DĂ©claration du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement de râle Ă©lĂ©gant et petit blongios
Politique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű relativement Ă la protection et au rĂ©tablissement de râle Ă©lĂ©gant et petit blongios
Date de publication : le 12 septembre 2017

Photo: Robert Royce

Photo: Mike Burrell
La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű
Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un volet clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© en °ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) reprĂ©sente l’engagement juridique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű envers la protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.
Aux termes de la LEVD, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le ministère) doit veiller à ce qu’un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.
Dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rĂ©tablissement, la LEVD exige que le ministère publie une dĂ©claration qui rĂ©sume les mesures que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű prĂ©voit prendre en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement et ses prioritĂ©s Ă cet Ă©gard. Cette dĂ©claration est la rĂ©ponse du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rĂ©tablissement. En plus de la stratĂ©gie, la dĂ©claration du gouvernement a pris en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulĂ©s par les parties intĂ©ressĂ©es, les autres autoritĂ©s, les collectivitĂ©s et organismes autochtones, et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles Ă©cologiques. Elle pourrait ĂŞtre modifiĂ©e en cas de nouveaux renseignements. En mettant en Ĺ“uvre les mesures prĂ©vues Ă la prĂ©sente dĂ©claration, la LEVD permet au ministère de dĂ©terminer ce qu’il est possible de rĂ©aliser, compte tenu des facteurs sociaux et Ă©conomiques.
Les programmes de rĂ©tablissement pour le râle Ă©lĂ©gant (Rallus elegans) et le petit blongios (Ixobrychus exilis) en °ÄĂĹÓŔŔű ont Ă©tĂ© achevĂ©s le 14 dĂ©cembre 2016. Une approche multi-espèces est utilisĂ©e pour Ă©laborer efficacement la dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement de ces espèces en raison de leurs Ă©cosystèmes, menaces et besoins biologiques communs.
Protection et rétablissement du râle élégant et petit blongios
Le râle élégant est désigné une espèce en voie de disparition et le petit blongios comme une espèce menacée en vertu de la LEVD qui protège les oiseaux et leur habitat. Aux termes de la LEVD, il est interdit d’endommager ou de perturber cette espèce, et d’endommager ou de détruire son habitat, à moins d’y avoir été autorisé. Une telle autorisation exigerait que des conditions établies par le ministère soient respectées.
Râle élégant
L’aire de rĂ©partition du râle Ă©lĂ©gant s’étend jusqu’à Cuba et au Mexique au sud et jusque dans le sud de l'°ÄĂĹÓŔŔű au nord. Aux États-Unis, son aire de rĂ©partition est discontinue et couvre une grande partie de la moitiĂ© est des États-Unis Ă l'exception des Appalaches et de la plus grande partie de la Nouvelle-Angleterre. L’espèce hiverne et est prĂ©sente toute l'annĂ©e le long du littoral maritime est et dans les États du sud jusqu'au Texas Ă l'ouest et jusqu’à Cuba, Ă la cĂ´te du Golfe du Mexique et Ă l'intĂ©rieur du Mexique au sud. Au Canada, le râle Ă©lĂ©gant n’est prĂ©sent qu’en °ÄĂĹÓŔŔű et migre vers le sud après la saison de la reproduction. L'espèce a Ă©tĂ© signalĂ©e dans tout le sud de l'°ÄĂĹÓŔŔű dans les marais de Bkejwanong (Première nation de Walpole Island), dans le delta de la rivière Sainte-Claire et Ă proximitĂ© du lac St. Clair, dans un certain nombre de marais cĂ´tiers des Grands Lacs sur le lac ÉriĂ© et le lac °ÄĂĹÓŔŔű et dans des endroits isolĂ©s dans les comtĂ©s de Bruce, Durham, Frontenac, Hastings, Lennox, Addington, Simcoe et York.
