DĂ©claration du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement du pic Ă tĂŞte rouge
Politique du gouvernment de l’°ÄĂĹÓŔŔű relativement Ă la protection et au rĂ©tablissement du pic Ă tĂŞte rouge.

Photo : Darren Smith
La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű
Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un volet clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© en °ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) reprĂ©sente l’engagement juridique du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű envers la protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.
Aux termes de la LEVD, le gouvernement doit veiller à ce qu’un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite à la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement offre des conseils scientifiques au gouvernement à l’égard de ce qui est nécessaire pour réaliser le rétablissement d’une espèce.
Habituellement, dans les neuf mois qui suivent l’élaboration d’un programme de rĂ©tablissement, la LEVD exige que le gouvernement publie une dĂ©claration qui rĂ©sume les mesures que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű prĂ©voit prendre en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement et ses prioritĂ©s Ă cet Ă©gard. Cette dĂ©claration est la rĂ©ponse du gouvernement aux conseils scientifiques fournis dans le programme de rĂ©tablissement. En plus de la stratĂ©gie, la dĂ©claration du gouvernement prend en compte (s’il y a lieu) les commentaires formulĂ©s par les collectivitĂ©s et organismes autochtones, les parties intĂ©ressĂ©es, les autres autoritĂ©s et les membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances scientifiques et locales accessibles actuellement, dont les connaissances traditionnelles Ă©cologiques lĂ oĂą elles ont Ă©tĂ© partagĂ©es par les communautĂ©s et les dĂ©tenteurs de savoir autochtones. Elle pourrait ĂŞtre modifiĂ©e en cas de nouveaux renseignements. En mettant en Ĺ“uvre les mesures prĂ©vues Ă la prĂ©sente dĂ©claration, la LEVD permet au gouvernement de dĂ©terminer ce qu’il est possible de rĂ©aliser, compte tenu des facteurs sociaux, culturels et Ă©conomiques.
Le programme de rĂ©tablissement du pic Ă tĂŞte rouge (Melanerpes erythrocephalus) en °ÄĂĹÓŔŔű a Ă©tĂ© achevĂ© le 6 septembre 2022.
Protection et rétablissement du pic à tête rouge
Le pic à tête rouge est inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEVD, qui protège tant l’animal que son habitat. La LEVD interdit à quiconque de nuire à l’espèce ou de la harceler et d’endommager ou de détruire son habitat sans autorisation ou sans se conformer aux exigences d’une exemption réglementaire.
Le pic à tête rouge est également protégé en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, qui protège les adultes et les jeunes oiseaux, ainsi que leurs nids et leurs œufs au Canada, et en vertu de la Loi de 2002 sur les espèces en péril du gouvernement fédéral, en tant qu’espèce en voie de disparition.
Le pic Ă tĂŞte rouge n’est prĂ©sent qu’en AmĂ©rique du Nord, du sud de la Saskatchewan au sud-est du QuĂ©bec, et au sud dans toute la moitiĂ© est des États-Unis jusqu’à la cĂ´te du golfe du Mexique. Pendant la saison de reproduction, l’espèce est plus abondante dans les États du Midwest amĂ©ricain et de la cĂ´te du golfe du Mexique. En °ÄĂĹÓŔŔű, le pic Ă tĂŞte rouge est prĂ©sent en plus grand nombre au sud du Bouclier canadien, dans les Ă©corĂ©gions carolinienne et du lac Simcoe-Rideau. Il s’agit Ă©galement d’un reproducteur rĂ©gulier, bien qu’en petit nombre, dans la rĂ©gion de Rainy River, dans le nord-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű. On estime que l’aire de rĂ©partition de l’°ÄĂĹÓŔŔű reprĂ©sente environ 4,3 % de l’aire de reproduction mondiale et moins de 0,6 % de la population reproductrice mondiale de l’espèce. La majeure partie de l’aire d’hivernage du pic Ă tĂŞte rouge se trouve aux États-Unis, mais l’espèce a Ă©tĂ© observĂ©e pendant l’hiver dans le sud-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű.
