troncille pied-de-faon

Photo par Anita LeBaron
troncille pied-de-faon

L’obliquaire à trois cornes

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l’obliquaire à trois cornes

toxolasme nain

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toxolasme nain

Protection et rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril en °ÄĂĹÓŔŔű

Le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril est un Ă©lĂ©ment clĂ© de la protection de la biodiversitĂ© de l’°ÄĂĹÓŔŔű. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) est l’engagement lĂ©gislatif du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű en faveur de la protection et du rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril et de leurs habitats.

En vertu de la LEVD, le gouvernement doit veiller à ce qu’un programme de rétablissement soit élaboré pour chaque espèce inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition ou menacées. Un programme de rétablissement fournit au gouvernement des conseils scientifiques sur les mesures à prendre pour assurer le rétablissement d’une espèce.

En règle générale, dans les neuf mois suivant l’élaboration d’un programme de rétablissement, la LEVD exige du gouvernement qu’il publie une déclaration résumant les priorités établies et les mesures qu’il entend prendre en réponse au programme de rétablissement. La déclaration d’intervention est la réponse politique du gouvernement aux avis scientifiques fournis dans le programme de rétablissement. Au-delà du programme, la déclaration d’intervention du gouvernement tient compte (le cas échéant) des contributions des communautés et organisations autochtones, des intervenants, des autres autorités administratives et des membres du public. Elle reflète les meilleures connaissances locales et scientifiques disponibles, y compris les connaissances autochtones lorsqu’elles ont été partagées par les communautés et les détenteurs de connaissances, le cas échéant, et peut être adaptée si de nouvelles données deviennent disponibles. Lors de la mise en œuvre des mesures prévues dans la déclaration d’intervention, la LEVD permet au gouvernement de déterminer ce qui est faisable, en tenant compte des facteurs sociaux, culturels et économiques.

Le programme de rĂ©tablissement pour la troncille pied-de-faon (Truncilla donaciformis) et l’obliquaire Ă  trois cornes (Obliquaria reflexa) en °ÄĂĹÓŔŔű et le programme de rĂ©tablissement pour le toxolasme nain (Toxolasma parvum) en °ÄĂĹÓŔŔű ont Ă©tĂ© achevĂ©s le 25 janvier 2023. Compte tenu des menaces qui pèsent sur ces espèces et des similitudes du cycle de vie, de la rĂ©partition et des besoins en matière d’habitat, les efforts de rĂ©tablissement de ces trois espèces sont abordĂ©s collectivement dans une seule dĂ©claration d’intervention du gouvernement.

Protéger et rétablir la troncille pied-de-faon, l’obliquaire à trois cornes, et le toxolasme nain

La troncille pied-de-faon est inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition, et l’obliquaire à trois cornes et le toxolasme nain sont inscrits sur la liste des espèces menacées en vertu de la LEVD, qui protège à la fois les animaux et leur habitat. La LEVD interdit à quiconque de porter atteinte à ces espèces, de les harceler et d’endommager ou détruire leur habitat sans autorisation ou sans se conformer aux exigences d’une exemption réglementaire.