Le râle Ă©lĂ©gant se fait rare et il est difficile Ă trouver et Ă observer en raison de sa nature discrète et des marais relativement inaccessibles dans lesquels il vit. Depuis 2007, il y a eu un petit nombre d'observations du râle Ă©lĂ©gant en °ÄĂĹÓŔŔű sur lesquelles repose notre comprĂ©hension actuelle de la rĂ©partition de l'espèce. Sa reproduction n’a pas Ă©tĂ© confirmĂ©e en °ÄĂĹÓŔŔű depuis plus de 20 ans, mais cela est sans doute attribuable Ă un manque d’études ciblĂ©es et de surveillance permettant de confirmer les lieux de reproduction. En consĂ©quence, peu d'information est disponible pour dĂ©terminer l'abondance actuelle et les tendances de la population. Cependant, aucune donnĂ©e n’indique un changement important dans la distribution et l'abondance de l’espèce dans la province depuis 2000, lorsqu’il a Ă©tĂ© estimĂ© que la population se composait de 30 Ă 50 couples. La population de l'°ÄĂĹÓŔŔű est Ă la pĂ©riphĂ©rie nord de l'aire de rĂ©partition de l'espèce et la grande majoritĂ© de sa distribution et de sa population continentales se trouve plus au sud aux États-Unis. Tous les États voisins de l'°ÄĂĹÓŔŔű considèrent le râle Ă©lĂ©gant comme une espèce en voie de disparition, Ă l'exception de l’État de New York, oĂą il a le statut d’espèce menacĂ©e. Il semblerait que dans toute l’aire de rĂ©partition, les populations de l'espèce connaissent un lĂ©ger dĂ©clin. Si la population continentale du râle Ă©lĂ©gant devait continuer de diminuer, il faut s’attendre Ă ce que l’aire de rĂ©partition de l'espèce se contracte autour de sa rĂ©gion pĂ©riphĂ©rique (p. ex., l’°ÄĂĹÓŔŔű) et se dĂ©place vers le centre.
Petit blongios
Le petit blongios est prĂ©sent du sud-est du Canada au Costa Rica, y compris dans les CaraĂŻbes (Cuba, Hispaniola, JamaĂŻque). Dans la plus grande partie de son aire de rĂ©partition, les populations sont migratrices, mais le petit blongios est un rĂ©sident permanent du sud de la Floride et de la cĂ´te du Texas jusqu’à l'AmĂ©rique centrale et aux CaraĂŻbes. Au Canada, l'espèce est prĂ©sente au Manitoba, au QuĂ©bec, au Nouveau-Brunswick, en °ÄĂĹÓŔŔű et peut-ĂŞtre en Nouvelle-Écosse, mais la majoritĂ© des petits blongios se trouvent en °ÄĂĹÓŔŔű. La route migratoire du petit blongios est inconnue, mais l’espèce hiverne de la Floride et de la cĂ´te du Texas Ă l’AmĂ©rique centrale. En °ÄĂĹÓŔŔű, l'espèce se reproduit dans tout le sud de la province, gĂ©nĂ©ralement au sud du Bouclier canadien, et localement dans le nord dans les rĂ©gions du lac Nipissing, de l'est du lac SupĂ©rieur (près de Sault Ste. Marie) et dans l’ouest des districts de Rainy River et de Kenora près du lac des Bois.
Dans son rapport de 2009 sur cette espèce, le ComitĂ© sur la situation des espèces en pĂ©ril au Canada (COSEPAC) estimait qu'il y avait plus de 500 couples de petits blongios en °ÄĂĹÓŔŔű. De plus, l'Atlas des oiseaux nicheurs de l'°ÄĂĹÓŔŔű a signalĂ© une baisse notable de 44 % de la probabilitĂ© d'une observation de cette espèce dans la rĂ©gion carolinienne ainsi que des baisses qui n’étaient pas statistiquement significatives dans le reste de la province entre le premier atlas (1981-1985) et le second atlas (2001-2005). Une baisse importante de la frĂ©quence de la prĂ©sence du petit blongios dans certaines rĂ©gions au cours des deux dernières dĂ©cennies a Ă©galement Ă©tĂ© constatĂ©e dans le cadre du Programme de surveillance des marais des Grands Lacs.
Les effectifs de l'espèce paraissent stables Ă l’échelle mondiale mais ont diminuĂ© dans le passĂ© au Canada et dans le Nord et le centre des États-Unis. Le statut donnĂ© par les États Ă l'espèce varie beaucoup aux États-Unis et, dans les États voisins de l'°ÄĂĹÓŔŔű, son statut va du statut d’espèce en voie de disparition Ă l’absence de mention parmi les espèces en pĂ©ril. Bien qu'une immigration en °ÄĂĹÓŔŔű en provenance des États-Unis soit possible, il faudrait que l’espèce dispose d’un habitat suffisant.