L’habitat de reproduction du pic Ă tĂŞte rouge est principalement un habitat boisĂ© de feuillus avec un couvert forestier clairsemĂ©, des arbres matures — en particulier des espèces de chĂŞnes (genre : Quercus) et le hĂŞtre d’AmĂ©rique (Fagus grandifolia) — et un sous-Ă©tage ouvert. En °ÄĂĹÓŔŔű, l’espèce se reproduit gĂ©nĂ©ralement dans la savane Ă chĂŞnes, les vergers, les zones d’arbres morts ou mourants, les parcs municipaux, les terrains de golf et les paysages agricoles. La prĂ©sence d’arbres en dĂ©pĂ©rissement (arbres morts et arbres Ă branches mortes, y compris les arbres malades) est une composante particulièrement importante de l’habitat de reproduction convenable. Une rĂ©duction du couvert forestier, une augmentation des dĂ©bris ligneux grossiers et des membres morts plus longs semblent ĂŞtre des facteurs importants pour le choix de l’habitat de reproduction. On a constatĂ© que la taille du territoire de reproduction variait de 3,1 Ă 11,4 ha dans le sud des États-Unis. La taille du territoire de reproduction n’a pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e pour l’°ÄĂĹÓŔŔű, mais on a notĂ© que l’espèce se nourrissait gĂ©nĂ©ralement Ă moins de 1 km de son nid. Les cavitĂ©s de nidification sont gĂ©nĂ©ralement pratiquĂ©es dans les grands arbres dĂ©crĂ©pits Ă feuilles caduques, et la dissimulation des cavitĂ©s par la vĂ©gĂ©tation environnante semble ĂŞtre importante pour le succès des nids. Les mentions d’hivernage du pic Ă tĂŞte rouge dans les provinces canadiennes concernaient principalement des individus dans des stations d’alimentation près des forĂŞts de chĂŞnes ou des terres agricoles.
Le pic Ă tĂŞte rouge est omnivore, son rĂ©gime alimentaire variant en fonction de la disponibilitĂ© des sources de nourriture d’une saison Ă l’autre. En °ÄĂĹÓŔŔű, les insectes (principalement aĂ©riens et ceux qui vivent sur l’écorce) constituent la majeure partie de l’alimentation pendant la migration printanière. Cette proportion se dĂ©place au cours de l’étĂ© Ă mesure que les noix (glands de chĂŞne et noix de hĂŞtre Ă grandes feuilles), les fruits, le maĂŻs et les graines deviennent plus abondants. Les insectes consommĂ©s pendant l’étĂ© (que ce soit sur les arbres, dans l’air ou au sol) sont principalement des colĂ©optères, mais ils comprennent Ă©galement des sauterelles, des chenilles, des guĂŞpes, des abeilles domestiquĂ©es et certaines fourmis. Le maĂŻs, les pommes et les noix sont importants pendant la migration automnale, et l’espèce dĂ©pend presque exclusivement des noix en hiver (et du maĂŻs les annĂ©es oĂą il y a de faibles quantitĂ©s de noix), tandis que les invertĂ©brĂ©s (principalement les colĂ©optères adultes) peuvent constituer une petite partie de l’alimentation pendant cette saison.
Les populations de pics Ă tĂŞte rouge semblent connaĂ®tre un dĂ©clin Ă long terme depuis au moins les 50 dernières annĂ©es. De 1970 au milieu des annĂ©es 2010, on estime que l’abondance du pic Ă tĂŞte rouge a diminuĂ© de 86 % en AmĂ©rique du Nord et de 83 % en °ÄĂĹÓŔŔű. Au cours de la pĂ©riode de vingt ans entre le premier (1981–1985) et le deuxième (2001–2005) des Atlas des oiseaux nicheurs de l’°ÄĂĹÓŔŔű (AONO), la probabilitĂ© globale d’observer le pic Ă tĂŞte rouge a diminuĂ© de 64 %. Pendant ce temps, l’aire de rĂ©partition de l’espèce a semblĂ© se dĂ©placer vers le sud Ă partir de zones prĂ©cĂ©demment occupĂ©es, car elle Ă©tait beaucoup moins souvent observĂ©e dans le sud du Bouclier canadien et l’est de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Toutefois, les donnĂ©es de ±ô’A°ż±·°ż montrent que l’aire de rĂ©partition est demeurĂ©e presque inchangĂ©e dans la rĂ©gion de Rainy River, dans le nord-ouest de l’°ÄĂĹÓŔŔű.