Dans l’ensemble, la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain se trouvent dans le centre de l’AmĂ©rique du Nord, Ă  partir de la cĂ´te du golfe du Mexique jusqu’au bassin versant des Grands Lacs. Les populations amĂ©ricaines de ces trois espèces ne sont pas en pĂ©ril. Au Canada, les trois espèces ne sont prĂ©sentes que dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű. La population la plus saine de troncilles pied-de-faon se trouve dans la rivière Thames, tandis que d’autres se trouvent dans la rivière Grand et dans la rivière Sydenham Est et Nord. L’espèce a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e auparavant dans le delta de la rivière Sainte-Claire et le ruisseau Muskrat (bassin versant de la rivière Saugeen); cependant, dans les deux cas, une seule moule vivante a Ă©tĂ© trouvĂ©e, et des Ă©tudes plus rĂ©centes suggèrent qu’il est peu probable que ces populations existent encore. On pense que la troncille pied-de-faon a disparu des rivières DĂ©troit et Niagara, du lac ÉriĂ© et des eaux au large du lac Sainte-Claire. L’obliquaire Ă  trois cornes se trouve dans les rivières Thames, Grand et Sydenham, et des collectes rĂ©centes suggèrent qu’une population pourrait persister dans la rivière DĂ©troit. On considère qu’elle a disparu du lac Sainte-Claire et de la partie canadienne du lac ÉriĂ©, bien qu’une coquille fraĂ®che ait Ă©tĂ© collectĂ©e dans la baie Rondeau en 2001. Le toxolasme nain se trouve dans quatre affluents du lac Sainte-Claire (les rivières Sydenham Est, Thames [y compris les ruisseaux Baptiste], Ruscom et Belle), un affluent du lac ÉriĂ© (la rivière Grand) et trois systèmes dans le bassin versant du lac °ÄĂĹÓŔŔű (la rivière Welland/le ruisseau Oswego, le havre de Hamilton et ses environs, et le havre de Jordan). Des Ă©tudes rĂ©centes ont permis de dĂ©tecter des spĂ©cimens vivants dans des plans d’eau de l’île PelĂ©e et dans le cours infĂ©rieur de la rivière Canard. Un Ă©chantillonnage plus approfondi est nĂ©cessaire pour dĂ©terminer si ces collections indiquent l’existence de populations plus importantes n’ayant pas Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es auparavant. L’espèce pourrait avoir disparu de la rivière Sydenham Nord, de la rivière Thames (ruisseau McGregor) et de la rivière Detroit. La collecte de coquillages altĂ©rĂ©s (usĂ©s) dans la baie Rondeau et le canal Feeder (une connexion artificielle entre les rivières Grand et Welland qui n’est plus opĂ©rationnelle) au cours des dernières annĂ©es peut indiquer d’autres emplacements historiques, mais on ne pense pas qu’ils abritent des populations actuelles. Bien que ces trois espèces aient probablement toujours Ă©tĂ© rares en °ÄĂĹÓŔŔű, leur aire de rĂ©partition a considĂ©rablement diminuĂ© par rapport Ă  leur rĂ©partition historique dans la province.

La troncille pied-de-faon se trouve généralement sur des substrats de sable ou de boue, mais elle peut également se trouver dans des zones où les substrats sont plus grossiers, tels que le gravier et les gravats. Les populations ontariennes existantes se trouvent généralement dans les parties inférieures des grandes rivières, sur des substrats de sable fin ou de gravier. L’obliquaire à trois cornes a été observée dans divers types de substrats, notamment l’argile, les détritus, le limon, le sable, le gravier, les gravats et les rochers, mais elle semble favoriser le sable et le gravier. L’espèce se trouve généralement dans les grandes rivières à courant modéré et dans les baies peu profondes et les réservoirs à faible courant. Le toxolasme nain semble pouvoir vivre dans divers types d’habitats tels que les grandes rivières, les zones humides, les lacs, les étangs et les réservoirs et utiliser des types de substrats tels que l’argile, les détritus, le limon, le sable, les graviers et les rochers, bien qu’il semble favoriser les particules de taille plus fine (par exemple, l’argile, le limon).

Comme d’autres moules d’eau douce appartenant à la famille des Unionidae, la troncille pied-de-faon, l’obliquaire à trois cornes et le toxolasme nain présentent des cycles de vie complexes, notamment une stratégie de reproduction unique. Les moules femelles libèrent des larves, appelées glochidies, qui sont absorbées par la bouche ou les branchies d’une espèce de poisson appropriée (poisson-hôte). Les glochidies se fixent sur les branchies des poissons et se nourrissent de leurs fluides corporels jusqu’à ce qu’elles se métamorphosent (se transforment) en moules juvéniles. Après la métamorphose, les moules juvéniles se détachent de l’hôte et tombent sur le substrat pour commencer leur vie en tant que moules libres. Les moules juvéniles restent enfouies, se nourrissant de particules dans le substrat jusqu’à ce qu’elles atteignent la maturité sexuelle. À ce moment-là, elles remontent à la surface où elles commencent à se nourrir par filtration (en filtrant les particules en suspension dans l’eau) et à se reproduire.