Râle élégant et petit blongios
En °ÄĂĹÓŔŔű, les râles Ă©lĂ©gants et les petits blongios nichent dans les marais d'eau douce dans une vĂ©gĂ©tation Ă©mergente (des plantes aquatiques enracinĂ©es dans le sol dont la base se trouve sous la surface de l'eau mais dont les feuilles ou les tiges se trouvent au-dessus de la surface de l'eau) mĂŞlĂ©e de zones d’eau libre. Bien que la superficie minimale nĂ©cessaire ne soit pas connue, c’est dans les grands marais, en particulier ceux qui sont dominĂ©s par les massettes (espèces du genre Typha) que les deux espèces s’observent le plus souvent.
La profondeur de l'eau sur les sites de nidification est importante pour les deux espèces. Les niveaux d'eau dont les râles élégants ont besoin varient, car la nidification de l'espèce a lieu dans des zones où la profondeur de l'eau est généralement inférieure à 25 cm mais a été observée à une profondeur pouvant atteindre 96 cm et les aires d'alimentation sont généralement en eau moins profonde que celle des aires de nidification et comportent des zones sèches et une couverture dense. Les petits blongios nichent dans des zones où la profondeur de l'eau est comprise entre 10 et
50 cm. Le niveau de l'eau doit être relativement stable tout au long de la période de nidification, car des changements soudains peuvent inonder les nids, réduire les possibilités de recherche de nourriture et rendre les nids plus accessibles aux prédateurs.
Le râle élégant et le petit blongios sont exposés à des menaces semblables en raison de leur habitat et de leurs besoins biologiques. Les espèces sont menacées par la perte ou la dégradation de l'habitat qui leur convient qui est principalement attribuable à l’activité humaine. La perte ou la dégradation de l’habitat peut être causée par le développement, la conversion des terres aux fins de l’agriculture, l'introduction d'espèces envahissantes, le déclin des espèces qui créent et maintiennent les conditions d’habitat préférées (par exemple, rat musqué (Ondatra zibethicus)), la baisse de la qualité de l'eau ou une gestion inadéquate du niveau de l'eau. La fragmentation de l'habitat peut également entraîner une augmentation de la prédation (dont il a été déterminé qu’elle constituait une menace pour le rétablissement du râle élégant) en améliorant l'accessibilité pour les prédateurs. De plus, dans certaines régions des États-Unis, la chasse au râle élégant est autorisée et son impact sur les couloirs de migration et les aires d'hivernage demeure inconnu. Les perturbations imprévisibles et peu fréquentes entraînées par des activités récréatives (par exemple, les vagues des embarcations motorisées) ou les collisions avec des voitures et des structures artificielles peuvent également constituer des menaces potentielles pour les deux espèces.
Les espèces envahissantes telles que le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis), la salicaire pourpre (Lythrumsalicaria), l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), l’hydrocharide grenouillette (Hydrocharis morsus-ranae), le myriophylle en épi (Myriphyllum spicatum) et une variété hybride des massettes (Typha x glauca) peuvent altérer et dégrader l'habitat des terres humides. De grandes populations de la carpe commune (Cyprinus Carpio) envahissante créent de la turbidité et rendent l’eau trouble dans les terres humides, en réduisant ainsi la croissance des plantes aquatiques submergées et l’abondance des proies. Pour des espèces comme le petit blongios qui utilisent des indices visuels pour détecter leur proie, ceci peut entraîner une diminution de la capacité à trouver de la nourriture.
En outre, la modification ou la rĂ©gulation des niveaux de l'eau influence la disponibilitĂ© d'un habitat adĂ©quat pour les deux espèces, car les fluctuations du niveau de l'eau influencent la diversitĂ© et l'Ă©tat des communautĂ©s vĂ©gĂ©tales des terres humides dans leur ensemble. Les variations naturelles des niveaux de l'eau (c’est-Ă -dire qui comportent surtout une variation d'une annĂ©e Ă l’autre) sont importantes pour maintenir l’habitat de reproduction Ă long terme dans les marais des terres humides cĂ´tières des Grands Lacs. En ce qui concerne le lac °ÄĂĹÓŔŔű et le cours supĂ©rieur du fleuve Saint-Laurent, le plan de rĂ©gulation en place avait limitĂ© la variation du niveau de l'eau et altĂ©rĂ© les Ă©cosystèmes cĂ´tiers. En dĂ©cembre 2016, la Commission mixte internationale a approuvĂ© le Plan 2014, un nouveau plan de gestion des niveaux de l'eau dans le lac °ÄĂĹÓŔŔű et le fleuve Saint-Laurent. Le Plan 2014 contribue Ă restaurer la diversitĂ© vĂ©gĂ©tale et l'habitat du poisson et des espèces sauvages comme le râle Ă©lĂ©gant et le petit blongios dans le lac °ÄĂĹÓŔŔű et le fleuve Saint-Laurent en assurant plus de variabilitĂ© naturelle dans les niveaux de l'eau.