Plusieurs menaces pourraient avoir un effet cumulatif sur le pic Ă tĂŞte rouge en °ÄĂĹÓŔŔű. Les principales menaces sont la perte de sites de nidification et la dĂ©gradation de l’habitat convenable, ainsi que la rĂ©duction de la quantitĂ© de nourriture disponible (y compris la rĂ©duction de l’abondance et de la diversitĂ© des insectes en raison de l’utilisation d’insecticides, et la rĂ©duction de l’abondance des noix en raison des maladies des arbres). La mortalitĂ© directe due aux collisions avec des bâtiments, des vĂ©hicules, des tours de services publics et des lignes Ă©lectriques, ainsi que la concurrence avec l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) introduit et la prĂ©dation par le chat domestiquĂ© (Felis catus) sont d’autres menaces contributives. La prĂ©dation par l’épervier de Cooper (Accipiter cooperii) et l’épervier brun (Accipiter striatus), des espèces indigènes, pourrait Ă©galement contribuer au dĂ©clin de l’espèce. L’observation des oiseaux et la photographie sont des menaces potentielles pour le pic Ă tĂŞte rouge, mais la gravitĂ© des perturbations causĂ©es par ces activitĂ©s est inconnue.
Compte tenu de l’importance des espèces de chĂŞnes et du hĂŞtre d’AmĂ©rique pour l’habitat de reproduction du pic Ă tĂŞte rouge, le flĂ©trissement du chĂŞne (Ceratocystis fagacearum; un champignon pathogène) et la maladie corticale du hĂŞtre (complexe Cryptococcus fagisuga/Neonectria spp.; une combinaison d’insectes et de champignons) peuvent reprĂ©senter des menaces potentielles pour le pic Ă tĂŞte rouge. Le flĂ©trissement du chĂŞne n’a pas encore Ă©tĂ© confirmĂ© au Canada, mais il a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© Ă Belle Isle (États-Unis) en 2016, Ă moins de 1 km des rivages de Windsor, en °ÄĂĹÓŔŔű. L’agrile du frĂŞne (Agrilus planipennis), une espèce de colĂ©optère originaire de l’est de l’Asie, pourrait Ă©galement avoir des rĂ©percussions sur le pic Ă tĂŞte rouge. D’autres Ă©tudes sont nĂ©cessaires pour Ă©valuer les rĂ©percussions du flĂ©trissement du chĂŞne, de la maladie corticale du hĂŞtre et de l’agrile du frĂŞne sur le pic Ă tĂŞte rouge en °ÄĂĹÓŔŔű.
Pour ralentir le dĂ©clin et atteindre une population autosuffisante de pic Ă tĂŞte rouge en °ÄĂĹÓŔŔű, il faudra assurer une maintenance, une restauration et une crĂ©ation appropriĂ©es et continues de l’habitat que l’espèce utilise pour se reproduire et se nourrir. Il est important de reconnaĂ®tre que les dĂ©clins continus aux États-Unis, y compris dans les États adjacents Ă l’°ÄĂĹÓŔŔű, peuvent avoir une incidence sur la capacitĂ© de l’°ÄĂĹÓŔŔű Ă rĂ©tablir l’espèce. Des recherches et des activitĂ©s de surveillance sont Ă©galement nĂ©cessaires pour dĂ©terminer et suivre l’utilisation de l’habitat par le pic Ă tĂŞte rouge et pour amĂ©liorer la comprĂ©hension des menaces continues. Une sensibilisation accrue Ă l’espèce, aux menaces qui pèsent sur elle et aux pratiques de gestion exemplaires est nĂ©cessaire pour appuyer sa protection et son rĂ©tablissement.