Le poisson-hôte de la troncille pied-de-faon au Canada est probablement le malachigan (Aplodinotus grunniens) d’après les rapports américains et le chevauchement de la distribution. Le doré noir (Sander canadensis) a également été signalé comme un hôte potentiel. Bien que les poissons-hôtes n’aient pas été identifiés pour les populations d’obliquaires à trois cornes au Canada, le méné à nageoires rouges (Luxilus cornutus), le naseux des rapides (Rhinichthys cataractae), la laquaiche aux yeux d’or (Hiodon alosoides) et le Notropis buccatus ont été identifiés comme hôtes dans les populations des États-Unis. Il a également été confirmé que le méné à nageoires rouges et le naseux des rapides chevauchaient la distribution canadienne de l’obliquaire à trois cornes. De même, aucun poisson-hôte n’a été identifié pour les populations de toxolasmes nains au Canada. Parmi les poissons-hôtes identifiés pour les populations américaines, le raseux-de-terre noir (Etheostoma nigrum), le crapet vert (Lepomis cyanellus), la marigane blanche (Pomoxis annularis) et le crapet arlequin (Lepomis macrochirus) ont été confirmés comme chevauchant la distribution canadienne de toxolasmes nains, ce qui suggère qu’ils peuvent également servir d’hôte pour les populations canadiennes.

Comme d’autres moules d’eau douce, la troncille pied-de-faon, l’obliquaire à trois cornes et le toxolasme nain jouent un rôle important dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Ils filtrent les matières de la colonne d’eau, y compris les matières organiques, les bactéries, le phytoplancton et les contaminants, ce qui contribue à améliorer la qualité de l’eau. Ils constituent une source de nourriture pour plusieurs espèces, dont le rat musqué (Ondatra zibethicus), le raton laveur (Procyon lotor), le vison (Mustela vison) et diverses espèces de poissons, de plus, leurs coquilles peuvent servir d’habitat à d’autres petits organismes. En raison de la sensibilité des moules d’eau douce aux conditions environnementales, elles sont considérées comme de bons indicateurs de la santé de l’écosystème.

Les moules d’eau douce sont des organismes largement sédentaires dont la capacité à se disperser et à se déplacer en cas de conditions défavorables est limitée, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux perturbations de l’habitat et à la prédation. Elles sont également affectées par les menaces pesant sur les espèces hôtes, car elles dépendent de ceux-ci pour leur persistance et leur dispersion.

La principale cause du déclin des populations lacustres de moules d’eau douce (notamment ces trois espèces) est due à la présence de moules dreissenidées envahissantes (par exemple, la moule zébrée [Dreissena polymorpha] et la moule quagga [Dreissena bugensis]). Les moules dreissenidées se fixent sur les coquilles des moules indigènes et les empêchent de se nourrir, de respirer, de se déplacer et de se reproduire. D’autres espèces envahissantes ont participé au déclin des populations de moules d’eau douce, comme le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus) et la carpe commune (Cyprinus carpio). On a observé que le gobie à taches noires consomme des moules juvéniles et qu’il peut également servir de puits pour les glochidies, c’est-à-dire que les glochidies se fixent aux branchies du poisson, mais ne se métamorphosent pas en moules juvéniles. En outre, les espèces de poissons-hôtes peuvent être affectées par le gobie à taches noires en raison de la concurrence pour les ressources et de la prédation au cours des premiers stades de vie. La carpe commune se nourrit d’organismes benthiques et serait capable de consommer des moules. Son comportement alimentaire peut également avoir une incidence négative sur l’habitat, car il perturbe les sédiments et réduit la qualité de l’eau. La carpe commune peut être particulièrement préoccupante dans la rivière Thames, le cours inférieur de la rivière Grand, le havre de Jordan, le havre de Hamilton et ses environs, où elle est prolifique.

