aires d’estivage. Les individus des trois espèces parviennent habituellement à maturité sexuelle après leur première année de vie.

Les trois espèces sont longévives avec de faibles taux de reproduction. Une telle stratégie du cycle vital accroît considérablement la vulnérabilité de ces chauves-souris, car même une légère hausse du taux de mortalité des adultes peut avoir une importante incidence sur le risque d’extinction. Le fait que ces espèces se rassemblent en grand nombre à l’intérieur de leurs hibernacles constitue un autre facteur limitatif, en les rendant particulièrement susceptibles aux maladies et aux événements perturbants.

La principale menace qui pèse sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est est le syndrome du museau blanc, une maladie provoquée par un champignon envahissant. Parmi les autres menaces, on compte la perte et la dégradation de l’habitat, la production énergétique, les intrusions humaines, les éradications et les perturbations, et la contamination chimique. D’autres menaces possibles pour les trois espèces dont on ignore l’incidence sont les changements climatiques et les conditions climatiques violentes.

Le syndrome du museau blanc (SMB) affecte les chauves-souris dans leurs hibernacles pendant leur cycle d’hibernation. Pseudogymnoascus destructans, le champignon qui provoque la maladie, pousse dans des milieux froids et humides comme les cavernes et les mines, et croĂ®t sur les tissus des chauves-souris qui hivernent. Le museau et les ailes des chauves-souris infectĂ©s peuvent se couvrir d’un duvet blanchâtre Ă  la surface, et la maladie peut Ă©galement provoquer des lĂ©sions sur les membranes des ailes. Ce phĂ©nomène contribue Ă  la dĂ©shydratation et au dĂ©sĂ©quilibre des Ă©lectrolytes, ce qui a pour effet de sortir les chauves-souris de leur torpeur plus frĂ©quemment ou de les rĂ©veiller de leur hibernation de façon prĂ©maturĂ©e, de sorte qu’elles Ă©puisent prĂ©maturĂ©ment leurs rĂ©serves d’énergie essentielles. Le fait d’observer des chauves-souris voler Ă  l’extĂ©rieur pendant l’hibernation peut signifier qu’elles sont atteintes du SMB. Cela se traduit par de hauts taux de mortalitĂ© pendant l’hibernation, et les chauves-souris qui survivent jusqu’au printemps peuvent se retrouver avec des ailes endommagĂ©es et prĂ©senter des signes de stress physiologique ou un succès reproducteur rĂ©duit. C’est pourquoi la disponibilitĂ© de ressources adĂ©quates de nourriture sur une distance de dĂ©placement raisonnable est particulièrement importante pour les chauves-souris infectĂ©es par le SMB qui survivent Ă  la pĂ©riode d’hibernation. Le premier cas du SMB a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© au Canada en 2010 et a causĂ©, Ă  ce jour, un dĂ©clin global de 94 % du nombre connu de petites chauves-souris brunes en Nouvelle-Écosse, en °ÄĂĹÓŔŔű et au QuĂ©bec.

Le développement urbain et commercial peut se traduire par l’élimination, la dégradation et la fragmentation de l’habitat d’alimentation et de repos, y compris les forêts, les terres humides et les zones riveraines. L'intensification de l’agriculture qui élimine les haies ou les bordures de champs peut réduire l'habitat de nourriture et de déplacement. Bien que l’exploitation forestière puisse également se solder par l’élimination ou la dégradation de l’habitat, notamment par l’élimination d’arbres utilisés comme aires de repos ou de chicots, certaines pratiques d’exploitation forestière peuvent également atténuer les répercussions. La fermeture de mines, notamment en faisant effondrer ou en scellant l’entrée de manière à empêcher les humains d’y entrer peuvent également mener à une perte d’habitat si cette pratique empêche les chauves-souris d’avoir accès à ces endroits. De même, la rénovation ou la modification de bâtiments dans lesquels on trouve des colonies de maternité pourrait restreindre ou empêcher l’accès à ces habitats anthropiques. La rénovation ou la modification de bâtiments dans lesquels on trouve des colonies de maternité peut également modifier les conditions internes, comme la température et le taux d’humidité. L’incidence de l’élimination de ces habitats dépendrait du moment des travaux et de la disponibilité d’autres habitats propices à l’espèce.

Les Ă©oliennes peuvent occasionner une mortalitĂ© chez les chauves-souris par la collision directe entre les chauves-souris en vol et les pales, ou par suite d’un barotraumatisme (changements rapides de la pression de l’air près des pales en mouvement d’une Ă©olienne qui se soldent par des blessures internes graves, voire mortelles). Selon les preuves recueillies Ă  ce jour, les Ă©oliennes constituent l’une des plus importantes sources de mortalitĂ© anthropique (d’origine ou d’influence humaine) consignĂ©e chez les chauves-souris. Bien que les chauves-souris migratrices soient les plus vulnĂ©rables, il semblerait qu’un nombre relativement Ă©levĂ© de chauves-souris du genre Myotis (en particulier la petite chauve-souris brune) sont tuĂ©es Ă  divers endroits en °ÄĂĹÓŔŔű. LĂ  oĂą des donnĂ©es sont disponibles, les preuves recueillies Ă  ce jour donnent Ă  croire que les taux de mortalitĂ© Ă  l’échelle nationale sont relativement bas chez le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, tandis que les taux de mortalitĂ© chez la petite chauve-souris brune peuvent ĂŞtre Ă©levĂ©s Ă  certains endroits. Les mesures d’attĂ©nuation en vue de rĂ©duire la mortalitĂ© due Ă  la production d’énergie Ă©olienne chez les chauves-souris comprennent la mise en drapeau (ajustement de l’angle de la pale pour qu’elle soit parallèle au vent) ou l’accĂ©lĂ©ration de la vitesse de dĂ©marrage (la vitesse Ă  laquelle la turbine commence Ă  gĂ©nĂ©rer de l’électricitĂ©).

La perturbation des chauves-souris qui hibernent (p. ex. par des humains qui entrent dans des cavernes ou des mines), peut les faire sortir de leur hibernation, ce qui peut provoquer un épuisement précoce des réserves énergétiques, une famine, une réduction des réserves énergétiques destinées à la reproduction et la mort. Étant donné que les chauves-souris atteintes du SMB vivent davantage de périodes d’éveil, les effets additifs des réveils provoqués par l’homme dans les hibernacles touchés par le SMB pourraient être importants. Les activités de recherche menées à l’intérieur des hibernacles risquent également de perturber les chauves-souris, et de nombreux chercheurs prennent désormais des précautions adéquates lorsqu’ils entrent dans une caverne ou une mine, notamment le recours à des protocoles de décontamination, l’entrée à des moments où le risque d’incidence défavorable est diminué ou la surveillance des populations de chauves-souris à l’entrée de l’hibernacle par l’utilisation d’un piège à chauves-souris de type Tuttle ou d’un piège à filins (harp trap).

Des chauves-souris trouvées dans des bâtiments sont à l’occasion exterminées, à cause de la peur de contracter la rage ou d’autres maladies, du niveau de bruit et de l’accumulation d’excréments. Des trois espèces de chauves-souris, la petite chauve-souris brune utilise le plus souvent des bâtiments pour y établir des colonies de maternité. Les rénovations ou les modifications effectuées dans des bâtiments utilisés par une colonie de maternité peuvent éliminer l’accès à cette aire, modifier les caractéristiques climatiques (p. ex. débit d’air, température) de cette aire, ou piéger les chauves-souris à l’intérieur si ces modifications sont réalisées lorsque les chauves-souris occupent le bâtiment. Les effets de l’exclusion de cette aire dépendent de la disponibilité d’un autre habitat convenable, du moment où elle survient et de l’espèce de chauve-souris. Toutefois, les répercussions peuvent être importantes sur les populations locales, surtout si ces colonies de maternité contiennent la majorité des femelles reproductrices et de la descendance à l’intérieur d’une vaste zone.

Les contaminants peuvent avoir une incidence directe sur les chauves-souris par la consommation de proies contaminées, ou de façon indirecte par la réduction de l’abondance des insectes dont s’alimentent les chauves-souris. Bien que la pulvérisation de pesticides de façon locale et pendant une courte durée représente une incidence relativement faible sur les populations de chauves-souris, l’application généralisée ou continue de pesticides est susceptible d’avoir une incidence considérable. La disponibilité réduite de proies pourrait faire augmenter la durée de la période de chasse et réduire les réserves de graisses des chauves-souris, ce qui pourrait mener à une piètre condition physique et entraîner un déclin des taux de reproduction et de survie.

On ignore les effets des changements climatiques sur les chauves-souris. Les effets directs des changements climatiques peuvent comprendre la destruction des aires de repos ou des hibernacles en raison de la fréquence accrue des tempêtes, la diminution de la disponibilité d’eau, ou une augmentation de l’étendue, de l’intensité et de la fréquence des incendies de forêt. En plus de leurs effets directs, les changements climatiques pourraient avoir une incidence indirecte sur la survie des chauves-souris en raison de leurs effets sur les populations d’insectes. Les changements climatiques pourraient avoir d’autres effets sur les espèces de chauves-souris qui n’ont pas encore été déterminés.

On constate que les rĂ©percussions du SMB se traduisent par une rĂ©duction importante des populations des espèces de chauves-souris qui hibernent en °ÄĂĹÓŔŔű. La faisabilitĂ© de parvenir Ă  contrer cette menace demeure inconnue, et des travaux de recherche sont en cours. Des mesures doivent maintenant ĂŞtre prises en vue de stimuler le rĂ©tablissement des populations de chauves-souris, Ă  la suite des rĂ©percussions dĂ©vastatrices de cette maladie. Il convient de noter que les espèces de chauves-souris n’ont pas la capacitĂ© reproductive leur permettant de se rĂ©tablir rapidement, par rapport aux taux Ă©levĂ©s de mortalitĂ© attribuable au SMB. Par consĂ©quent, les populations affectĂ©es par cette maladie seront particulièrement sensibles aux facteurs de stress supplĂ©mentaires. En plus de s’attaquer au SMB, il sera donc essentiel d’attĂ©nuer aussi les autres menaces, notamment en veillant Ă  la disponibilitĂ© d’habitats d’alimentation, de repos et d’hibernation de qualitĂ©, surtout dans les secteurs oĂą ceux-ci sont peu nombreux. Ă€ court terme, les mesures visant Ă  appuyer la protection et le rĂ©tablissement de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est consisteront Ă  combler les lacunes en matière de connaissances sur la biologie et les besoins de l’espèce en matière d’habitat et sur les effets du SMB et des autres menaces, Ă  rĂ©aliser des relevĂ©s et des activitĂ©s de surveillance pour accroĂ®tre la connaissance des populations de la province, et Ă  collaborer Ă  la protection de l’habitat et au renforcement de la sensibilisation. L’°ÄĂĹÓŔŔű continuera Ă©galement de travailler de concert avec les autres provinces et territoires afin de mieux comprendre la menace que reprĂ©sente le SMB et d’y faire face.

En raison des lacunes en matière de connaissance qui existent Ă  l’égard de ces espèces, l’incertitude qui accompagne l’ampleur et les rĂ©percussions du SMB, et des difficultĂ©s liĂ©es Ă  l’estimation de la taille des populations, il est difficile de dĂ©terminer la faisabilitĂ© d’atteindre des cibles prĂ©cises pour les populations des espèces prĂ©sentes en °ÄĂĹÓŔŔű. Au fur et Ă  mesure que des renseignements supplĂ©mentaires deviendront disponibles au sujet de ces espèces et de leur capacitĂ© Ă  se rĂ©tablir du SMB, ces renseignements pourront servir Ă  la rĂ©vision et Ă  l’adaptation des mesures de protection et de rĂ©tablissement, et les objectifs pourront faire l’objet d’un rĂ©examen.

Objectif du programme de rétablissement du gouvernement

L’objectif Ă  court terme du gouvernement pour le rĂ©tablissement de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est consiste Ă  abaisser le taux de dĂ©clin et Ă  favoriser la persistance de ces espèces lĂ  oĂą elles sont prĂ©sentes en °ÄĂĹÓŔŔű, en comblant les lacunes en matière de connaissance sur leur biologie, leurs besoins en matière d’habitat, et la prĂ©sence et l’ampleur des menaces qui pèsent sur elles. L’objectif Ă  long terme consiste Ă  maintenir des populations autonomes de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est sur l’ensemble de leurs aires de rĂ©partition en °ÄĂĹÓŔŔű.

Mesures

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autoritĂ©, ni les ressources financières pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès sur le plan du rĂ©tablissement exige une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivitĂ©s. En Ă©laborant la prĂ©sente dĂ©claration, le gouvernement a tenu compte des dĂ©marches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier Ă  ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures menées par le gouvernement

Afin de protĂ©ger et de rĂ©tablir la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

  • Continuer de protĂ©ger la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, et son habitat par l’application de la LEVD.
  • Entreprendre des activitĂ©s de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű (p. ex. par le truchement du programme DĂ©couverte de Parcs °ÄĂĹÓŔŔű, le cas Ă©chĂ©ant).
  • Renseigner les autres organismes et autoritĂ©s qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prĂ©vues Ă  la LEVD.
  • Encourager la soumission de donnĂ©es sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est au dĂ©pĂ´t central de l’°ÄĂĹÓŔŔű (Centre d’information sur le patrimoine naturel, CIPN) par le biais du or directement par le biais du CIPN.
  • Continuer Ă  appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalitĂ©s et industries partenaires, et les collectivitĂ©s autochtones, pour qu’ils entreprennent des activitĂ©s visant Ă  protĂ©ger et rĂ©tablir la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriĂ©es, et de services.
  • Continuer Ă  attĂ©nuer les menaces anthropiques qui pèsent sur l’habitat, lorsqu’appropriĂ© et rĂ©alisable, dans les zones protĂ©gĂ©es par la province.
  • Continuer d'appliquer les directives du gouvernement provincial aux pratiques forestières sur les terres forestières de la Couronne dans les zones oĂą l'on trouve la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est.  
  • Poursuivre la mise en Ĺ“uvre du Plan de lutte contre le syndrome du museau blanc de l’°ÄĂĹÓŔŔű pour contrer la menace que fait peser Pseudogymnoascus destructans sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, et coordonner les efforts de prĂ©vention, de surveillance et de suivi du SMB avec ceux d’autres plans nationaux et internationaux, y compris la Base de donnĂ©es nationale sur les maladies de la faune du RĂ©seau canadien pour la santĂ© de la faune (RCSF), le North American Bat Monitoring Program (programme nord-amĂ©ricain de surveillance des chauves-souris) et les groupes de travail sur le SMB Ă  l’échelle nationale.
  • Coordonner les travaux de recherche et de surveillance de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est menĂ©s par l’°ÄĂĹÓŔŔű, y compris les activitĂ©s des partenaires en conservation soutenus par le gouvernement, et les intĂ©grer aux efforts nationaux et internationaux (p. ex. le programme nord-amĂ©ricain de surveillance des chauves-souris).
  • Comme il est indiquĂ© dans le plan environnemental conçu en °ÄĂĹÓŔŔű, prendre l’engagement d’abaisser, d’ici 2030, les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre Ă  des niveaux 30 % plus bas que ceux de 2005, et de faire rĂ©gulièrement Ă©tat des progrès.
  • Travailler en collaboration avec des partenaires et des intervenants en vue de soutenir ces insectes bĂ©nĂ©fiques en °ÄĂĹÓŔŔű grâce Ă  des mesures comme l’éducation et la promotion de pratiques intĂ©grĂ©es de gestion exemplaires et de lutte contre les parasites. 
  • ProcĂ©der Ă  un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est dans les cinq ans suivant la publication du prĂ©sent document.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme Ă©tant nĂ©cessaires Ă  la protection et au rĂ©tablissement de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est. Le programme d'intendance des espèces en pĂ©ril pourrait accorder la prioritĂ© aux mesures Ă©tant identifiĂ©es comme Ă©tant « hautement prioritaires Â» aux fins de financement. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra Ă©galement compte de la prioritĂ© accordĂ©e Ă  ces mesures lors de l’examen et de la dĂ©livrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes Ă  tenir compte de ces prioritĂ©s lorsqu’ils Ă©laborent des projets ou des plans d’attĂ©nuation relatifs Ă  des espèces en pĂ©ril.

Secteur d’intervention : Recherche

Objectif : AccroĂ®tre les connaissances sur la biologie, les besoins en matière d’habitat et la prĂ©sence et l’ampleur des menaces qui pèsent sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est.

Le syndrome du museau blanc a causĂ© un dĂ©clin important des populations de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est en °ÄĂĹÓŔŔű. Bien qu’aucun traitement largement Ă©prouvĂ© n’existe pour contrer le SMB, des recherches intensives en matière de traitement et d’attĂ©nuation sont prĂ©sentement en cours. L’obtention de renseignements supplĂ©mentaires quant Ă  l’ampleur des rĂ©percussions de cette menace sera nĂ©cessaire en vue d’orienter les efforts de rĂ©tablissement Ă  venir. Le comblement des lacunes en matière de connaissances sur la biologie, l’écologie et l’habitat des espèces, y compris leur viabilitĂ©, leurs besoins en matière d’habitat et leur tolĂ©rance aux diffĂ©rents facteurs de stress permettra de dĂ©terminer oĂą concentrer les efforts de rĂ©tablissement. L’évaluation de l’importance d’habitats anthropiques (d’origine ou d’influence humaine) et de l’efficacitĂ© de dortoirs Ă  chauves-souris aidera Ă  dĂ©terminer oĂą concentrer les efforts de rĂ©tablissement.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Étudier les effets du SMB sur la survie et le succès de reproduction de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est, et les répercussions de la maladie à l’échelle des populations.
  2. (Hautement prioritaire) Appuyer la recherche sur le SMB et y collaborer, le cas Ă©chĂ©ant, et intĂ©grer les rĂ©sultats Ă  l’élaboration de nouveaux outils et mĂ©canismes visant Ă  prĂ©venir ou Ă  rĂ©duire la propagation, Ă  attĂ©nuer les effets de SMB ou Ă  traiter la maladie, selon ce qui est appropriĂ© et faisable. Les mesures peuvent comprendre :
    • rĂ©aliser des enquĂŞtes sur la santĂ© et les caractĂ©ristiques des populations ou d’individus demeurant dans les secteurs touchĂ©s par le SMB, et dĂ©terminer si la rĂ©sistance naturelle et gĂ©nĂ©tique Ă  la maladie survient au sein de ces populations restantes;
    • rĂ©aliser des enquĂŞtes sur la structure des populations de chauves-souris en °ÄĂĹÓŔŔű pour mieux comprendre la propagation du SMB entre ces populations et Ă  l’échelle du paysage.
  3. Mener des recherches en vue d’accroĂ®tre les connaissances sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, y compris l’étude de :
    • l’habitat des espèces (p. ex. caractĂ©ristiques de l’habitat d’hivernage, caractĂ©ristiques de l’habitat de maternitĂ©, de repos et d’alimentation en Ă©tĂ©, voies migratoires et emplacement et Ă©tendue des lieux de halte importants, rĂ©partition spatiale des types d’habitat); (Hautement prioritaire),
    • la biologie et l’écologie des espèces (p. ex. structure des populations,  efficacitĂ© de la reproduction, survie, fidĂ©litĂ© au site, utilisation de l’habitat Ă  diffĂ©rents stades biologiques, tendances en matière de proie et composition alimentaire).
  4. Déterminer l’importance des habitats anthropiques pour la survie et le rétablissement de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est. Cela peut comprendre la surveillance de mines abandonnées dans la province afin de déterminer lesquelles sont utilisées en tant qu’hibernacles par les espèces.
  5. Déterminer l’efficacité de la conception des dortoirs à chauves-souris et leur importance relativement à la conservation et au rétablissement des chauves-souris.

Secteur d’intervention :  AttĂ©nuation des menaces et gestion de l’habitat

Objectif : RĂ©duire les menaces et maintenir ou amĂ©liorer l’habitat de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est.

Compte tenu des dĂ©clins soudains et dramatiques de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est en °ÄĂĹÓŔŔű en raison du SMB et des taux de reproduction naturellement bas, l’importance des autres menaces possibles sera accrue. Le travail concertĂ© en vue de rĂ©duire la propagation du SMB, d’attĂ©nuer les menaces connues et de protĂ©ger l’habitat par le truchement de programmes de conservation favorisera l’adoption d’une approche proactive et collaborative aux fins de rĂ©tablissement des espèces. Les techniques relatives Ă  l’attĂ©nuation des menaces et Ă  la gestion de l’habitat devraient ĂŞtre appliquĂ©es d’une façon qui n’augmente pas le risque pour les espèces. L’attĂ©nuation et la rĂ©ponse Ă  la menace du SMB nĂ©cessiteront le dĂ©ploiement d’efforts collectifs Ă  l’échelle des provinces et territoires.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Collaborer avec les secteurs industriels (p. ex. mines, agrĂ©gats, promoteurs, exploitation forestière, enlèvement des animaux nuisibles ou suppression des problèmes qu’ils causent, Ă©nergie Ă©olienne) en vue d’élaborer, de mettre en Ĺ“uvre et d’évaluer et de promouvoir les pratiques de gestion exemplaires dans le but de minimiser les rĂ©percussions des activitĂ©s et des opĂ©rations industrielles sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est et sur leur habitat.
  2. Entreprendre des activités collaboratives de sensibilisation auprès des intervenants de l’industrie minière et des groupes qui utilisent les cavernes en vue d’accroître la sensibilisation et de réduire les répercussions des activités sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, et d’empêcher la propagation du SMB
  3. Collaborer avec les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, et les collectivitĂ©s et les organismes autochtones Ă  la dĂ©termination et Ă  la mise en Ĺ“uvre de mesures en vue d’accroĂ®tre les conditions propices Ă  l’habitat et Ă  la connectivitĂ© de l’habitat, selon les besoins. 
  4. Lorsque les occasions se prĂ©sentent, travailler avec les propriĂ©taires fonciers locaux et les partenaires de la collectivitĂ© pour favoriser la protection de l’habitat de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est par le truchement de programmes existants de protection des terres et d’intendance. 
  5. Collaborer avec le RĂ©seau pour la santĂ© de la faune en maintenant et en tenant Ă  jour les protocoles de dĂ©contamination du SMB, la coordination de la surveillance du SMB Ă  l’échelle nationale et l’identification des lacunes en matière de donnĂ©es et des besoins de gestion connexes.

Secteur d’intervention : Recensement et surveillance

Objectif : AccroĂ®tre les connaissances sur la dĂ©mographie, la rĂ©partition et les effets du syndrome du museau blanc et des autres menaces qui pèsent sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est.

Le fait de confirmer la rĂ©partition actuelle de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est permettra de mieux comprendre l’aire de rĂ©partition, la taille des populations et le statut des espèces en °ÄĂĹÓŔŔű. La mise en Ĺ“uvre d’un programme normalisĂ© de surveillance permettra d’acquĂ©rir une meilleure comprĂ©hension des tendances dĂ©mographiques et de l’abondance des populations, ainsi que des conditions de l’habitat et des menaces propres aux emplacements oĂą les espèces sont prĂ©sentes. Ces renseignements seront essentiels afin d’évaluer l’efficacitĂ© des mesures de rĂ©tablissement et de dĂ©terminer les prochaines mesures de gestion.  De plus, les activitĂ©s de relevĂ© et de surveillance peuvent causer des perturbations anthropiques ou une altĂ©ration involontaire de l’habitat Ă  moins que des mĂ©thodes normalisĂ©es ne soient Ă©laborĂ©es et utilisĂ©es. On encourage, dans la mesure du possible, le dĂ©ploiement d’efforts concertĂ©s qui tiennent compte des prioritĂ©s en matière de recherche et de surveillance. La collaboration avec divers organismes de conservation, des chercheurs et d’autres groupes d’intervenants appuiera la mise en Ĺ“uvre concertĂ©e de mesures de recensement et de surveillance, amĂ©liorera l’efficacitĂ© et empĂŞchera le double emploi.

Mesures :

  1. (Hautement prioritaire) Coordonner et effectuer le recensement et la surveillance normalisĂ©s de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est et de leur habitat dans les emplacements historiques, actuels et possiblement habitĂ©s, dans la mesure du possible en collaboration avec les organismes qui participent actuellement Ă  la surveillance et au suivi des chauves-souris, y compris :
    • la mise en Ĺ“uvre de protocoles et d’outils normalisĂ©s de relevĂ© et de surveillance (comme le North American Bat Monitoring Protocol) qui ciblent tout particulièrement la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est;
    • le recensement d’habitats d’étĂ© (p. ex. maternitĂ©, repos, nourriture) et d’hiver possibles;
    • le recensement d’hibernacles et d’aires de repos possibles pour la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est, y compris ceux qui se trouvent dans des sites anthropiques (p. ex. mines abandonnĂ©es);
    • le suivi des effets potentiels de la mortalitĂ© attribuable aux Ă©oliennes Ă  l’échelle de la population;
    • l’élaboration et la coordination d’une base de donnĂ©es centralisĂ©e pour les donnĂ©es fournies grâce au baguage de chauves-souris;
    • la surveillance des tendances dĂ©mographiques et de la rĂ©partition de l’espèce, des menaces, des prĂ©fĂ©rences en matière d’habitat et de la prĂ©valence de leur utilisation.
  2. Collaborer avec d’autres organismes au maintien et à la mise en œuvre d’un programme efficace et coordonné de surveillance du SMB.

Secteur d’intervention : Sensibilisation et protection de l’habitat

Objectif : AccroĂ®tre la sensibilisation du public Ă  l’égard des espèces, de leur habitat et des menaces qui pèsent sur elles afin de promouvoir l’intendance Ă  l’échelle locale et de favoriser la rĂ©duction des menaces qui pèsent sur la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est.

Les chauves-souris jouent un rĂ´le essentiel dans la santĂ© des Ă©cosystèmes, et leur prĂ©sence continue en °ÄĂĹÓŔŔű est un avantage pour tous les Ontariens. Le renforcement de la sensibilisation auprès du public, des propriĂ©taires fonciers et des organismes Ă  l’égard de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est, ainsi que des façons de rĂ©duire les menaces qui pèsent sur les espèces, contribuera Ă  promouvoir et Ă  favoriser leur protection et celle de leur habitat en °ÄĂĹÓŔŔű.

Mesures :

  1. Renforcer la sensibilisation des gestionnaires et des propriĂ©taires des terres, des communautĂ©s et des organismes autochtones, de la communautĂ© de spĂ©lĂ©ologie rĂ©crĂ©ative, des entreprises d’enlèvement d’animaux nuisibles ou de problèmes qu’ils causent, des gardiens d’animaux sauvages et du public en gĂ©nĂ©ral au sujet de la petite chauve-souris brune, du vespertilion nordique et de la pipistrelle de l’Est, leur biologie, leur habitat et les menaces qui pèsent sur ces espèces, y compris :
    • l’importance des colonies de maternitĂ© et les mĂ©thodes d’attĂ©nuation des menaces durant cette Ă©tape du cycle biologique;
    • les mĂ©thodes visant Ă  rĂ©duire la propagation du SMB (p. ex. promotion des protocoles de dĂ©contamination des cavernes, y compris dĂ©contamination du matĂ©riel et des vĂŞtements, Ă©laboration et installation d’une signalisation, et, le cas Ă©chĂ©ant, gestion de l’accès);
    • les mĂ©thodes visant Ă  rĂ©duire les perturbations (p. ex. conception de barrières) et les prĂ©judices involontaires envers les chauves-souris, tout en attĂ©nuant les inquiĂ©tudes en matière de sĂ©curitĂ© des propriĂ©taires fonciers;
    • l’importance des chauves-souris pour les citoyens, les Ă©cosystèmes, la biodiversitĂ© et les Ă©conomies;
    • la protection accordĂ©e Ă  l’espèce et Ă  son habitat aux termes de la LEVD, y compris la gestion adĂ©quate des rencontres entre humains et chauves-souris;
    • des lignes directrices pour favoriser l'intendance locale et la mise en Ĺ“uvre de pratiques de gestion exemplaires par les propriĂ©taires et les gestionnaires des terres (p. ex. installation de dortoirs Ă  chauves-souris ou naturalisation de zones en vue de crĂ©er un habitat);
    • la marche Ă  suivre pour participer Ă  des initiatives de science citoyenne qui portent sur les chauves-souris et pour signaler des renseignements lors de l’observation de ces espèces, et l’importance de la participation du public Ă  ces programmes pour le rĂ©tablissement de ces espèces.

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en pĂ©ril offre une aide financière pour la mise en Ĺ“uvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation Ă  discuter des propositions de projets en lien aux mesures Ă©noncĂ©es dans la prĂ©sente dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme avec le personnel du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs. Le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű peut aussi conseiller ses partenaires Ă  l’égard des autorisations exigĂ©es aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

La Loi sur les espèces en voie de disparition exige que le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű procède Ă  un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement d'une espèce dans le dĂ©lai prĂ©cisĂ© dans l'Ă©noncĂ© de rĂ©action du gouvernement, ou si aucun dĂ©lai n’est prĂ©cisĂ©, au plus tard cinq ans après la publication de l’énoncĂ©. Cette Ă©valuation permettra de dĂ©terminer si des rectifications sont nĂ©cessaires pour en arriver Ă  protĂ©ger et Ă  rĂ©tablir la petite chauve-souris brune, le vespertilion nordique et la pipistrelle de l’Est.

Remerciements

Nous tenons Ă  remercier tous ceux et celles qui ont pris part Ă  l'Ă©laboration du Programme de rĂ©tablissement de l’°ÄĂĹÓŔŔű et de la dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement pour la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), le vespertilion nordique (Myotis septentrionalis) et la pipistrelle de l’Est (Perimyotis subflavus) pour leur dĂ©vouement en ce qui a trait Ă  la protection et au rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril.

Renseignements supplémentaires

Consultez le site Web des espèces en péril
Communiquez avec le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs
Sans frais : 1 800 565-4923
ATS : 1 855 515-2759