Objectif du programme de rétablissement du gouvernement
L’objectif Ă court terme du gouvernement pour le rĂ©tablissement du pic Ă tĂŞte rouge en °ÄĂĹÓŔŔű consiste Ă arrĂŞter le dĂ©clin de la population au cours des 10 prochaines annĂ©es. L’objectif Ă long terme consiste Ă obtenir une population autosuffisante et Ă soutenir l’augmentation naturelle de l’abondance et de la rĂ©partition de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű.
Mesures
La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ni aucun organisme n’a toutes les connaissances, l’autoritĂ©, ni les ressources financières pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès sur le plan du rĂ©tablissement exige une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organismes et collectivitĂ©s. En Ă©laborant la prĂ©sente dĂ©claration, le gouvernement a tenu compte des dĂ©marches qu’il pourrait entreprendre directement et de celles qu’il pourrait confier Ă ses partenaires en conservation, tout en leur offrant son appui.
Mesures menées par le gouvernement
Afin de protéger et de rétablir le pic à tête rouge, le gouvernement entreprendra directement les mesures suivantes :
- Continuer de protéger le pic à tête rouge et son habitat par l’application de la LEVD.
- Entreprendre des activitĂ©s de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű (p. ex. par le truchement du programme DĂ©couverte de Parcs °ÄĂĹÓŔŔű, le cas Ă©chĂ©ant).
- Poursuivre la surveillance des populations et atténuer les menaces qui pèsent sur l’espèce et sur son habitat dans les zones protégées par la province, lorsque cela est jugé réalisable et convenable.
- Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
- Encourager la soumission de donnĂ©es sur le pic Ă tĂŞte rouge au dĂ©pĂ´t central de l’°ÄĂĹÓŔŔű par l’entremise du projet CIPN ( ou directement par l’entremise du Centre d’information sur le patrimoine naturel.
- Continuer à appuyer les partenaires en conservation, les organismes, municipalités et industries partenaires, et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le pic à tête rouge. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis ou de services consultatifs.
- Travailler avec des partenaires et des intervenants pour soutenir les insectes utiles en °ÄĂĹÓŔŔű au moyen de mesures comme l’éducation et la promotion de la lutte antiparasitaire intĂ©grĂ©e et des pratiques de gestion exemplaires.
- Continuer de mettre en Ĺ“uvre le Plan stratĂ©gique de l’°ÄĂĹÓŔŔű contre les espèces envahissantes (2012) pour lutter contre les espèces envahissantes (p. ex. la maladie corticale du hĂŞtre [Neonectria faginata], l’agrile du frĂŞne [Agrilus planipennis]) qui peuvent menacer le pic Ă tĂŞte rouge et son habitat.
- Continuer de gérer les forêts de la Couronne de manière à réduire au minimum les effets négatifs sur les espèces en péril et leurs habitats.
- Entreprendre l’examen des progrès réalisés dans la protection et le rétablissement du pic à tête rouge dans les cinq ans suivant la publication du présent document.
Mesures appuyées par le gouvernement
Le gouvernement appuie les mesures suivantes qu’il juge comme étant nécessaires à la protection et au rétablissement du pic à tête rouge. Le programme d’intendance des espèces en péril pourrait accorder la priorité aux mesures identifiées comme étant « hautement prioritaires » aux fins de financement. Lorsque cela est raisonnable, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance d’autorisations en vertu de la LEVD. On encourage les autres organismes à tenir compte de ces priorités lorsqu’ils élaborent des projets ou des plans d’atténuation relatifs à des espèces en péril.
Secteur d’intervention : Gestion et protection de l’habitat
Objectif : Maintenir et, dans la mesure du possible, accroĂ®tre la disponibilitĂ© de l’habitat convenable en °ÄĂĹÓŔŔű.