La mauvaise qualitĂ© de l’eau due Ă  la pollution et Ă  l’envasement est une autre menace pour les populations fluviales de ces espèces. Les deux principaux facteurs Ă  l’origine de ces problèmes sont l’agriculture extensive et l’urbanisation. Le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű est en grande partie constituĂ© de terres agricoles, et les mauvaises pratiques agricoles historiques ont entraĂ®nĂ© d’importants apports de sĂ©diments et de nutriments en excès dans les cours d’eau. On pense que des taux Ă©levĂ©s de charge sĂ©dimentaire ont une incidence sur l’alimentation, la respiration et la reproduction des moules en obstruant les siphons (structures en forme de tube utilisĂ©es pour absorber et expulser l’eau) et les structures branchiales (organes qui extraient les particules alimentaires et l’oxygène dissous de l’eau), et en rĂ©duisant la probabilitĂ© d’interactions avec les poissons-hĂ´tes en raison de la diminution de la visibilitĂ©. La charge en nutriments peut entraĂ®ner une croissance accrue des algues et une rĂ©duction subsĂ©quente de l’oxygène dans la colonne d’eau, ce qui affecte les moules directement et indirectement Ă  cause des incidences sur la communautĂ© de poissons. Cela dit, des protections environnementales mises Ă  jour pourraient attĂ©nuer ces effets Ă  l’avenir. L’urbanisation peut introduire des contaminants tels que les mĂ©taux lourds, les pesticides, les produits pharmaceutiques et le sel de dĂ©neigement dans les cours d’eau par le biais des eaux de ruissellement et des effluents d’eaux usĂ©es. On pense que les moules d’eau douce sont plus sensibles Ă  la contamination de l’eau et des sĂ©diments que les animaux avec lesquels elles coexistent, bien que les tolĂ©rances propres Ă  chaque espèce soient inconnues et nĂ©cessitent des Ă©tudes plus approfondies.

D’autres menaces pèsent sur la troncille pied-de-faon, l’obliquaire à trois cornes et le toxolasme nain, notamment la perte ou la modification de l’habitat (barrages, dragage et construction dans les cours d’eau), les changements dans la disponibilité des poissons-hôtes, les activités récréatives et le changement climatique.

La troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain sont rares en °ÄĂĹÓŔŔű, de plus, les donnĂ©es dĂ©mographiques et les menaces qui pèsent sur elles ne sont pas bien comprises. Ce manque d’informations constitue un dĂ©fi pour l’élaboration d’objectifs prĂ©cis en matière de population et de distribution. La recherche et la surveillance sont nĂ©cessaires pour mieux comprendre les caractĂ©ristiques du cycle biologique, les traits dĂ©mographiques et les seuils de tolĂ©rance propres Ă  chaque espèce, afin de mettre en Ĺ“uvre des stratĂ©gies efficaces pour protĂ©ger les populations connues et leur habitat, et d’affiner les efforts et les objectifs de rĂ©tablissement. Par consĂ©quent, le gouvernement est favorable Ă  l’étude de la nĂ©cessitĂ© et de la faisabilitĂ© d’une augmentation de la population lĂ  oĂą la prĂ©sence de l’espèce est observĂ©e.

Objectif du programme de rétablissement du gouvernement

L’objectif du gouvernement concernant le rétablissement de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire à trois cornes et du toxolasme nain est de maintenir ou de rétablir des populations autonomes là où les espèces sont présentes, lorsque cela est possible et approprié. Le gouvernement est favorable à l’étude de la nécessité et de la faisabilité de l’augmentation des populations existantes.

Mesures

La protection et le rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril sont une responsabilitĂ© partagĂ©e. Aucune agence ou organisation ne dispose Ă  elle seule des connaissances, de l’autoritĂ© ou des ressources financières nĂ©cessaires pour protĂ©ger et rĂ©tablir toutes les espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű. Le succès du rĂ©tablissement nĂ©cessite une coopĂ©ration intergouvernementale et la participation d’un grand nombre de personnes, d’organisations et de communautĂ©s. Lors de l’élaboration de la dĂ©claration d’intervention du gouvernement, ce dernier a examinĂ© les mesures qu’il peut prendre directement et celles qu’il peut prendre pour soutenir ses partenaires en matière de conservation.