Le nombre d’habitats appropriĂ©s dont dispose le râle Ă©lĂ©gant en °ÄĂĹÓŔŔű est incertain, Ă©tant donnĂ© que l’on ne connaĂ®t pas les exigences propres Ă son habitat, et que les habitats apparemment appropriĂ©s ne semblent pas ĂŞtre occupĂ©s. Il faudra faire des recherches sur la biologie et les besoins en habitat de l’espèce pour dĂ©terminer oĂą la gestion de l'habitat, la restauration et l'attĂ©nuation des menaces seraient les plus efficaces. La protection de l'habitat et l'attĂ©nuation des menaces sont essentielles au rĂ©tablissement du petit blongios. Les programmes de gestion des marais et la gĂ©rance de l'habitat ont Ă©tĂ© importants pour la restauration et le maintien d’un habitat adĂ©quat pour le petit blongios et le râle Ă©lĂ©gant. En particulier, la gestion de l’habitat qui permet la fluctuation des niveaux de l'eau et crĂ©e des zones intercalaires est importante. En marge du maintien de la conservation des terres humides naturelles, la restauration ou la crĂ©ation de terres humides peut crĂ©er un habitat adĂ©quat supplĂ©mentaire qui peut permettre un accroissement de la population ou de la distribution de l'espèce.
Les approches au rĂ©tablissement des deux espèces comprendront la protection des espèces et de leur habitat, la gestion des menaces et la mise en Ĺ“uvre des pratiques de gestion exemplaires en collaboration avec les propriĂ©taires fonciers, les partenaires et les communautĂ©s et les organisations autochtones locaux. Les approches consisteront Ă©galement Ă combler des lacunes dans les connaissances en effectuant une surveillance pour dĂ©terminer la distribution et l'abondance et Ă effectuer de la recherche sur les besoins en habitat, les menaces et l'efficacitĂ© de l'attĂ©nuation des menaces. La population de l'°ÄĂĹÓŔŔű des deux espèces se situe Ă la pĂ©riphĂ©rie de leur aire de rĂ©partition continentale et la rĂ©partition des espèces en °ÄĂĹÓŔŔű peut ĂŞtre influencĂ©e par des changements dĂ©mographiques Ă l’échelle continentale. Cet effet peut ĂŞtre plus prononcĂ© pour le râle Ă©lĂ©gant, car les populations de cette espèce dans les États voisins sont petites et en dĂ©clin. Par consĂ©quent, il sera important pour le rĂ©tablissement de l'espèce de travailler en collaboration avec d'autres administrations.
Mesures
La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autoritĂ©, ni les ressources financières pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès sur le plan du rĂ©tablissement exige une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivitĂ©s. En Ă©laborant la prĂ©sente dĂ©claration, le ministère a tenu compte des dĂ©marches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier Ă ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.
Mesures appuyées par le gouvernement
Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement du râle élégant et petit blongios. On accordera la priorité aux mesures portant la mention « hautement prioritaire » en ce qui concerne le financement aux termes de la LEVD. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisation en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu’ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril. Le gouvernement ciblera son appui sur ces mesures hautement prioritaires au cours des cinq prochaines années.
Des lacunes en matière de recherche demeurent quant aux exigences relatives Ă l’habitat du râle Ă©lĂ©gant et du petit blongios en °ÄĂĹÓŔŔű. Une meilleure comprĂ©hension des besoins en habitat des espèces sera utile pour dĂ©terminer oĂą la gestion des menaces sera la plus efficace et pour dĂ©terminer et Ă©tudier les menaces pour les espèces. La vĂ©gĂ©tation Ă©mergente envahissante comme le roseau commun qui peut remplacer ou supplanter la vĂ©gĂ©tation indigène constitue l’une de ces menaces. En l’absence de fluctuations du niveau de l'eau, la vĂ©gĂ©tation Ă©mergente envahissante peut former des peuplements de vĂ©gĂ©tation Ă une seule espèce qui rĂ©duisent la superficie des Ă©tendues d'eau libre, la diversitĂ© de la vĂ©gĂ©tation, la disponibilitĂ© des proies ainsi que la disponibilitĂ© des sites de nidification. La mise en Ĺ“uvre des pratiques de gestion exemplaires dans l’habitat adĂ©quat contribuera Ă attĂ©nuer cette menace, entre autres. Le gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű a Ă©laborĂ© des pratiques de gestion exemplaires pour lutter contre la propagation du roseau commun envahissant. De plus, en vertu de la Loi sur les espèces envahissantes, il est illĂ©gal d'importer, de sĂ©lectionner ou de cultiver, d’acheter, de vendre, de louer ou d’échanger le roseau commun. Des pratiques de gestion exemplaires ont Ă©galement Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es pour l'. La restauration des terres humides et des zones adjacentes utilisĂ©es par les espèces accroĂ®tra la rĂ©sistance et pourrait amĂ©liorer la qualitĂ© de l’habitat. De plus, la recherche sur les facteurs qui peuvent limiter la distribution et l'abondance du râle Ă©lĂ©gant nous aidera Ă trouver des approches utiles au rĂ©tablissement.
Mesures :
- (Hautement prioritaire) Élaborer, promouvoir, mettre en œuvre et évaluer des pratiques de gestion exemplaires permettant de maintenir et restaurer l'habitat du râle élégant et du petit blongios, par exemple :
- mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires pour la prévention ou la lutte contre la propagation des espèces envahissantes (par exemple, le roseau commun) dans les zones où les espèces envahissantes représentent une menace directe, tout en évaluant et en adaptant les approches pour réduire au minimum les incidences sur les oiseaux des marais spécialisés tels que le râle élégant et le petit blongios;
- mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires pour réduire les effets de l'envasement, de la turbidité, de la charge en éléments nutritifs et des polluants (par exemple, les techniques de stabilisation du rivage, la mise en œuvre de plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs) sur les terres humides;
- élaborer, mettre en œuvre et évaluer des techniques de restauration des terres humides, de création de terres humides et de restauration des zones adjacentes aux terres humides.
- Déterminer et décrire l’habitat du râle élégant et du petit blongios et les conditions de leur micro-habitat, y compris:
- la dĂ©termination des caractĂ©ristiques de l'habitat pour toutes les Ă©tapes du cycle de vie telles que la recherche de nourriture, la dispersion après la reproduction, la mue (le remplacement des vieilles plumes par de nouvelles plumes) et une escale de migration en °ÄĂĹÓŔŔű;
- la détermination du territoire, la taille du domaine vital et, si possible, la superficie minimale nécessaire;
- l'estimation de l'habitat adéquat disponible pour déterminer si la spécificité de l'habitat est un facteur limitant pour le râle élégant;
- l’étude des modifications de l'utilisation et de la disponibilité de l'habitat avec l'aggravation et la multiplication des menaces (par exemple, les changements climatiques, les modifications du niveau de l'eau et les espèces envahissantes et établies).
- Étudier les facteurs potentiels qui peuvent influencer la distribution ou l'abondance du râle élégant et du petit blongios, par exemple :
- en étudiant la spécialisation des proies, la compétition avec d'autres espèces pour les proies ou les sites de nidification et la densité des prédateurs pour le râle élégant;
- en étudiant les routes de dispersion et de migration.
- Examiner l'interaction entre l'occupation ou le succès de nidification et les fluctuations du niveau de l'eau sur des échelles temporelles appropriées pour étudier la façon dont la gestion du niveau de l'eau (par exemple, les digues, les barrages ou les niveaux de l'eau régulés) se répercute sur la disponibilité de l'habitat.
Le râle élégant et le petit blongios sont des espèces discrètes qui habitent de grands marais et sont difficiles à étudier et à détecter. La réalisation d'études, soit dans le cadre de programmes de surveillance par des bénévoles ou d'une étude propre à l'espèce, contribuera à fournir de l’information sur la distribution et la taille de la population de l'espèce. Une surveillance continue est nécessaire pour faire le suivi des progrès et de l'efficacité des mesures de rétablissement. L’utilisation de méthodes uniformes propres aux espèces permettra d’obtenir des taux de détection accrus et nous aidera à mieux comprendre les tendances des espèces.
Mesures :
- (Hautement prioritaire) Élaborer et mettre en œuvre un programme de surveillance propre à l'espèce en utilisant des protocoles normalisés dans les zones où il y a eu des observations confirmées du râle élégant et du petit blongios afin de modéliser les densités de population, les tendances démographiques et les tendances de l'habitat.