On pense que la perte d’habitat, y compris les aires de nidification et d’alimentation convenables, est l’une des principales causes du dĂ©clin du pic Ă tĂŞte rouge en °ÄĂĹÓŔŔű. Les principales caractĂ©ristiques de l’habitat convenable comprennent les arbres Ă feuilles caduques en dĂ©pĂ©rissement pour la construction de nids et la prĂ©sence d’arbres Ă feuilles caduques producteurs de noix comme source de nourriture. Il sera important de veiller Ă ce qu’un habitat convenable soit disponible Ă court terme pour ralentir le dĂ©clin de la population, et la gestion stratĂ©gique et la sĂ©curisation de l’habitat appuieront l’accroissement naturel Ă long terme de l’abondance et de la rĂ©partition de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű. Comme la propriĂ©tĂ© des terres varie d’une aire de rĂ©partition Ă l’autre de l’espèce, une approche collaborative de la gestion et de la protection de l’habitat est essentielle Ă la protection et au rĂ©tablissement de l’espèce.
Mesures
- (Hautement prioritaire) Entreprendre et évaluer des activités de gestion pour maintenir, améliorer et restaurer l’habitat du pic à tête rouge en collaboration avec les propriétaires fonciers locaux, les gestionnaires des terres, les collectivités et les organisations autochtones, les municipalités, les professionnels de la foresterie et les organismes d’intendance. Il faudrait veiller à ce que les efforts de conservation de l’habitat ciblent les emplacements les plus appropriés (p. ex. les zones où il y a peu ou pas de populations d’étourneau sansonnet). Les activités de gestion peuvent comprendre :
- l’élaboration, la promotion et la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires (PGE) pour la conservation et l’approvisionnement continu d’arbres à feuilles caduques en dépérissement (arbres morts et arbres à branches mortes)
- la mise en œuvre de techniques pour réduire la couverture de la voûte forestière et la densité du sous-étage tout en maintenant ou en augmentant l’abondance des arbres à feuilles caduques matures et en dépérissement (p. ex. réalisation de brûlages dirigés, enlèvement mécanique de la végétation ligneuse, ceinture des arbres ou des branches)
- planter des arbres producteurs de noix (p. ex. espèces de chênes), s’il y a lieu, dans les zones d’habitat où des déclins de ces arbres ont été documentés
- la surveillance et la gestion (au besoin et dans la mesure du possible) des insectes envahissants et des agents pathogènes qui constituent une menace directe pour l’habitat
- Collaborer avec les propriétaires fonciers locaux, les partenaires communautaires et les organismes d’intendance afin de déterminer et de sécuriser stratégiquement l’habitat du pic à tête rouge et d’encourager la protection à long terme au moyen de programmes existants de sécurisation et d’intendance des terres ou d’organismes de sécurisation des terres au fur et à mesure que des occasions se présentent.
Secteur d’intervention : Recherche et surveillance
Objectif : AccroĂ®tre les connaissances sur les menaces, l’habitat, l’écologie, la rĂ©partition et l’abondance du pic Ă tĂŞte rouge en °ÄĂĹÓŔŔű.
Une compréhension globale des menaces qui pèsent sur le pic à tête rouge est nécessaire pour mieux cibler les efforts de protection et de rétablissement. De même, il est important de mieux comprendre les caractéristiques de l’habitat et l’écologie de l’espèce afin de s’assurer que les efforts sont dirigés de manière à ce qu’ils procurent les plus grands avantages à l’espèce. La surveillance du pic à tête rouge et de son habitat contribuera à assurer le suivi des progrès et à déterminer si les efforts visant à maintenir ou à améliorer l’habitat sont fructueux.