Mesures menées par le gouvernement

Pour contribuer Ă  la protection et au rĂ©tablissement de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain, le gouvernement prendra directement les mesures suivantes :

  • Continuer Ă  protĂ©ger la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain, ainsi que leur habitat, par le biais de la LEVD.
  • Entreprendre des activitĂ©s de communication et de sensibilisation pour accroĂ®tre la prise de conscience du public Ă  l’égard des espèces en pĂ©ril de l’°ÄĂĹÓŔŔű.
  • Sensibiliser les autres agences et autoritĂ©s qui participent aux processus de planification et d’évaluation environnementale concernant les exigences en matière de protection en vertu de la LEVD.
  • Encourager la soumission de donnĂ©es sur la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain au dĂ©pĂ´t central de l’°ÄĂĹÓŔŔű par le biais du ou directement par le biais du Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Continuer Ă  soutenir les partenaires de la conservation, des agences, des municipalitĂ©s et de l’industrie, ainsi que les communautĂ©s et les organisations autochtones, afin qu’ils entreprennent des activitĂ©s visant Ă  protĂ©ger et Ă  rĂ©tablir la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain. Un soutien sera apportĂ©, par le biais de financements, d’ententes, de permis ou de services consultatifs, au besoin.
  • Collaborer avec tous les niveaux de gouvernement, les communautĂ©s et les secteurs pour prendre des mesures contre le changement climatique et rendre compte des progrès rĂ©alisĂ©s en matière de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.
  • Poursuivre la mise en Ĺ“uvre de la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’°ÄĂĹÓŔŔű afin de prĂ©venir l’introduction et la propagation des espèces envahissantes (par exemple, les moules dreissenidĂ©es) qui menacent la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain, ainsi que leur habitat, et ce, en exigeant que les plaisanciers prennent des prĂ©cautions obligatoires pour Ă©liminer les organismes aquatiques et drainent l’eau des embarcations et de l’équipement des embarcations avant de les transporter par voie terrestre ou de les mettre Ă  l’eau dans n’importe quel plan d’eau de l’°ÄĂĹÓŔŔű.
  • Poursuivre la mise en Ĺ“uvre du Ă©laborĂ© en vertu de la afin de contrĂ´ler la propagation des espèces envahissantes qui menacent la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain, ainsi que leur habitat, et ce, en interdisant le transport, la possession et la remise en libertĂ© de gobie Ă  taches noires vivant dans l’°ÄĂĹÓŔŔű.
  • Poursuivre la mise en Ĺ“uvre du plan stratĂ©gique contre les espèces envahissantes de l’°ÄĂĹÓŔŔű (2012) pour lutter contre les espèces envahissantes (par exemple, moules dreissenidĂ©es, gobies Ă  taches noires, carpes communes) qui menacent la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain ainsi que leur habitat.
  • ProcĂ©der Ă  un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rĂ©tablissement de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain dans un dĂ©lai de cinq ans Ă  compter de la publication du prĂ©sent document.

Mesures soutenues par le gouvernement

Le gouvernement soutient les mesures suivantes, jugées nécessaires à la protection et au rétablissement de la troncille pied-de-faon, l’obliquaire à trois cornes et le toxolasme nain. Les mesures considérées comme « élevées » peuvent faire l’objet d’un examen prioritaire en vue d’un financement dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril. Dans la mesure du possible, le gouvernement tiendra également compte de la priorité accordée à ces mesures lors de l’examen et de la délivrance des autorisations en vertu de la LEVD. Les autres organisations sont invitées à tenir compte de ces priorités lors de l’élaboration de projets ou de plans d’atténuation liés aux espèces en péril.

Secteur d’intervention : Recherche et suivi

Objectif : Faire progresser les connaissances sur la biologie de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain, ainsi que sur les besoins en matière d’habitat, les tendances de la population et les menaces pesant sur l’espèce. DĂ©montrer la nĂ©cessitĂ© et la faisabilitĂ© des mesures de gestion de la population (c’est-Ă -dire de l’augmentation)

Afin de garantir l’efficacitĂ© des efforts de rĂ©tablissement pour la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain, il est nĂ©cessaire de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’espèce en °ÄĂĹÓŔŔű. Il existe des lacunes en matière de connaissances sur le cycle biologique des espèces, les besoins en matière d’habitat des moules juvĂ©niles, les espèces de poissons-hĂ´tes (leur rĂ©partition et leur abondance) ainsi que la structure et les tendances de la population. En comblant ces lacunes, on disposera de donnĂ©es permettant de dĂ©terminer la faisabilitĂ© du maintien ou de la restauration de populations autonomes Ă  l’échelle locale et on pourra dĂ©terminer oĂą concentrer au mieux les efforts de rĂ©tablissement. Dans la mesure du possible, ces mesures doivent ĂŞtre prises en collaboration avec les collectivitĂ©s et les organisations autochtones et d’autres partenaires de la conservation, afin de promouvoir l’intĂ©gration des connaissances et des ressources locales.