- (Hautement prioritaire) Mener des études propres à l’espèce dans l'habitat qui convient au râle élégant pour déterminer la présence ou l’absence de l'espèce et mieux comprendre la répartition et la taille de la population de l'espèce.
- Collaborer avec les programmes de surveillance par des bénévoles afin de mieux évaluer la taille et la répartition de la population du petit blongios et combler les lacunes dans la connaissance actuelle de l’aire de répartition.
- Encourager la consignation, l’échange et le transfert du savoir écologique traditionnel sur le râle élégant et le petit blongios, s’il est disponible, y compris de l’information sur l'état de l'espèce et de son habitat pour favoriser la protection et le rétablissement.
De nombreuses terres humides sont des propriĂ©tĂ©s privĂ©es, en particulier dans le sud de l'°ÄĂĹÓŔŔű. La conservation des terres humides pour le râle Ă©lĂ©gant et le petit blongios sera renforcĂ©e par le soutien de divers partenaires, propriĂ©taires fonciers, gestionnaires des terres et communautĂ©s et organisations autochtones. La fourniture d’information sur la biologie des espèces pourrait aider les propriĂ©taires fonciers Ă attĂ©nuer les menaces potentielles pour celles-ci. Par exemple, les perturbations causĂ©es par les activitĂ©s rĂ©crĂ©atives peuvent perturber des activitĂ©s telles que la recherche de la nourriture ou entraĂ®ner l'abandon du nid. De plus, le petit blongios vole Ă faible altitude et migre la nuit, ce qui expose l’espèce aux collisions avec les vĂ©hicules et les infrastructures. Le râle Ă©lĂ©gant peut Ă©galement ĂŞtre victime de collisions semblables. De nombreuses organisations et institutions participent dĂ©jĂ Ă la conservation des terres humides et Ă la rĂ©alisation de travaux de gĂ©rance des terres humides. La mise Ă contribution des programmes existants et la collaboration entre les administrations nous aideront Ă coordonner les efforts de rĂ©tablissement de ces espèces.
Mesures :
- (Hautement prioritaire) Coordonner les efforts pour échanger des informations avec d'autres administrations, y compris des partenaires nationaux et internationaux de la conservation des terres humides, afin d'améliorer la compréhension des contractions possibles de l’aire de répartition à l’échelle du continent et de la protection de l’habitat de migration et d’hivernage du râle élégant et du petit blongios.
- Lorsque l’occasion se présente, appuyer l’acquisition de l'habitat du râle élégant et du petit blongios grâce à des programmes existants d’acquisition et de gérance des terres.
- Promouvoir la gérance locale de l’habitat du râle élégant et du petit blongios et accroître la sensibilisation des propriétaires fonciers et des gestionnaires des terres à la biologie des espèces en:
- collaborant avec les programmes existants de conservation des terres humides pour promouvoir la gérance et la conservation de l’habitats des terres humides;
- élaborant et mettant en œuvre des stratégies (par exemple, distribution de l'information, signalisation routière) afin de réduire au minimum les collisions avec des véhicules ou des infrastructures;
- encourageant la participation des propriétaires fonciers et gestionnaire des terres aux programmes de science citoyenne;
- réduisant les effets des activités récréatives (par exemple, les vagues des bateaux à moteur à proximité des marais).
Mise en œuvre des mesures
Le programme d’intendance des espèces en péril offre une aide financière pour la mise en œuvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation à discuter de leurs propositions de projets liés à la présente déclaration avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Le ministère peut aussi conseiller ses partenaires à l’égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d’entreprendre le projet.
La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre des mesures visant plusieurs espèces sera coordonnée partout là où les déclarations du gouvernement en réponse au programme de rétablissement l’exigent.
Évaluation des progrès
Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit évaluer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement visant une espèce au plus tard cinq ans après la publication de la présente déclaration en réponse au programme de rétablissement. Cette évaluation permettra de déterminer si des rectifications sont nécessaires pour en arriver à protéger et à rétablir l’espèce.
Remerciements
Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont pris part à l’élaboration du Programme de rétablissement pour le râle élégant (Rallus elegans) et le petit blongios (Ixobrychus exilis) en pour leur dévouement en ce qui a trait à la protection et au rétablissement des espèces en péril.
Renseignements supplémentaires
Le dĂ©claration du gouvernement de l'°ÄĂĹÓŔŔű en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement pour le râle Ă©lĂ©gant et le petit blongios est disponible en format PDF sur demande. Veuillez faire parvenir vos demandes de PDF par courriel Ă recovery.planning@ontario.ca.