Mesures
- Étudier les menaces potentielles pour l’espèce, y compris :
- (Hautement prioritaire) évaluer la gravité à l’échelle de l’aire de répartition des impacts directs (p. ex. ingestion de semences et de cultures traitées aux néonicotinoïdes) et indirects (p. ex. abondance des insectes proies, contamination de la matière végétale consommée) de l’utilisation de néonicotinoïdes et d’autres insecticides, selon la période de l’année et l’habitat
- évaluer la gravité de la mortalité directe causée par les collisions avec les fenêtres des bâtiments, les éoliennes, les véhicules en mouvement, les lignes de transmission et les tours de communication
- évaluer l’impact de la pression de prédation exercée par l’épervier de Cooper et l’épervier brun, et la concurrence de l’étourneau sansonnet
- évaluer la gravité des perturbations causées par l’observation des oiseaux ou la photographie
- AmĂ©liorer les connaissances sur l’utilisation, l’état et la disponibilitĂ© de l’habitat en °ÄĂĹÓŔŔű afin d’éclairer la protection, la gestion et la mise en valeur de l’habitat. Cela peut inclure :
- l’évaluation de l’impact de la maladie corticale du hêtre et de l’agrile du frêne sur la disponibilité de la nourriture et des sites de nidification
- la recherche sur le domaine vital et la taille du territoire du pic Ă tĂŞte rouge
- la recherche visant à accroître la précision avec laquelle l’habitat convenable peut être décrit, y compris la recherche sur la façon dont l’utilisation saisonnière de l’habitat est liée à l’alimentation
- Mesurer la productivitĂ© de la nidification, le succès de nidification, la survie des oisillons et la survie tout au long de l’annĂ©e en °ÄĂĹÓŔŔű pour aider Ă dĂ©terminer si le dĂ©clin de la population est attribuable Ă des facteurs affectant les aires de reproduction de l’°ÄĂĹÓŔŔű.
- Surveiller la rĂ©partition et les tendances des populations de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű, Ă l’aide de relevĂ©s et de programmes de surveillance Ă©tablis, le cas Ă©chĂ©ant, et amĂ©liorer la comprĂ©hension de l’abondance et de la rĂ©partition actuelles et historiques de la population.
- Étudier en collaboration l’impact des menaces qui se produisent Ă l’extĂ©rieur de l’°ÄĂĹÓŔŔű (p. ex. dans les aires d’hivernage et le long des voies de migration) sur le pic Ă tĂŞte rouge.
Secteur d’intervention : Intendance et sensibilisation
Objectif : Sensibiliser davantage le public au pic Ă tĂŞte rouge, Ă son habitat et Ă ses menaces, et promouvoir l’intendance de l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű.
Le pic à tête rouge et son habitat sont présents sur des terres utilisées à diverses fins. Par conséquent, l’éducation et la participation du public sont des facteurs clés pour le rétablissement de l’espèce, en particulier pour encourager l’utilisation de pratiques de gestion exemplaires en matière d’utilisation d’insecticides, de gestion forestière et d’enlèvement d’arbres. Pour s’assurer que les propriétaires fonciers sont au courant de la présence de l’espèce et de ses menaces, les organisations devront collaborer entre elles, en mettant l’accent sur l’échange des meilleurs renseignements disponibles. Une promotion accrue et une participation volontaire aux programmes de relevé et de surveillance établis permettront de mieux faire connaître l’espèce et contribueront à combler les lacunes dans les connaissances.
Mesures
- (Hautement prioritaire) Mobiliser les propriétaires fonciers, les forestiers, les gestionnaires des terres, le secteur agricole et les collectivités et organisations autochtones pour promouvoir la conservation des arbres à feuilles caduques contenant des cavités, des chicots, des branches mortes des arbres et des arbres produisant des faines, lorsque cela est possible et sécuritaire, afin de fournir des sites de nidification et des sources de nourriture pour le pic à tête rouge.
- Élaborer et distribuer du matériel ou des programmes qui sensibilisent davantage les propriétaires fonciers, les gestionnaires des terres et les utilisateurs des terres à des sujets liés à ce qui suit :
- les meilleures pratiques de gestion forestière qui aideront au rétablissement du pic à tête rouge, comme la récolte du bois en dehors de la saison de reproduction de l’espèce
- la participation volontaire Ă des relevĂ©s et Ă des programmes de surveillance Ă©tablis, comme eBird ou l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’°ÄĂĹÓŔŔű
- la sensibilisation des propriétaires fonciers ruraux à l’impact de la prédation par les chats sauvages et aux moyens de la minimiser
Secteur d’intervention : Gestion et atténuation des menaces
Objectif : RĂ©duire les menaces qui pèsent sur l’espèce et ses sources de nourriture en °ÄĂĹÓŔŔű.