Mesures :

  1. (ɱô±đ±ąĂ©±đ˛ő) Élaborer et mettre en Ĺ“uvre un programme de surveillance normalisĂ© utilisant un rĂ©seau de stations de surveillance permanentes pour suivre les changements liĂ©s Ă  la distribution et Ă  l’abondance de chaque espèce et Ă  leurs poissons-hĂ´tes (une fois qu’ils ont Ă©tĂ© confirmĂ©s), Ă  l’utilisation et Ă  l’état de l’habitat, et Ă  la prĂ©sence d’espèces envahissantes telles que les moules dreissenidĂ©es, le gobie Ă  taches noires et la carpe commune.
  2. (ɱô±đ±ąĂ©±đ˛ő) Poursuivre les Ă©tudes visant Ă  identifier les poissons-hĂ´tes pour chaque espèce.
  3. (ɱô±đ±ąĂ©±đ˛ő) Mener des Ă©tudes intensives sur le toxolasme nain afin de dĂ©terminer la rĂ©partition et l’abondance des populations existantes, en mettant l’accent sur les sites nouvellement dĂ©couverts (par exemple l’île PelĂ©e et la rivière Canard).
  4. (ɱô±đ±ąĂ©±đ˛ő) Évaluer les menaces et leurs consĂ©quences cumulatives qui pèsent sur chaque espèce et ses habitats Ă  tous les stades de la vie, et rendre les rĂ©sultats accessibles Ă  l’appui des efforts de rĂ©tablissement. Les mesures peuvent inclure ce qui suit :
    1. déterminer les sensibilités aux contaminants environnementaux, y compris ceux présents dans les sédiments (peut nécessiter l’utilisation de spécimens élevés en captivité
    2. déterminer les seuils de tolérance aux modifications de l’habitat (par exemple, modification du débit d’eau)
    3. réaliser l’étude des répercussions potentielles des espèces envahissantes sur l’abondance des poissons-hôtes
  1. Réaliser des études dans les aires de répartition historiques où il existe un habitat approprié (y compris la présence de poissons-hôtes) et dans d’autres zones ciblées où il y a des raisons de penser que chaque espèce peut être présente afin de détecter ou de confirmer l’existence de populations.
  2. Déterminer les caractéristiques du cycle biologique (par exemple l’âge à la maturation, la longévité) et les traits démographiques des populations de troncilles pied-de-faon, d’obliquaires à trois cornes et de toxolasmes nains afin d’éclairer les modèles de population et les efforts de rétablissement.
  3. Étudier la nĂ©cessitĂ© et la faisabilitĂ© pour augmenter les populations existantes de l’espèce. Les mesures peuvent inclure ce qui suit :
    1. évaluer si les menaces actuelles peuvent être suffisamment atténuées ou inversées pour assurer la survie des individus introduits
    2. réaliser une analyse de la viabilité des populations existantes
    3. évaluer la structure et la diversité génétiques des populations de troncilles pied-de-faon, d’obliquaires à trois cornes et de toxolasmes nains là où elles sont présentes afin de déterminer la sous-structure génétique et d’éclairer les futurs efforts de translocation
    4. évaluer la faisabilité de l’élevage en captivité et de la libération, ou le transfert de spécimens d’une population de donneurs sauvages
    5. déterminer les lieux qui permettront de transférer avec succès des individus sauvages ou de relâcher des moules élevées en captivité
  1. Sur la base des résultats de la mesure 7, élaborer des lignes directrices pour une propagation génétiquement saine si l’augmentation est jugée nécessaire et faisable.

Secteur d’intervention : Gestion et attĂ©nuation des menaces

Objectif : Maintenir ou amĂ©liorer la qualitĂ© de l’habitat de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain de l’°ÄĂĹÓŔŔű en attĂ©nuant les menaces.

La troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain sont prĂ©sents dans le sud de l’°ÄĂĹÓŔŔű, oĂą la pollution et la perte d’habitat constituent des menaces permanentes pour ces espèces. L’élimination des zones riveraines, l’accès illimitĂ© du bĂ©tail aux rivières, l’utilisation inappropriĂ©e d’engrais et de pesticides et les pratiques de drainage par tuyaux contribuent Ă  augmenter les niveaux de sĂ©diments et de nutriments dans le bassin hydrographique. Une approche collaborative de la mise en Ĺ“uvre des pratiques exemplaires de gestion Ă  grande Ă©chelle permettra d’amĂ©liorer la qualitĂ© de l’eau pour les moules et les poissons-hĂ´tes. Les collaborateurs peuvent ĂŞtre des propriĂ©taires fonciers locaux, des gestionnaires de terres, des collectivitĂ©s et des organisations autochtones, des municipalitĂ©s, des professionnels du milieu aquatique et des organismes d’intendance.

Mesures :

  1. (ɱô±đ±ąĂ©±đ˛ő) Minimiser les menaces Ă  l’intĂ©rieur et autour de l’habitat de l’espèce en entreprenant des activitĂ©s et en menant Ă  bien la surveillance de l’efficacitĂ© de ces activitĂ©s, y compris :
    1. la mise en œuvre de techniques naturelles de stabilisation du littoral (par exemple, les zones tampons riveraines) pour prévenir l’érosion
    2. l’élaboration et l’utilisation de plans agricoles environnementaux et de gestion des nutriments
    3. la mise en place de pratiques exemplaires de gestion pour prévenir ou réduire l’atterrissement, les régimes d’écoulement des eaux modifiés et les contaminants
  1. Collaborer avec les équipes de rétablissement des écosystèmes, les collectivités autochtones et d’autres groupes pertinents, afin de mettre en œuvre des mesures de rétablissement à l’échelle du bassin hydrographique.
  2. Si cela est jugé nécessaire et faisable, mettre en œuvre, suivre et adapter des mesures de renforcement pour les populations locales, en mettant l’accent sur les populations les plus menacées de disparition.

Secteur d’intervention : Sensibilisation

Objectif : Sensibiliser le public et promouvoir la protection et l’intendance de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain en °ÄĂĹÓŔŔű.

Les moules d’eau douce jouent un rĂ´le essentiel dans la santĂ© des Ă©cosystèmes aquatiques et leur prĂ©sence continue est très bĂ©nĂ©fique pour tous les Ontariens. L’habitat de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain est bordĂ© par des terres publiques, privĂ©es et commerciales, y compris des champs agricoles, des fermes d’élevage, des propriĂ©tĂ©s rĂ©sidentielles et des territoires autochtones. En raison de la nature des systèmes aquatiques, les espèces sont Ă©galement affectĂ©es par les activitĂ©s qui se dĂ©roulent en amont de l’habitat occupĂ©. Par consĂ©quent, la sensibilisation du public est un facteur clĂ© pour soutenir la protection efficace et le rĂ©tablissement de l’espèce et de son habitat en °ÄĂĹÓŔŔű.

Mesures :

  1. (ɱô±đ±ąĂ©±đ˛ő) Élaborer du matĂ©riel et des programmes pour sensibiliser le public Ă  ces moules et Ă  leurs poissons-hĂ´tes (une fois leur prĂ©sence confirmĂ©e), aux menaces qui pèsent sur eux et aux options de gestion. Collaborer avec les communautĂ©s autochtones, les propriĂ©taires fonciers, les gestionnaires de terres et les partenaires de la conservation pour promouvoir la sensibilisation envers la troncille pied-de-faon, l’obliquaire Ă  trois cornes et le toxolasme nain et leurs menaces chez les personnes engagĂ©es dans l’agriculture, l’intendance, la pĂŞche et les activitĂ©s de modification du littoral dans les aires de rĂ©partition de l’espèce, en transmettant des renseignements suivants :
    1. les façons d’identifier les espèces
    2. les besoins des espèces en matière d’habitat
    3. la protection accordée aux espèces et à leur habitat en vertu de la LEVD
    4. les mesures à prendre pour éviter ou minimiser les répercussions sur les espèces et leurs habitats
    5. les activités d'intendance
  1. Promouvoir et renforcer l’expertise en matière d’identification des moules d’eau douce, et en matière de biologie, d’écologie et de conservation.
  2. Entreprendre des travaux compatibles avec les programmes provinciaux existants (par exemple le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l’°ÄĂĹÓŔŔű) afin de promouvoir l’éducation et la sensibilisation du public concernant les espèces envahissantes et leurs incidences en °ÄĂĹÓŔŔű; et mettre en Ĺ“uvre des mesures visant Ă  intervenir en prĂ©sence d’espèces envahissantes et Ă  prĂ©venir et gĂ©rer la propagation des espèces envahissantes.

Mesures de mise en œuvre

Un soutien financier pour la mise en Ĺ“uvre des mesures peut ĂŞtre disponible dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en pĂ©ril. Les partenaires de la conservation sont encouragĂ©s Ă  discuter avec le personnel du ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs des propositions de projets liĂ©s aux mesures dĂ©crites dans cette dĂ©claration d’intervention. Le gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű peut Ă©galement fournir des conseils sur les exigences de la LEVD, sur la nĂ©cessitĂ© Ă©ventuelle d’une autorisation ou d’une dĂ©rogation rĂ©glementaire pour le projet et, le cas Ă©chĂ©ant, sur les types d’autorisation ou les dĂ©rogations conditionnelles auxquelles l’activitĂ© peut prĂ©tendre.

La mise en œuvre des mesures peut dépendre de l’évolution des priorités relativement à la multitude d’espèces en danger, aux ressources disponibles et à la capacité des partenaires à entreprendre des activités de rétablissement. La mise en œuvre de mesures en faveur de plusieurs espèces sera coordonnée à travers les déclarations d’intervention du gouvernement, au besoin.

Mesures de rendement

Les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif gouvernemental de rétablissement des populations de troncilles pied-de-faon et d’obliquaires à trois cornes seront évalués en fonction des mesures de rendement suivantes :

  • D’ici Ă  2028, la prĂ©sence continue de la troncille pied-de-faon et de l’obliquaire Ă  trois cornes sera confirmĂ©e dans leur aire de rĂ©partition connue.
  • D’ici Ă  2028, la reproduction de la troncille pied-de-faon et de l’obliquaire Ă  trois cornes sera confirmĂ©e dans les sites connus.

Les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif gouvernemental de rétablissement du toxolasme nain seront évalués en fonction des mesures de rendement suivantes :

  • D’ici 2028, la prĂ©sence continue du toxolasme nain sera confirmĂ©e dans son aire de rĂ©partition connue.
  • D’ici Ă  2030, le statut de toxolasme nain sera confirmĂ© dans les sites existants.
  • D’ici 2030, la trajectoire de la population de toxolasme nain sera dĂ©terminĂ©e dans les lieux existants.

Examen des progrès accomplis

La LEVD exige du gouvernement de l’°ÄĂĹÓŔŔű qu’il procède Ă  un examen des progrès rĂ©alisĂ©s en matière de protection et de rĂ©tablissement d’une espèce au plus tard Ă  la date indiquĂ©e dans la dĂ©claration d’intervention du gouvernement. Cette date a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  cinq ans. Ce rĂ©examen permettra de dĂ©terminer si des ajustements sont nĂ©cessaires pour assurer la protection et le rĂ©tablissement de la troncille pied-de-faon, de l’obliquaire Ă  trois cornes et du toxolasme nain.

Remerciements

Nous tenons Ă  remercier, pour leur dĂ©vouement Ă  la protection et au rĂ©tablissement des espèces en pĂ©ril, toutes les personnes qui ont participĂ© Ă  l’élaboration des programmes de rĂ©tablissement et du document de dĂ©claration d’intervention du gouvernement pour la troncille pied-de-faon (Truncilla donaciformis), l’obliquaire Ă  trois cornes (Obliquaria reflexa) et le toxolasme nain (Toxolasma parvum) en °ÄĂĹÓŔŔű.

Renseignements supplémentaires