La tortue mouchetée
Photo : Joe Crowley

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű

Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un volet clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© en °ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) reprĂ©sente l’engagement juridique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű envers la protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.

Aux termes de la LEVD, le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű doit veiller Ă  ce qu’un programme de rĂ©tablissement soit Ă©laborĂ© pour chaque espèce inscrite Ă  la liste des espèces en voie de disparition ou menacĂ©es. Un programme de rĂ©tablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement Ă  l’égard de ce qui est nĂ©cessaire pour rĂ©aliser le rĂ©tablissement d’une espèce.

Habituellement, dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rĂ©tablissement, la LEVD exige que le gouvernement publie une dĂ©claration qui rĂ©sume les mesures que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű prĂ©voit prendre en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement et ses prioritĂ©s Ă  cet Ă©gard. Cette dĂ©claration est la rĂ©ponse du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rĂ©tablissement. En plus de la stratĂ©gie, la dĂ©claration du gouvernement prend en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulĂ©s par les collectivitĂ©s et organismes autochtones, les parties intĂ©ressĂ©es, les autres autoritĂ©s et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles Ă©cologiques lĂ  oĂą elles ont Ă©tĂ© partagĂ©es par les communautĂ©s et les dĂ©tenteurs de savoir autochtones. Elle pourrait ĂŞtre modifiĂ©e en cas de nouveaux renseignements. En mettant en Ĺ“uvre les mesures prĂ©vues Ă  la prĂ©sente dĂ©claration, la LEVD permet au gouvernement de dĂ©terminer ce qu’il est possible de rĂ©aliser, compte tenu des facteurs sociaux, culturels et Ă©conomiques.

Le Programme de rĂ©tablissement pour la tortue mouchetĂ©e (Emydoidea blandingii) en °ÄĂĹÓŔŔű a Ă©tĂ© achevĂ© le 5 dĂ©cembre 2019.

Protection et rétablissement de la tortue mouchetée

La tortue mouchetĂ©e est inscrite comme espèce menacĂ©e en vertu de la LEVD, qui protège tant l’animal que son habitat. La LEVD interdit Ă  quiconque de nuire Ă  l'espèce ou de la harceler et d'endommager ou de dĂ©truire son habitat sans autorisation. Une telle autorisation exigerait que des conditions Ă©tablies par le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű soient respectĂ©es. En plus de bĂ©nĂ©ficier d’une protection en vertu de la LEVD, la tortue mouchetĂ©e est dĂ©signĂ©e par le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű comme un reptile spĂ©cialement protĂ©gĂ© aux termes de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune (LPPF).

Ă€ l’échelle mondiale, la tortue mouchetĂ©e est prĂ©sente au Canada et aux États-Unis, et son aire de rĂ©partition est principalement centrĂ©e autour des Grands Lacs. Aux États-Unis, la tortue mouchetĂ©e est prĂ©sente dans les États du nord-est, avec une aire de rĂ©partition qui s’étend depuis le Nebraska et le Dakota du Sud, vers l’est Ă  travers l'Iowa, le Minnesota, le Missouri, le Wisconsin, l'Illinois, l'Indiana, le Michigan, l'Ohio et la Pennsylvanie. On trouve quelques petites populations isolĂ©es de l'espèce Ă  New York, au Massachusetts, au New Hampshire et au Maine. Au Canada, l’espèce comporte deux populations distinctes : une dont l'aire s'Ă©tend depuis l'°ÄĂĹÓŔŔű jusque dans le sud-ouest du QuĂ©bec et une autre population isolĂ©e en Nouvelle-Écosse. La tortue mouchetĂ©e est relativement rĂ©pandue dans le sud de l'°ÄĂĹÓŔŔű, mais semble ĂŞtre absente ou en grande partie absente dans les comtĂ©s de Bruce, Dufferin, Grey, Huron et Perth dans le sud-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Jusqu’à tout rĂ©cemment, on croyait que son aire de rĂ©partition au nord s’étendait vers le nord seulement jusqu’à North Bay et Sudbury et vers le nord-ouest depuis la rive nord du Lac Huron jusqu’à Sault Ste. Marie. Toutefois, de rĂ©centes donnĂ©es provenant de signalements de l’espèce dans le centre et le nord de l’°ÄĂĹÓŔŔű semblent indiquer que l’aire de rĂ©partition de l’espèce s’étend beaucoup plus au nord que prĂ©cĂ©demment consignĂ©. Au cours des dernières annĂ©es, des observations de la tortue mouchetĂ©es ont Ă©tĂ© signalĂ©es Ă  plusieurs endroits dans le nord de l’°ÄĂĹÓŔŔű, y compris près de Timiskaming Shores, Matheson, Timmins, Cochrane, Manitouwadge, au nord de Jellicoe et en bordure du chemin industriel Sultan (entre la route 144 et Sultan, en °ÄĂĹÓŔŔű).

La tortue mouchetĂ©e est une espèce longĂ©vive qui a une maturitĂ© sexuelle particulièrement tardive, lorsque comparĂ©e aux autres tortues. Elle met de 14 Ă  25 ans Ă  parvenir Ă  maturitĂ© sexuelle et peut rĂ©ussir Ă  se reproduire avec succès jusqu’à l’âge de 75 ans. En °ÄĂĹÓŔŔű, on a observĂ© des activitĂ©s de nidification de la dernière semaine de mai jusqu’à la deuxième semaine de juillet, l’essentiel de la nidification ayant eu lieu en juin. Les femelles peuvent pondre de 3 Ă  19 Ĺ“ufs tous les 1 Ă  3 ans, et les nouveau-nĂ©s Ă©mergent habituellement en septembre et en octobre. Pour se protĂ©ger du gel, les tortues mouchetĂ©es juvĂ©niles et adultes hibernent dans des sites qui se trouvent sous la surface de l’eau, environ d’octobre Ă  avril. Les adultes se dĂ©placent habituellement vers leurs aires d’hibernation de la fin aoĂ»t au dĂ©but de novembre et peuvent se dĂ©placer en groupe (parfois avec d’autres espèces) ou seuls. On observe chez les tortues mouchetĂ©es une fidĂ©litĂ© (loyautĂ© envers un emplacement en particulier oĂą les individus reviennent tous les ans), ce qui donne Ă  croire que les aires d’hibernation pourraient constituer un facteur limitatif. Les nouveau-nĂ©s peuvent hiberner dans des sites aquatiques et des sites terrestres. Les tortues mouchetĂ©es s’accouplent habituellement avant et juste après l’hibernation, car l’activitĂ© d’accouplement se produit principalement lorsque les tortues sont rassemblĂ©es Ă  proximitĂ© de leur aire d’hibernation. Les tortues mouchetĂ©es Ă©mergent de leurs aires d’hibernation au tout dĂ©but du printemps, peu de temps après le dĂ©but de la fonte des glaces.

La tortue mouchetĂ©e est semi-aquatique et utilise Ă  la fois des milieux aquatiques et des milieux terrestres, et se dĂ©place de façon rĂ©gulière entre les diffĂ©rents types d’habitats. Elle utilise les habitats aquatiques pour l’hibernation, l’accouplement, l’alimentation, la thermorĂ©gulation (c.-Ă -d. la rĂ©gulation de sa tempĂ©rature) et les dĂ©placements. En °ÄĂĹÓŔŔű, la tortue mouchetĂ©e prĂ©fère souvent les milieux eutrophes (riches en minĂ©raux et en substances nutritives organiques qui sont propices Ă  la prolifĂ©ration d’algues et d’autres organismes, et en oxygène dissous) oĂą l’eau est relativement claire et peu profonde, Ă  dĂ©bit faible ou nul, et qui comportent une vĂ©gĂ©tation abondante de plantes submergĂ©es, flottantes et Ă©mergentes. La tortue mouchetĂ©e peut occuper divers milieux humides (p. ex. marais, Ă©tangs, marĂ©cages, tourbières, terres humides riveraines), des rivières et des ruisseaux lents, des mares, des lacs, des baies, des bras morts, des prĂ©s marĂ©cageux et des chenaux artificiels. Il a Ă©tĂ© constatĂ© que la tortue mouchetĂ©e privilĂ©gie les Ă©tangs et les marais, lorsque ceux-ci sont prĂ©sents, et effectue de frĂ©quents dĂ©placements entre plusieurs Ă©tendues d’eau tout au long de la saison active. La tortue mouchetĂ©e est avant tout carnivore et se nourrit d’écrevisses, de vers de terre, de sangsues, d’escargots, de limaces, de grenouilles, de poissons et d’insectes. Les aires d’hibernation de l’espèce sont habituellement situĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de terres humides permanentes, dont les eaux sont peu profondes (p. ex. marais, tourbières) et dans d’autres habitats dont les eaux sont peu profondes, et qui ne gèlent pas, y compris les petits Ă©tangs, les chenaux et mĂŞme les fossĂ©s en bordure de route.

La tortue mouchetée utilise les habitats terrestres pour s’adonner à des activités comme la nidification, la thermorégulation et les déplacements. L’espèce utilise une variété d’habitats terrestres à des fins de thermorégulation (p. ex. se prélasser au soleil), à proximité immédiate de son habitat aquatique, y compris les rives, les bancs de sable, les plages, les affleurements rocheux, les clairières de forêts et les prés. Les tortues mouchetées traversent souvent des terres humides, des marais ou des forêts des hautes terres, mais peuvent également traverser des milieux altérés par l’homme; il s’agit habituellement des milieux ouverts, comme des champs agricoles, des routes et des carrières. Les femelles établissent généralement leur nid dans des milieux relativement ouverts, aux substrats divers, y compris des plages, des zones riveraines, des prés, des affleurements rocheux et des clairières de forêts. Les tortues mouchetées peuvent également établir leur nid dans des milieux altérés par l’homme, comme des jardins, des cours, des champs agricoles, des carrières de gravier, des accotements routiers et des sentiers. Les femelles démontrent une grande fidélité aux mêmes aires de nidification et se déplacent souvent sur de grandes distances lorsqu’elles effectuent la transition entre leurs aires d’hibernation et de nidification.

Un des principaux facteurs limitatifs chez la tortue mouchetée est son cycle de vie lent (maturité sexuelle tardive, taux d’efficacité de reproduction bas et une dépendance à un taux de survie annuel élevé chez les adultes). Une telle stratégie du cycle vital accroît considérablement la vulnérabilité de la tortue mouchetée, car même une légère hausse du taux de mortalité des adultes peut avoir une importante incidence sur le risque d’extinction.

La tortue mouchetée est confrontée à plusieurs menaces, dont les plus importantes comprennent la mortalité attribuable aux réseaux routiers et ferroviaires, la perte et la fragmentation de l’habitat, la dégradation de l’habitat par les espèces végétales envahissantes (p. ex. roseau commun, aussi appelé phragmites ou Phragmites australis ssp. australis, le dompte-venin de Russie ou Vincetoxicum spp.), la prédation des nids par des prédateurs favorisés par l’activité humaine (prédateurs dont l’abondance est plus importante en raison de la disponibilité accrue de ressources alimentaires provenant de sources humaines, p. ex. le raton-laveur ou Procyon lotor) et la capture illégale. Bien que leur ampleur et leur étendue soient moindres, on compte parmi les autres menaces la mortalité attribuable à la production d’agrégats, à l’exploitation forestière et à la production énergétique, à la pollution des terres humides, aux changements climatiques, et à l’introduction et à la propagation de maladies particulières à la tortue.

La tortue mouchetĂ©e effectue de plus longs dĂ©placements sur la terre ferme que toute autre espèce de tortue en °ÄĂĹÓŔŔű Ă  des fins de nidification et de dispersion, ce qui la rend particulièrement susceptible d’être tuĂ©e ou blessĂ©e au moment de traverser les routes et les chemins de fer. Par exemple, la tortue mouchetĂ©e femelle parcourt souvent plus d'un kilomètre pour atteindre son site de nidification. De rares cas de migration de plus de 6 km aux fins de nidification ont Ă©tĂ© consignĂ©s. Dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű, le nombre de grands axes routiers a considĂ©rablement augmentĂ© au cours des 40 dernières annĂ©es et continue d’augmenter. Le volume et la vitesse de la circulation augmentent Ă©galement dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű. La rĂ©fection des routes secondaires en gravier en vue de les recouvrir d’asphalte augmente la probabilitĂ© des interactions entre tortues et vĂ©hicules. La mortalitĂ© attribuable aux collisions avec des vĂ©hicules est particulièrement Ă©levĂ©e dans les secteurs oĂą des routes très frĂ©quentĂ©es traversent ou bordent des terres humides. Les tortues mouchetĂ©es sont Ă©galement exposĂ©es au risque d’écrasement par des vĂ©hicules tout-terrain sur les sentiers. De plus, la crĂ©ation de nouvelles routes et de nouveaux sentiers peut attirer des tortues mouchetĂ©es femelles en quĂŞte d’un habitat de nidification convenable, ce qui augmente le risque de mortalitĂ© des femelles nicheuses et des nouveau-nĂ©s Ă©mergents. Les routes offrent Ă©galement des corridors linĂ©aires aux prĂ©dateurs, ce qui augmente le risque de prĂ©dation. En plus de causer une mortalitĂ© directe, les nouvelles routes et les voies ferrĂ©es peuvent Ă©galement entraĂ®ner la suppression de zones d’habitat convenable, la modification des rĂ©gimes hydrologiques ou la crĂ©ation d’obstacles au dĂ©placement, la fragmentation de l’habitat et la subdivision des populations locales.

La perte d’habitat et la conversion des terres humides ont Ă©tĂ© considĂ©rables dans la partie sud de l’aire de rĂ©partition de la tortue mouchetĂ©e en °ÄĂĹÓŔŔű et continuent de reprĂ©senter une menace importante. En plus de la suppression d’habitat dans les terres humides, le dĂ©veloppement peut Ă©galement provoquer la fragmentation de l’habitat restant, ce qui force les individus Ă  chercher un nouvel habitat convenable. La modification des niveaux d’eau peut Ă©galement se traduire par une perte temporaire ou permanente ou une dĂ©gradation d’habitat aquatique, ce qui pourrait provoquer une mortalitĂ© directe si cette modification survient durant la pĂ©riode d’hibernation, ou avoir une incidence dĂ©favorable sur les individus en rĂ©duisant la superficie disponible pour les tortues mouchetĂ©es, ce qui les force Ă  utiliser moins d’habitats d’hibernation convenables.

Le très envahissant roseau commun altère la fonction et la structure des terres humides habitĂ©es par les tortues mouchetĂ©es en °ÄĂĹÓŔŔű. Depuis les annĂ©es 1990, le roseau commun est devenu extrĂŞmement abondant Ă  plusieurs emplacements oĂą la tortue mouchetĂ©e est prĂ©sente. Le roseau commun devient tellement abondant et dense dans certaines terres humides, qu’il rĂ©duit les possibilitĂ©s d’exposition au soleil et, dans certains cas, la capacitĂ© de l’espèce de se dĂ©placer au sein de son habitat. Le recours Ă  des moyens de contrĂ´le du roseau commun qui sont mis en Ĺ“uvre d’une façon qui rĂ©duit au minimum les prĂ©judices possibles pour les tortues pourrait s’avĂ©rer important pour la subsistance Ă  long terme de l’espèce. Le dompte-venin de Russie peut reprĂ©senter un risque semblable pour l’habitat terrestre, car ces colonies envahissantes forment des tapis denses de vignes enchevĂŞtrĂ©es qui entravent ou empĂŞchent vraisemblablement les dĂ©placements sur la terre ferme. La mise en libertĂ© de tortues de compagnie non indigènes, telles que la tortue Ă  oreilles rouges (Trachemys scripta), peut Ă©galement avoir des rĂ©percussions sur la tortue mouchetĂ©e en raison de la compĂ©tition interspĂ©cifique pour les ressources et de la transmission de maladies.

L’abondance des prédateurs favorisés par l’homme augmente, ce qui se traduit par des taux excessivement élevés de prédation sur les nids et les juvéniles. Le taux de prédation dans certains secteurs devient si élevé, que cela limite le recrutement. Parmi les principaux prédateurs de la tortue mouchetée, on compte le raton laveur, la moufette rayée (Mephitis mephitis), l’opossum de Virginie (Didelphis virginianus), le renard roux (Vulpes vulpes), le coyote (Canis latrans), le chien domestique errant (Canis familiaris) et le chat domestique (Felis catus).

Des cas de capture illĂ©gale de tortues mouchetĂ©es pour utilisation comme animaux de compagnie, aliments et remèdes traditionnels ont Ă©tĂ© consignĂ©s Ă  plusieurs occasions en °ÄĂĹÓŔŔű. On ignore l’ampleur de cette menace, mais son incidence pourrait ĂŞtre importante Ă  certains emplacements, Ă©tant donnĂ© que mĂŞme la capture d’un petit nombre d’individus adultes peut augmenter la vulnĂ©rabilitĂ© de l’espèce Ă  l’extinction.

Le taux de survie naturellement faible des Ĺ“ufs et des juvĂ©niles de la tortue mouchetĂ©e fait en sorte que le maintien du taux de survie le plus Ă©levĂ© possible chez les adultes (particulièrement chez les femelles) est essentiel pour assurer le maintien de populations viables de l’espèce. Parallèlement, la tortue mouchetĂ©e est une espèce très mobile, ce qui l’expose Ă  un risque plus Ă©levĂ© de menaces anthropiques. Ainsi, la rĂ©duction des principales menaces qui se traduisent par une mortalitĂ© chez les adultes (p. ex. mortalitĂ© sur les routes), ainsi que par la diminution de la perte ou de la dĂ©gradation des habitats connus sera essentielle pour assurer la viabilitĂ© et l'autonomie des populations locales en °ÄĂĹÓŔŔű. Compte tenu des incertitudes entourant la rĂ©partition et l’abondance de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű, en particulier Ă  l’extrĂ©mitĂ© nord de son aire de rĂ©partition, il est difficile de dĂ©terminer la taille actuelle de la population. La concentration des efforts de recensement dans les secteurs sous-Ă©chantillonnĂ©s comportant des aires d’habitat convenable et la mise en Ĺ“uvre d’un programme de surveillance continue aux emplacements oĂą la prĂ©sence de l’espèce est confirmĂ©e contribueront Ă  dĂ©terminer si des progrès ont Ă©tĂ© accomplis en matière de rĂ©tablissement. La mise en Ĺ“uvre d’actions bĂ©nĂ©fiques en vue d’amĂ©liorer la connectivitĂ© de l’habitat permettra Ă  l’espèce de maintenir un flux gĂ©nĂ©tique et de coloniser de façon naturelle les emplacements qu’elle occupait autrefois, ou qui comportent des aires d’habitat convenable Ă  proximitĂ© des emplacements occupĂ©s. Dans certains cas, il pourrait s’avĂ©rer nĂ©cessaire de prĂ©coniser des approches de gestion qui rĂ©duisent la prĂ©dation des nids et qui favorisent le recrutement, y compris les programmes de « bon dĂ©part » (une technique de conservation qui consiste Ă  Ă©lever en captivitĂ© des tortues juvĂ©niles ou des Ĺ“ufs jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille convenable, avant d’être mis en libertĂ© de façon appropriĂ©e) qui se sont avĂ©rĂ©es efficaces relativement Ă  l’augmentation du taux de recrutement chez les populations de la tortue mouchetĂ©e, en vue d’appuyer la viabilitĂ© Ă  long terme de l’espèce. D’autres recherches s’imposent afin de dĂ©terminer Ă  quel moment et Ă  quels endroits le recours Ă  ces techniques pourrait s’avĂ©rer nĂ©cessaire et rĂ©alisable pour contribuer au rĂ©tablissement de l’espèce. Finalement, le renforcement de la sensibilisation quant aux façons de rĂ©duire les menaces qui pèsent sur l’espèce et la promotion des mesures d’intendance contribueront Ă  promouvoir et Ă  encourager la protection de l’espèce et de son habitat. Compte tenu de la menace que reprĂ©sente la capture illĂ©gale, on recommande de miser de prudence au moment de partager des renseignements en vue d’appuyer les mesures de rĂ©tablissement, pour ne pas augmenter le risque pour l’espèce.

Objectif du programme de rétablissement du gouvernement

L’objectif du gouvernement pour le rĂ©tablissement de la tortue mouchetĂ©e consiste Ă  appuyer la viabilitĂ© Ă  long terme des populations locales existantes en °ÄĂĹÓŔŔű et, lorsque cela est jugĂ© rĂ©alisable sur les plans biologique et technique, Ă  appuyer l’augmentation de sa rĂ©partition et de son abondance par l’attĂ©nuation des menaces, la gestion et le rĂ©tablissement de l’habitat convenable, l’amĂ©lioration de la connectivitĂ© de l’habitat entre les populations et l’amĂ©lioration du recrutement.

Mesures

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autoritĂ©, ni les ressources financières pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès sur le plan du rĂ©tablissement exige une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivitĂ©s. En Ă©laborant la prĂ©sente dĂ©claration, le gouvernement a tenu compte des dĂ©marches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier Ă  ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.

Mesures menées par le gouvernement

Afin de protĂ©ger et de rĂ©tablir la tortue mouchetĂ©e, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :

  • Continuer de protĂ©ger la tortue mouchetĂ©e et son habitat par l’application de la LEVD. Poursuivre la mise en Ĺ“uvre de la description de l’habitat propre Ă  l’espèce pour la tortue mouchetĂ©e.
  • Entreprendre des activitĂ©s de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű (p. ex. par le truchement du programme DĂ©couverte de Parcs °ÄĂĹÓŔŔű, le cas Ă©chĂ©ant).
  • Renseigner les autres organismes et autoritĂ©s qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prĂ©vues Ă  la LEVD, y compris les techniques de relevĂ©s appropriĂ©es.
  • Encourager la soumission de donnĂ©es sur la tortue mouchetĂ©e au dĂ©pĂ´t central de l’°ÄĂĹÓŔŔű (Centre d’information sur le patrimoine naturel, CIPN) par le biais du or directement par le biais du CIPN.
  • Continuer Ă  appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalitĂ©s et industries partenaires, et les collectivitĂ©s autochtones, pour qu’ils entreprennent des activitĂ©s visant Ă  protĂ©ger et rĂ©tablir la tortue mouchetĂ©e. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriĂ©es, et de services.
  • Poursuivre la surveillance des populations et attĂ©nuer les menaces qui pèsent sur la tortue mouchetĂ©e et sur son habitat dans les zones protĂ©gĂ©es par la province, lorsque cela est jugĂ© rĂ©alisable et convenable.
  • Continuer d'appliquer les directives du gouvernement provincial aux pratiques forestières sur les terres forestières de la Couronne dans les zones oĂą l'on trouve la tortue mouchetĂ©e.
  • Promouvoir, adapter et intĂ©grer des lignes directrices sur les techniques d'attĂ©nuation (p. ex., mesures d'exclusion et passage sĂ©curitaire) pour les espèces de tortues en pĂ©ril dans la planification et la construction de nouvelles routes provinciales, et les projets d'amĂ©lioration des routes provinciales.
  • Continuer de mettre en Ĺ“uvre la Loi sur les espèces envahissantes de l’°ÄĂĹÓŔŔű pour contrĂ´ler la propagation des espèces envahissantes (p. ex. les phragmites) qui menacent la tortue mouchetĂ©e en limitant l’importation, le dĂ©pĂ´t, le relâchement, l’élevage et la culture, l’achat, la vente, la location ou l’échange d’espèces envahissantes.
  • Continuer de mettre en Ĺ“uvre le Plan stratĂ©gique contre les espèces envahissantes de l’°ÄĂĹÓŔŔű (2012) pour prendre en charge les espèces envahissantes (par exemple, le phragmite commun) qui menacent la tortue mouchetĂ©e.
  • Entreprendre l’examen des progrès rĂ©alisĂ©s dans la protection et le rĂ©tablissement de la tortue mouchetĂ©e dans les dix ans suivant la publication du prĂ©sent document. Plus de temps sera nĂ©cessaire en vue de complĂ©ter l’examen des progrès rĂ©alisĂ©s pour cette espèce, Ă©tant donnĂ© son cycle de reproduction lent, ainsi que le temps jugĂ© nĂ©cessaire pour achever la mise en Ĺ“uvre des mesures de rĂ©tablissement et en Ă©valuer les progrès.

Mesures appuyées par le gouvernement

Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement de la tortue mouchetée. Le programme d'intendance des espèces en péril pourrait accorder la priorité aux mesures étant identifiées comme étant « hautement prioritaires » aux fins de financement. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu’ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril.

Secteur d’intervention : Recherche et surveillance

Objectif : AccroĂ®tre les connaissances sur la rĂ©partition, la biologie, les besoins en matière d’habitat et les menaces qui pèsent sur la tortue.

Au cours des dernières annĂ©es, de nouveaux signalements de la tortue mouchetĂ©e dans le nord de l’°ÄĂĹÓŔŔű semblent indiquer que l’aire de rĂ©partition de l’espèce s’étend beaucoup plus au nord que prĂ©cĂ©demment consignĂ©. La rĂ©alisation de relevĂ©s ciblĂ©s est Ă©galement importante pour approfondir nos connaissances Ă  l’égard de la rĂ©partition, en particulier dans les secteurs sous-Ă©chantillonnĂ©s. Dans la mesure du possible, les relevĂ©s effectuĂ©s lĂ  oĂą la tortue mouchetĂ©e est prĂ©sente devraient ĂŞtre mis en Ĺ“uvre conformĂ©ment au Protocole de suivi de la tortue mouchetĂ©e en °ÄĂĹÓŔŔű. En plus d'approfondir les connaissances sur la rĂ©partition de l'espèce au moyen de relevĂ©s de prĂ©sence ou d'absence, la mise en place d'une surveillance de longue durĂ©e aux emplacements reprĂ©sentatifs est Ă©galement essentielle pour Ă©valuer les tendances de l'habitat et de la population au fil du temps. La rĂ©alisation de recherches en vue de dĂ©terminer l’efficacitĂ© des mesures d’attĂ©nuation des menaces et des pratiques de gestion exemplaires aideront Ă  mieux comprendre les tendances dĂ©mographiques, les conditions de l’habitat et des menaces propres Ă  chaque emplacement, l’efficacitĂ© des mesures de rĂ©tablissement et la nĂ©cessitĂ© de mesures de gestion supplĂ©mentaires. On encourage, dans la mesure du possible, le dĂ©ploiement d’efforts concertĂ©s qui tiennent compte des prioritĂ©s en matière de recherche et de surveillance. L’évaluation des techniques visant Ă  rĂ©duire la prĂ©dation des nids et Ă  amĂ©liorer le taux de recrutement aidera Ă  dĂ©terminer les conditions sous lesquelles ces efforts de rĂ©tablissement seront le plus bĂ©nĂ©fiques. Enfin, le comblement des lacunes en matière de connaissances sur la biologie, l’écologie et la gĂ©nĂ©tique de l’espèce, y compris la viabilitĂ© de ses populations, ses besoins en matière d’habitat et sa tolĂ©rance aux divers facteurs de stress permettront de dĂ©terminer oĂą concentrer les efforts de rĂ©tablissement. On peut amĂ©liorer les mesures de rĂ©tablissement de la tortue mouchetĂ©e en travaillant avec les communautĂ©s autochtones et les dĂ©tenteurs de connaissances intĂ©ressĂ©s afin de comprendre les connaissances Ă©cologiques traditionnelles de l'espèce et d'encourager leur intĂ©gration dans des mesures de gestion concertĂ©es.

Mesures

  1. (Hautement prioritaire) RĂ©aliser des relevĂ©s systĂ©matiques de la tortue mouchetĂ©e pour amĂ©liorer les connaissances sur la rĂ©partition (aux Ă©chelles provinciale et locale) en °ÄĂĹÓŔŔű. Les efforts de relevĂ©s devraient cibler en prioritĂ© les secteurs sous-Ă©chantillonnĂ©s et les emplacements qui se situent près de l’extrĂ©mitĂ© nord de l’aire de rĂ©partition de l’espèce afin de dĂ©terminer l’étendue complète de sa rĂ©partition en °ÄĂĹÓŔŔű. Il faudrait inciter les citoyens Ă  participer aux programmes de collecte de donnĂ©es scientifiques (p. ex. iNaturalist) pour combler ce besoin en matière d’information.
  2. (Hautement prioritaire) Mener des recherches en vue de dĂ©terminer l’efficacitĂ© des techniques d’attĂ©nuation des menaces, des approches en matière de rĂ©tablissement et des pratiques de gestion exemplaires, y compris :
    • les techniques visant Ă  attĂ©nuer la mortalitĂ© routière
    • les approches en matière de crĂ©ation, de rĂ©tablissement et d’amĂ©lioration d’habitat
    • les stratĂ©gies pour aborder la capture illĂ©gale
    • les techniques en matière de rĂ©cupĂ©ration et de transfert des individus de l’espèce
    • les techniques visant Ă  amĂ©liorer le recrutement (p. ex. la protection des nids et l’incubation, les programmes de « bon dĂ©part », l’exclusion des prĂ©dateurs)
  3. (Hautement prioritaire) Mener des enquêtes sur les effets des différents types et des différentes tailles de routes, en tenant compte notamment de variables comme le volume de circulation, la vitesse et l’époque de l’année, sur la viabilité des populations locales en vue d’orienter les mesures de protection et de rétablissement.
  4. Élaborer et mettre en place un programme normalisĂ© de surveillance aux emplacements reprĂ©sentatifs en °ÄĂĹÓŔŔű, y compris Ă©laborer et la mettre en Ĺ“uvre des mĂ©thodologies normalisĂ©es (p. ex. collecte, traitement, Ă©tiquetage des donnĂ©es) pour Ă©valuer les tendances de la population et de l’habitat dans l’aire de rĂ©partition de l’espèce.
  5. Mener des recherches sur la biologie, l’écologie, l’utilisation de l’habitat et la gĂ©nĂ©tique de l’espèce, lĂ  oĂą des lacunes en matière de connaissances subsistent, notamment en ce qui a trait :
    • Ă  l’écologie spatiale de l’espèce (p. ex. diffĂ©rences au niveau des tendances de dĂ©placement ou de la taille de l’aire de rĂ©partition dans diffĂ©rentes rĂ©gions de la province)
    • aux besoins en matière d’habitat pendant les diffĂ©rents cycles de vie (p. ex. nidification et aires de repos connexes, hibernation) dans diffĂ©rents secteurs de la province, y compris l’élaboration de modèles de prĂ©vision pour appuyer la dĂ©termination et la cartographie des caractĂ©ristiques clĂ©s de l’habitat, comme les aires d’hibernation
    • aux besoins essentiels en matière d’habitat et de population pour assurer la viabilitĂ© des populations (p. ex. taille convenable pour l’habitat, nombres d’individus matures)
  6. Mener des enquêtes sur la gravité et les répercussions possibles des menaces, comme les espèces envahissantes, les prédateurs favorisés par l’homme, les travaux de drainage, la pollution et les changements climatiques sur la viabilité des populations locales et sur les tendances à l’échelle de la province.
  7. Le cas échéant, encourager la consignation, le partage et le transfert des connaissances traditionnelles écologiques sur la tortue mouchetée, là où elles ont été partagées par les communautés, en vue d’accroître les connaissances sur l’espèce et d’appuyer les efforts de rétablissement subséquents.

Secteur d’intervention : Gestion

Objectif : Maintenir ou amĂ©liorer la qualitĂ© de l’habitat, augmenter la connectivitĂ©, attĂ©nuer les menaces et amĂ©liorer le recrutement.

On considère que la perte, la fragmentation et la dĂ©gradation de l’habitat et la mortalitĂ© de tortues sur les routes sont les plus importantes menaces qui pèsent sur la tortue mouchetĂ©e en °ÄĂĹÓŔŔű. L’élaboration et la mise en Ĺ“uvre de mesures pratiques que peuvent entreprendre les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les collectivitĂ©s et les organismes autochtones, les secteurs industriels, les partenaires en conservation et les membres du public en rĂ©ponse Ă  ces menaces prioritaires sont essentielles en vue de protĂ©ger et de rĂ©tablir de façon efficace cette espèce. La promotion des mesures bĂ©nĂ©fiques pouvant ĂŞtre prises afin d’amĂ©liorer et de rĂ©tablir l’habitat et d’amĂ©liorer la connectivitĂ© s’avère importante en vue d’encourager l’adoption d’une approche proactive et concertĂ©e Ă  l’égard du rĂ©tablissement de l’espèce. Le recours Ă  des techniques de rĂ©tablissement en vue de rĂ©duire au minimum la prĂ©dation des nids et de favoriser le recrutement pourrait s’avĂ©rer nĂ©cessaire dans les secteurs oĂą l’on croit que le taux de recrutement est insuffisant pour le maintien d’une population viable. LĂ  oĂą des mesures visant Ă  amĂ©liorer le recrutement sont jugĂ©es nĂ©cessaires (p. ex. cages sur les nids, programmes de « bon dĂ©part »), celles-ci devraient ĂŞtre mises en Ĺ“uvre conjointement avec des mesures d’attĂ©nuation des menaces existantes et des mesures de protection, de gestion ou de rĂ©tablissement de l’habitat nĂ©cessaire Ă  la survie Ă  long terme de la population locale. Les techniques d’attĂ©nuation des menaces et de gestion de l’habitat devraient ĂŞtre utilisĂ©es d’une manière qui n’expose pas l’espèce Ă  un risque accru. Dans la mesure du possible, les techniques d’attĂ©nuation et de rĂ©tablissement, y compris d’attĂ©nuation de la mortalitĂ© routière, devraient adhĂ©rer aux meilleures connaissances scientifiques, y compris, aux orientations du gouvernement.

Mesures

  1. (Hautement prioritaire) Collaborer avec les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les gouvernementaux municipaux, les collectivitĂ©s et les organismes autochtones Ă  l’élaboration de pratiques de gestion exemplaires en vue de rĂ©duire au minimum les menaces qui pèsent sur l’espèce. Il faudrait adapter les mesures selon leur faisabilitĂ© et leur efficacitĂ©, et elles peuvent comprendre la mise en Ĺ“uvre et l’évaluation :
    • de techniques d’attĂ©nuation relativement Ă  la mortalitĂ© routière sur les routes nouvelles et existantes, notamment amĂ©nager des Ă©copassages pour tortues (p. ex. clĂ´tures et tunnels), dĂ©terminer et aborder les tronçons de route oĂą la mortalitĂ© routière est particulièrement Ă©levĂ©e, et avoir recours Ă  des solutions de remplacement aux techniques traditionnelles de construction routière dans les habitats sensibles, dans la mesure du possible
    • d’approches visant Ă  attĂ©nuer les effets que pourraient exercer la gestion forestière, l’extraction d’agrĂ©gats et la production Ă©nergĂ©tique sur la tortue mouchetĂ©e et son habitat
    • de techniques de contrĂ´le des espèces envahissantes, lĂ  oĂą elles constituent actuellement une menace directe ou potentiellement directe pour la tortue mouchetĂ©e
    • travailler en collaboration avec les municipalitĂ©s locales, les autoritĂ©s de conservation et les autres organismes concernĂ©s pour mettre en Ĺ“uvre des plans de gestion de l'eau qui minimisent les rĂ©percussions sur l'espèce et son habitat, notamment en ce qui concerne l'inondation de l'habitat de nidification pendant la pĂ©riode de nidification et d'incubation et les prĂ©lèvements d'eau pendant la pĂ©riode d'hibernation
  2. Collaborer avec les propriétaires et les gestionnaires fonciers, les collectivités et les organismes autochtones à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans coordonnés de gestion de l’habitat pour améliorer les conditions propices à l’habitat et la connectivité de l’habitat, et pour déterminer et mettre en œuvre des mesures visant à créer, à améliorer et à rétablir l’habitat aux emplacements prioritaires.
  3. Mettre en œuvre, adapter et améliorer des techniques visant à réduire la prédation des nids et améliorer le recrutement, y compris des méthodes comme la pose de cages et les programmes de « bon départ » là où ces activités sont jugées nécessaires et appropriées (c. à d. où l’on croit que le taux de recrutement est insuffisant pour le maintien de populations viables).
  4. Travailler de concert avec les propriétaires fonciers locaux, les municipalités et les partenaires communautaires à la protection stratégique de l’habitat de la tortue mouchetée, et encourager la protection à long terme par le biais de programmes existants de protection des terres et d’intendance, ou d’organismes de protection des terres, y compris les terres pouvant appuyer une meilleure connectivité de l’habitat de l’espèce.

Secteur d’intervention : Intendance et sensibilisation

Objectif : Renforcer la sensibilisation et promouvoir la protection et l’intendance de la tortue mouchetĂ©e et de son habitat en °ÄĂĹÓŔŔű.

La tortue mouchetĂ©e est prĂ©sente sur des terres publiques et des terrains privĂ©s, dans des secteurs qui continuent de subir une variĂ©tĂ© de pressions de dĂ©veloppement. Par consĂ©quent, plusieurs groupes et organismes, y compris les propriĂ©taires et les gestionnaires fonciers, les organismes de conservation et les partenaires, ont tous un rĂ´le Ă  jouer Ă  l’égard de la protection et du rĂ©tablissement de l’espèce. Le renforcement de la sensibilisation auprès du public, des propriĂ©taires fonciers locaux et des collectivitĂ©s et organismes autochtones Ă  l’égard de la tortue mouchetĂ©e et des façons d’amĂ©liorer son habitat est essentiel Ă  l’atteinte d’une protection efficace de l’espèce et de son habitat en °ÄĂĹÓŔŔű. Compte tenu du risque que constitue la capture illĂ©gale, on recommande de miser de prudence au moment de partager des renseignements en vue d’appuyer les mesures de rĂ©tablissement, pour ne pas augmenter le risque pour l’espèce. De plus, l’installation d’une signalisation routière devrait ĂŞtre effectuĂ©e conformĂ©ment Ă  tous les protocoles requis (p. ex. les protocoles du ministère des Transports en matière de panneaux de signalisation Ă  l’égard de la mortalitĂ© routière de la faune sur les routes provinciales).

Mesures

  1. Renforcer la sensibilisation du public Ă  l’égard de la tortue mouchetĂ©e, y compris son statut et la protection dont elle bĂ©nĂ©ficie en vertu de la LEVD, et solliciter la participation du public et des intervenants aux initiatives d’intendance qui visent la tortue mouchetĂ©e. Les mesures peuvent comprendre :
    • l’élaboration de campagnes interactives sur les mĂ©dias sociaux et de campagnes de marketing grand public, et l’évaluation de leur efficacitĂ© afin de promouvoir les initiatives d’intendance Ă  l’égard de la tortue mouchetĂ©e et de rĂ©duire les risques, comme la mortalitĂ© routière, la capture illĂ©gale et la prĂ©dation causĂ©e par les activitĂ©s humaines. Assurer la coordination avec d’autres initiatives qui visent les espèces de tortues en pĂ©ril, le cas Ă©chĂ©ant
    • la communication de renseignements sur les rĂ©percussions de la mise en libertĂ© de tortues (p. ex. tortues de compagnie) et les moyens appropriĂ©s de se dĂ©partir d’animaux dont on ne veut plus
    • la sensibilisation du public Ă  ce qu’ils doivent faire lorsqu’ils rencontrent une tortue blessĂ©e ou qu’ils repèrent un nid dans un endroit Ă  risque Ă©levĂ©

Mise en œuvre des mesures

Le programme d’intendance des espèces en pĂ©ril offre une aide financière pour la mise en Ĺ“uvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation Ă  discuter des propositions de projets en lien aux mesures Ă©noncĂ©es dans la prĂ©sente dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme avec le personnel du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs. Le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű peut aussi conseiller ses partenaires Ă  l’égard des autorisations exigĂ©es aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.

La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.

Évaluation des progrès

La Loi sur les espèces en voie de disparition exige que le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű procède Ă  un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement d'une espèce dans le dĂ©lai prĂ©cisĂ© dans la dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement pour l’espèce, qui a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  10 ans dans la prĂ©sente dĂ©claration. Cette Ă©valuation permettra de dĂ©terminer si des rectifications sont nĂ©cessaires pour en arriver Ă  protĂ©ger et Ă  rĂ©tablir la tortue mouchetĂ©e.

Remerciements

Nous tenons Ă  remercier tous ceux et celles qui ont pris part Ă  l'Ă©laboration du Programme de rĂ©tablissement de l’°ÄĂĹÓŔŔű et de la dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement pour la tortue mouchetĂ©e (Emydoidea blandingii) pour leur dĂ©vouement en ce qui a trait Ă  la protection et au rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril.

Renseignements supplĂ©mentaires :

Consultez le site Web des espèces en péril
Communiquez avec le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs
Sans frais : 1 800 565-4923
ATS : 1 855 515-2759