La réduction des aliments disponibles pour le pic à tête rouge et la mortalité directe de l’espèce causée par des collisions avec des bâtiments, des véhicules, des tours de services publics et des lignes électriques sont des menaces potentielles pour l’espèce. La concurrence de l’étourneau sansonnet, la prédation par l’épervier de Cooper et l’épervier brun, et l’observation des oiseaux et la photographie, sont des menaces potentielles pour le rétablissement du pic à tête rouge. La détermination de l’efficacité des mesures d’atténuation pour contrer ces menaces permettra de mettre en œuvre des activités appropriées de gestion des menaces.
Mesures
- Élaborer et promouvoir des pratiques de gestion exemplaires afin de réduire au minimum les menaces qui pèsent sur les sources de nourriture des invertébrés, comme la promotion de principes de lutte antiparasitaire intégrée (en particulier l’utilisation d’insecticides ayant la toxicité la plus faible pour les oiseaux et les insectes non ciblés), l’évitement de l’application d’insecticides sur les bords des champs et la réduction de l’utilisation globale des pesticides.
- D’après les résultats de la mesure 3, élaborer, mettre en œuvre et évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation pour contrer les menaces pertinentes qui pèsent sur le pic à tête rouge, s’il y a lieu. Cela peut inclure les éléments suivants, au besoin :
- des lignes directrices ou des normes, au besoin, pour réduire la fréquence des collisions d’oiseaux avec les fenêtres des bâtiments, les éoliennes, les véhicules en mouvement, les lignes de transmission et les tours de communication
- des méthodes permettant de réduire les perturbations causées par l’observation des oiseaux et la photographie
- des approches permettant de réduire la concurrence de l’étourneau sansonnet et la prédation de l’épervier de Cooper et de l’épervier brun
Mise en œuvre des mesures
Le programme d’intendance des espèces en pĂ©ril offre une aide financière pour la mise en Ĺ“uvre de mesures. On encourage les partenaires en conservation Ă discuter des propositions de projets en lien aux mesures Ă©noncĂ©es dans la prĂ©sente dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme avec le personnel du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs. Le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű peut aussi conseiller ses partenaires Ă l’égard des exigences de la LEVD, y compris si une autorisation ou une exemption rĂ©glementaire peut ĂŞtre requise pour le projet et, le cas Ă©chĂ©ant, les types d’autorisation ou les exemptions conditionnelles auxquelles l’activitĂ© peut ĂŞtre admissible.
La mise en œuvre des mesures pourra être modifiée si les priorités touchant l’ensemble des espèces en péril changent selon les ressources disponibles et la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. S’il y a lieu, la mise en œuvre de mesures pour plusieurs espèces sera coordonnée entre les déclarations du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement.
Évaluation des progrès
La LEVD exige que le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű procède Ă un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement d’une espèce dans le dĂ©lai prĂ©cisĂ© dans la dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement pour l’espèce, qui a Ă©tĂ© fixĂ© Ă cinq ans. L’examen permettra de dĂ©terminer si des rectifications sont nĂ©cessaires pour en arriver Ă protĂ©ger et rĂ©tablir le pic Ă tĂŞte rouge.
Remerciements
Nous tenons Ă remercier tous ceux et celles qui ont pris part Ă l’élaboration du Programme de rĂ©tablissement de l’°ÄĂĹÓŔŔű et de la dĂ©claration du gouvernement en rĂ©ponse au programme de rĂ©tablissement pour le pic Ă tĂŞte rouge (Melanerpes erythrocephalus) pour leur dĂ©vouement en ce qui a trait Ă la protection et au rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril.
Renseignements supplémentaires
- Consultez le site Web des espèces en péril
- Communiquez avec le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs